En intro, plutôt que ce soit perdu dans tout mon pavé interminable (pour changer) : je ne dis pas que ce n'est pas possible d'avoir tout ça. Juste que ça n'a rien à voir avec une quelconque mentalité, mais la nécessité de changer en profondeur un outil de conception et de découpage des marchés, avec ce que ça implique en référencement, en logistique et en surcoût, ce de manière profonde. A nouveau, les méthodes Toyota, c'est 30 ans d'implémentation.
Et à nouveau, je fais de mon mieux pour être le plus nuancé possible. Il y a 2 mondes de Bisounours qui ne peuvent cohabiter : l'édition unique pas chère, et l'édition ultra localisée pas chère. Pour autant, ça n'implique pas l'absence d'un point de rencontre au milieu.
JCL83 a écrit:Donc pour faire la synthèse de façon concise de tes explications, il faut que l'on acceptent (les amateurs de VF Lossless) que Warner sacrifie la qualité qu'ils pourraient offrir sur des éditions "localisées" pour faire plus de bénéfices afin de pouvoir éditer une plus grande quantité de titres et notamment des titres classiques qui te contentent....
Le principe donc de la quantité des titres plutôt que la qualité de chaque édition... il est donc normal que les consommateurs de France (par exemple) paient cher des éditions sans la qualité sur leur langue pour que Warner puisse éditer rapidement des titres "classiques"...
Faire un maximum de profit sur "The Hobbit" en France mal édité pour pouvoir sortir "Le chanteur de Jazz"...
Rien n'oblige Warner à éditer rapidement tous leur films de fond de catalogue ou leurs "classiques", personne ne leur impose un rythme effréné...
Donc tu es plus pour la quantité que la qualité et plus pour vite fait mal fait...
Non. Je ne parle pas de sortir rapidement les titres. Je parle de les sortir en France tout court. Ce qui sort chez nous, c'est parfois 2 ans de retard, quand ça sort un jour. Pourquoi ? Parce que la France, en HD, c'est rikiki, minuscule, que dalle. On aimerait avoir la qualité d'un marché important en étant des cacahuètes et en rapportant autant.
Et d'un autre côté, Lawrence d'Arabie, il a bien été demandé à corps et à cris, hein.
L'économie de marché, c'est ça : tu traites bien ton client principal, et si ta structure te le permet, tu fais pareil avec les clients mineurs.
Pour reprendre l'automobile, y a bien des mecs comme Toyota, mais le TPM, les Kaizen, c'est des trucs qui ont mis 30 ans à être mis en place. Ca veut dire qu'aujourd'hui, on en serait à finir de peaufiner le DVD au lieu d'essayer d'avoir de la HD partout.
A nouveau, je le redis : le monde idéal serait la qualité ET la quantité, partout, tout le temps. Faut juste revenir sur terre dans l'industrie d'aujourd'hui et les contraintes qu'elles possèdent. Cf juste en dessous :
portenawak a écrit:tenia54 a écrit:« Mais, si mon boucher local, il arrive à faire son beurre avec de la bonne viande bien traçable, pourquoi les grosses boîtes mondiales ne fonctionnent pas sur son modèle local ? » Bah, parce que ça n’a rien pas grand-chose à voir, en fait.
Ou peut être parce que les multi nationales qque soit le domaine dans lequel elles travaillent veulent faire un max de bénéfices, plus que le boucher du coin et donc commande de la viande n'importe ou à n'importe qui (voir l'actu récente encore aujourd'hui)
Plutôt parce que des consommateurs ont voulu un marché avec de la viande mal contrôlée mais pas chère.
Je taffe dans l'industrie de la détergence. La qualité merdique de certains produits qu'on sort, elle provient pas toujours de marge de folie du client (et certainement de nous, vu nos commerciaux
), elle provient du prix en magasin. Et quand tu dois rogner ta formule parce que l'autre en face a baissé son prix en magasin, que toi, tu vends déjà à perte, et que le client ne fait déjà plus que 10% de marge pour un produit censé en faire 30, c'est le consommateur qui morfle.
A nouveau, après, si ça se vend, c'est que ça s'achète.
JCL83 a écrit:PS : Sur les films récents, comme pour Metropolitan, Warner se contente de prendre du matériel vidéo de qualité car récent, et d’encoder les pistes qu’ils ont à gérer. Ça aussi, ça devrait être du boulot facile pour eux, et s'ils avaient le respect du client ils le feraient. Sur les films récents toutes les pistes audio sont au format numériques!!!
Non, Warner fait le boulot, Metropolitan ne fait que, la plupart du temps, payer les droits d'utiliser le boulot des autres. C'est comme Criterion quand ils sortent Benjamin Button par exemple. A peu de choses près, ils font la jaquette et changent le logo, pis hop.
portenawak a écrit:Donc tu nous demande d'être plus souple afin que warner puisse continuer dans sa position ferme sans aucune flexibilité ???
bah non c'est encore le client qui est "roi" et surtout pour un BD vendu à 35€ quand on voit le prix moyen lors de la sortie d'un BD, si c'est pas se moquer du client ? c'est quoi ?
