Friedrich Gulda - Récital Montpellier, 1993

[gyrovague]

Bonjour,

Quelqu'un possède t-il ce Cd : récital Montpellier, 1993 de Gulda ? Je suis parfois tenté de l'acheter mais hésite (prise de son...).
Disons que je possède déjà ses enregistrements majeurs.

Merci.





Gyrovagus

[gyrovague]

Quelques recherches plus tard, et j'ai ma réponse :

dixit Christophe Huss (Classics today)

Il y a un peu de tout dans ce concert étrange édité pour les fans du toujours surprenant Friedrich Gulda: un piano qui se déglingue (les aigus!); un avion qui vient faire un vacarme d'enfer dans le 1er mouvement de l'Opus 110 de Beethoven (bonne chance pour le choc émotionnel: non, ce n'est pas Ben Laden qui atterrit dans votre salon!); les annonces de Gulda dans une sonorité caverneuse qui viennent casser les résonances des œuvres (Debussy, Mozart) et, partout et tout le temps, des petits bruits, qu'ils proviennent de Gulda lui-même ou de l'environnement. Si pour vous le disque doit être un produit "propre" fuyez donc cet album, où vos oreilles seront presque à chaque instant distraites par un artéfact sonore.

Si, par contre, le disque peut à vos yeux véhiculer des moments de grâce en dépit de divers incidents, ce concert est pour vous. Car, hormis un musicien aussi libre que Gulda, qui pouvait nous donner 4'30 en lévitation comme dans cette transcription de "Deh vieni, non tardar" des Noces de Figaro, à laquelle Gulda enchaîne In der Nacht de Schumann, joué de manière liszto-beethovénienne. On est dans "autre chose", un instantané de musique, le mot instantané étant d'ailleurs très caractéristique de cette perpétuelle réinvention de la musique par Gulda (c'est déjà le cas dans la première partie, notamment dans le Finale de l'Opus 110 de Beethoven et la Sonate K. 457 de Mozart).

Je me souviens de ce récital en vidéo où l'on voit Gulda fixer une jolie spectatrice et jouer pour elle. Peut être y avait-il un "top model" dans la salle à Montpellier ce soir-là, car ce que le pianiste ose, notamment dans la seconde partie, est porté par quelque chose que je ne peux qualifier: ah!, cette succession de In der Nacht de Schumann, de l'Impromptu op. 90 n° 3 de Schubert, du Nocturne op. 15 n° 2 et de la Barcarolle de Chopin... Dommage que le piano soit si fragile et désaccordé (naufrage inclus dans la cote technique).

Gulda n'est, à ce moment là de son concert (ou de sa parade artistique), plus tellement dans l'humeur debussyste, mais qu'importe. Cinq rappels, principalement des arrangements, porteront la durée de ce concert-cérémonial à 1h46'... et le piano chez l'accordeur!

http://mulidine.bb-fr.com/