padcost a écrit:Tu n'as jamais eu l'idée de mettre en œuvre une batterie de mesures de laboratoire pour reconnaître le chant d'un oiseau dans ton jardin, j'imagine...
Là où tes déductions sont fausses, c'est que le système hi-fi ne change pas le message. Eventuellement, il l'atère un peu, à la marge.
Or, l'étude dit juste qu'on a une bonne capacité à reconnaître un message auditif.
Pour reprendre ton exemple du chant d'oiseau : lorsque le chant d'oiseau est diffusé sur un appareil assez médiocre, genre radio-cassette, on le reconnaît encore.
L'étude dit que, effectivement, on va reconnaître le chant d'oiseau. Elle ne dit pas du tout dans quelle mesure on est sensible à la "médiocrité" de la diffusion.
C'est tout à fait similaire à la discussion sur le musicien et l'audiophile, sur le fil concernant Diapason. Les musiciens sont rarement attentifs à la qualité de la restitution hi-fi, parce qu'ils écoutent une interprétation : la justesse des notes, le timing, le trémolo, les attaques... Ils n'écoutent pas le filant de l'aigu ou l'étagement de la scène sonore.
Un bon amateur de jazz, par exemple, reconnaîtra dès les premières secondes l'interprétation de Sidney Bechet. Même sur un petit magnétophone, même au travers d'un téléphone !
Si l'étude permet de conclure quelque chose, c'est de cet ordre là : on reconnait un chant d'oiseau, ou une interprétation de Sydney Bechet, très facilement. Parce qu'on est sensible au message auditif.
En revanche, l'audiophile va chercher à qualifier une qualité de restitution (clarté et détail des aigus, bonne tenue des graves, bonne restitution de la scène sonore, etc.). Cette qualité, ou absence de qualité, ne dénature pas fondamentalement le message auditif. Sur toutes les chaînes hi-fi du monde, même les plus médiocres, on reconnaît l'interprétation de Sydney Bechet, grâce à la capacité à distinguer et mémoriser les messages auditifs, telle qu'elle est montrée par l'étude. Par contre, l'audiophile qui distingue des qualités de restitution a besoin d'un entraînement spécifique, d'une attention à des subtilités de la restitution, qui n'ont pas grand chose à voir avec la reconnaissance du message lui-même.
C'est pour ça que cette étude ne permet absolument pas de tirer les conclusions que tu tires.