Mais personne n'oblige qui que ce soit à l'acheter à ce prix là. Jamais je n'ai payé un BR Warner à un prix pareil, jamais je ne me suis farci un Steelbook G1 chez eux, jamais je n'ai acheté un combo Ultimate Big Mac.
Maintenant, je refuse de tomber dans un extrêmisme comme celui ci. Rester sur ses positions façon CGT, ça ne m'intéresse pas. Le conflit ouvert, c'est une chose, mais sans jamais chercher pourquoi on en est là sauf de rejeter en bloc la faute, c'est un débat qui dure depuis trop longtemps sans que personne n'ait jamais pu donner d'autres arguments que "lui là bas, il peut", même si ça n'a rien à voir. La Warner, les seuls en face capables de rivaliser en terme de titres et de volume de sorties, c'est Universal et FOX, et ils sont dans le même système. Ca ne fait tilter personne.
21stcentury a écrit:+1 Comme toute entreprise de commerce c'est à l'entreprise de s'adapter au client et pas l'inverse. En tant que consommateur je ne suis pas là pour me poser des questions sur leurs problèmes logistique. Le client est roi, le client exige et c'est normal car c'est lui qui achète.
Oui, le client est roi, jusqu'à ce qu'on lui demande des comptes, hein.
Et puis un jour, tu te dis "ptain, c'est bizarre, je trouve plus rien dans mon magasin !"
Ah bah oui dis donc, l'usine s'est embourbée dans les références à gérer et n'arrive pas à gérer dans les temps les commandes... Ou alors, soudainement, tes coûts explosent du fait de la multiplicité des références obligeant des tailles de lots plus faibles. Chez moi, on dit toujours "on fait tout, tant que le client paye." Un jour, on vous demandera de payer, et on verra si y aura du monde pour dire "Logique, avec ce qu'on a demandé, et ce que ça implique, y a un surcoût, on veut bien mettre de notre poche pour compléter".
A nouveau, il y a des usines derrière la Warner. Des références, une logistique. Tout le monde s'en fout, bien, mais faut pas alors s'étonner que personne ne réponde à vos demandes forcenées vu que, visiblement, vous ne seriez peut être pas ouverts à les entendre.
J'ai eu le cas d'un client cette aprem. Le client me dit "Mon produit, je le veux vert et bleu". Pourquoi ? Comme ça. Le 1er était blanc et vert, comme tout le monde, et maintenant il veut du vert et du bleu. Sauf que nous, les changements de couleurs génèrent des références supplémentaires. Bah je l'ai envoyé copieusement se faire voir. Il a dit quoi ? "Oui, bon, blanc et vert, ça va aussi, si ça vous arrange, c'est pas grave, hein". Pourquoi ? Parce que la limitation de références permet une meilleure efficacité et une minimisation des coûts de fabrication en réduisant les temps de changement d'une référence à une autre.
Lean, TPM, Kaizen, MRP, etc. N'importe qui travaillent dans une industrie connait probablement ces choses là.
Bah là, c'est pareil.
C'est aussi ce qui fait que Spanghero confond veau, vache, mouton. Ca ne m'étonne pas. Y a des consommateurs tout en bas qui ont voulu du Michelin 3 étoiles au prix du McDo. En réalité, ça donne ça.
Un jour, on vous écoutera. Vous aurez du mp3 encodé en lossless. Et puis, un beau matin, on entendra à la radio que c'était n'imp.
21stcentury a écrit:En tout cas, la fronde menée sur leur page Facebook les aura empêchés de vendre leur édition limitée (celle avec une jaquette spécifique) dont la production était assurée avec un minimum de 750 commandes. Opération terminée et échec cuisant. Bien fait ! Parce que c'est le client qui décide !
Si c'est le cas (ce n'est pas l'impression que j'ai), je ne sais pas s'il faut en rire et s'en réjouir, ou pleurer pour ces clients qui ne vous avaient rien demander. Eux n'ont visiblement pas décider. D'autres ont décidé pour eux. Vive la démocratie.
JCL83 a écrit:Ben non c'est pas bien, moins de subventions françaises c'est moins d'édition de film de patrimoine par Warner...
Faudra pas s'étonner si les Cagney ne sortent pas en France.
Adhara a écrit:Ce ne serait pas plutôt les DSP dans les machines qui gèrent la spatialisation ? ... Bref cette question me turlupine
Des dires du mecs, il y a supervisation manuelle pour la sortie vidéo. Cela étant, je me suis trompé en disant "souvent remixés". Dans son cas, il parlait de 30 films sur 140.