Après le casque, l’opportunité de tester un ampli casque se présente à moi…
En effet, j’apprends qu’une présentation des produits SUGDEN avec le concours de son importateur va avoir lieu sur Lille.
La chance me sourit, car le maître des lieux que j’ai eu le plaisir de rencontrer à plusieurs reprises a sollicité et obtenu auprès de l’importateur l’objet de ma curiosité : le BIJOU HEADMASTER. Je tiens une fois encore à remercier Eric VAN GUCHT pour son intervention et enfin son concours à travers le système mis spontanément à ma disposition. Merci également à l’importateur d’avoir répondu favorablement à ma demande.
Je suis partagé entre enthousiasme et… circonspection, car cette comparaison se fera dans le cadre de la présentation, donc en magasin et l’espace d’un après-midi. Parviendrais-je à déterminer lequel des deux challengers aura ma préférence ?
J’arrive donc en début d’après-midi au magasin. L’accueil y est, comme de coutume, cordial et spontané. Je m’entretiens avec l’importateur à propos des infos que j’ai collectées sur le Net. Une précision s’impose : mon CEC est un ampli casque dédié tandis que le SUGDEN est initialement un préampli doté d’une prise casque. Les deux appareils ne sont donc pas, comme je l’avais pensé primitivement, conçus pour la même utilisation.
Mes deux interlocuteurs mettent à ma disposition le système suivant :
Source : REGA modèle SATURN
Câbles de modulation asymétrique : APERTURA modèle REFERENCE
Secteur : FA DIESE modèle MELODIE I et II
Et, bien entendu, dans le rôle principal : mon casque AKG K340.
Les deux challengers sont mis en préchauffe durant une trentaine de minutes, les phases sont vérifiées. Mais point de rodage pour le BIJOU HEADMASTER, fraîchement sorti du carton.
Je procède impérativement à l’écoute préalable de la source avec mon ampli, la signature sonore du REGA SATURN m’étant inconnue.
Un mot sur nos deux compères.
Le CEC HD53 :
ampli casque
2 prises jack 6,35 et 2 jack 3,5
transistors
Classe A
1 entrée XLR & 1 RCA
1 sortie HP
2 potentiomètres indépendants
Le SUGDEN BIJOU HEADMASTER :
préampli
1 prise jack 6, 35
transistors
Classe A
3 entrées RCA
2 sorties RCA
Télécommande
Premier round : La finition
Match nul selon moi, les deux esthétiques me paraissent résolument axées sur la sobriété. Tant sur le plan de l’aspect que celui de la couleur : silver pour le CEC et silver ou titane pour le SUGDEN.
Deuxième round : L’ergonomie
Là, le CEC marque des points. Attention il faut toutefois relativiser, car je dois garder à l’esprit que si l’un est un ampli casque dédié, l’autre à vocation de préampli.
Deux potentiomètres indépendants permettant une utilisation conjointe, la possibilité de connecter des enceintes ou un adaptateur d’impédance pour brancher… (vous savez quoi n’est ce pas Mon cher dub
) et la présence d’entrées XLR pour le CEC. Le SUGDEN a pour lui une télécommande mais étant donnée sa fonction, cela n’est pas surprenant. J’ai d’ailleurs omis de la solliciter auprès de l’importateur. Logiquement le HD53 l’emporte ici. Dommage de ne pas avoir pourvu le BIJOU HEADMASTER d’une entrée XLR, une possibilité qui n’aurait pas forcément transcendé l’écoute, mais susceptible d’intéresser les éventuels possesseurs de platines dotées de la connectique ad hoc. A noter que l’interrupteur d’alimentation du SUGDEN est placé sur le panneau arrière contrairement au CEC où les commandes se situent sur le panneau frontal.
Troisième round : Le tarif
Le SUGDEN est approximativement dans les 1100,00 Euros Pour ma part, j’avais acquis mon CEC l’an dernier pour 1000,00 Euros environ. La fourchette tarifaire semble donc assez similaire.
Quatrième et dernier round : L’écoute !!!
L’AKG K340 est un casque, délicat à driver (88 db de rendement) Je me demandais donc si le SUGDEN parviendrait à assumer son rôle. Aucun problème, le niveau requis s’avèrera même inférieur à celui du CEC : entre 9 et10h00 pour le SUGDEN et 11h00 pour le CEC.
Il me paraissait superflu de prendre une batterie de cds vu le temps imparti. J’avais donc jeté mon dévolu sur l’avant dernier opus de Loreena McKENNITT « the book of secrets », Katie MELUA « piece by piece » et enfin Elliot GOLDENTHAL avec la bo « interview with the vampire ».
Je m’attendais à une confrontation serrée. De surcroît, malgré l’utilisation d’un casque fermé les démos des électroniques SUGDEN s’effectuant à quelques mètres, salon oblige, mes impressions d’écoute risquaient de s’en trouver parfois affectées. Mais en dépit de ce contexte, les écoutes réalisées permettront rapidement de me forger une opinion.
Je commence avec "the mummer’s dance" et "dante’s prayer" de cette merveilleuse émissaire des musiques du monde qu’est pour moi Loreena McKENNITT :
L’association CEC/REGA offre une écoute que je qualifie d’emblée de douce, sans exacerbation d’aucune sorte.
Je passe au SUGDEN et là les choses prennent immédiatement une autre dimension. L’écoute révèle une présence, un relief, une dynamique et un phrasé accru. A priori, l’association SUGDEN/REGA fait merveille.
Je repasse au CEC pour conforter cette première impression et je retrouve une sonorité agréable, équilibrée et nuancée mais à la transparence, la vivacité et la dynamique indéniablement en deçà de ce que je viens d’entendre.
Après une pause de quelques minutes, je jette mon dévolu sur la jeune et déjà fort talentueuse Katie MELUA (enfin sur son album…
) Je choisis d’emblée la plage 9 « thankyou, stars » : un test décisif en ce qui me concerne. Je suis en effet très sensible aux s qui s’échappent des lèvres de la belle Ketevan. La perception que j’en ai doit donc être exempte de la moindre crispation.
Je commence avec le tandem CEC/REGA : sans excès mais sans éclats, propre, nuancé mais l’écoute est devenue frustrante.
Puis c’est au tour du SUGDEN : vivacité, transparence et dynamique répondent présent. La maîtrise et l’équilibre dont le SUGDEN fait preuve me laisseront sans la moindre crispation lors des instants fatidiques.
Toutes les bonnes choses ont une fin et après une nouvelle pause je place dans le lecteur mon troisième et dernier cd : la bo classique du film de Neil JORDAN.
L’écoute préalable du duo CEC/REGA avec la plage 1 "libera me" est tout à fait honorable. Il en sera de même avec une ultime écoute réalisée à partir de la plage 5 "claudia’s allegro agitato". Le résultat est très bon mais j’ai acquis l’intime conviction qu’il s’avérera inférieur à celui du SUGDEN.
Effectivement, le HEADMASTER emporte mon suffrage, c’est propre, enlevé et ciselé. L’écoute faite dans ce registre musical est synonyme de transparence, de dynamique, d’élégance, de phrasé, d’équilibre, d’assise et de vivacité. Les graves sont tendus et profonds. Aucune frustration ne se fait sentir.
Le mot de la fin :
Ce premier contact s’est avéré franchement enthousiasmant. L’association SUGDEN/REGA me laisse donc un excellent souvenir, et ce alors que l’appareil n’a fait l’objet d’aucun rodage. Je pense que le duo CEC/REGA n’aura pas permis de révéler le plein potentiel du CEC. Ceci dit l’écoute délivrée par ce dernier peut séduire. J’en conclurai en formulant le vœu d’avoir l’opportunité (lors d’un prochain salon ?) de tester le BIJOU HEADMASTER rodé avec une autre source.
Il ne restait donc plus, qu’à l’ampli, le casque et l’auditeur à rentrer au bercail…
Cordialement
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