Test HCFR : Audeze LCD-i3, écouteurs Planar-Magnétiques

Test HCFR : Audeze LCD-i3, écouteurs Planar-Magnétiques

Compte-rendu d’André_ajr :

 

M’étant intéressé dès le début à ce type d’écouteurs développés par la marque américaine AUDEZE, c’est donc avec une certaine curiosité doublée d’impatience que je me suis lancé, dès leur arrivée, dans leur découverte physique et sonore.

Cette première rencontre s’est déroulée sous des auspices très favorables, grâce à l’excellente qualité du contenu de l’étui d’emballage recouvert d’une matière synthétique grise ressemblant à du tissu.

Une fois ce bel étui ouvert, l’ensemble protégé par un couvercle transparent en plexiglas, les beaux LCD-i3 apparaissent dans le traditionnel réceptacle moulé qui les préserve des éventuels chocs qui pourraient survenir durant les opérations de livraison. Ainsi que la housse de rangement et de transport constituée de deux matières synthétiques, avec une partie centrale en nylon tressé et le reste, notamment la large bordure et les côtés, dans une autre entre similicuir et caoutchouc. Quant à elle, la face interne est recouverte d’une matière protectrice en feutre synthétique. C’est à l’intérieur de cette housse que se trouve la totalité des accessoires.

Y compris pour ceux qui débutent dans l’exercice de ce genre d’assemblage et bien que la lecture de la notice de démarrage rapide soit toujours très conseillée, ce premier contact permet de constater qu’elle n’est pas obligatoire si l’on est familiarisé avec le fonctionnement des IEM filaires et sans fil, puisque les écouteurs et les câbles destinés à chacune des oreilles sont différenciés par les traditionnelles lettres R et L très bien visibles. Il est, de plus, impossible de ne pas assurer une polarité correcte, puisque les connexions mâles 2 pins 0,75mm sont dotées d’une nervure qui coulisse dans la rainure correspondante de l’écouteur qui lui est destiné.

La première impression est donc tout à fait favorable et à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre d’un produit audio de cette catégorie tarifaire.

En poursuivant la découverte plus en détail, on constate que l’ensemble écouteurs et accessoires est irréprochable, les matières de belle qualité et que les petits détails n’ont pas été négligés par la marque californienne. Comme d’avoir prévu de fines nervures anti-glissement sur la surface de trois des paires d’embouts en silicone pour permettre de favoriser le maintien de l’étanchéité sonore.

Les câbles 3,5mm, Lightning et Bluetooth se remplacent sans difficulté d’aucunes sortes et ils ne génèrent aucun bruit parasite qui pourrait venir altérer le plaisir des écoutes en mouvement ou en position statique..

Le câble Bluetooth compatible aptX HD est équipé de deux parties cylindriques siglées du nom de la marque inscrit en lettres majuscules dorées. Celle de gauche comporte les trois touches tactiles multifonctions et le microphone sur la face opposée. La ronde centrale sert à la mise en route (pression de 3 secondes), à l’appairage (5 sec.), l’arrêt (3 sec.), à activer les actions de lecture/pause/répondre à un appel, et le mode d’assistance vocale (2 pressions). Les deux autres , triangulaires permettent d’augmenter et de réduire le volume sonore (pression brève) et l’accès à la piste précédente ou à la suivante (2 sec.). Ce même module cylindrique contient la batterie rechargeable à l’aide du câble USB fourni, dont la prise mini-USB femelle est protégée par un élément amovible en caoutchouc souple avec languette de maintien. Il comporte également l’habituelle petite diode qui a plusieurs fonctions et couleurs. La diode s’éclaire en rouge pendant la durée de la charge. Elle clignote en bleu, puis rouge pendant la phase d’appairage, et en bleu en cours de réception Bluetooth.  Après une charge complète, son autonomie mesurée en utilisant un niveau sonore « réaliste » permet une écoute très légèrement supérieure à huit heures (8h15) avant que la couleur de la diode vire au rouge afin d’indiquer que la batterie va devoir être rechargée.

Concernant l’appairage des LCD-i3 équipés du câble CIPHER Bluetooth, il a été instantané avec un iPhone, un iPad 4 Mini, un PC hybride Samsung Galaxy Tab Pro S, les baladeurs Astell & Kern AK70 – aptX HD -, ainsi que Shanling M0, mais il a fallu plusieurs tentatives pour qu’il s’effectue avec un Smartphone Galaxy S7.

Ce tour d’horizon technique bouclé et après avoir essayé toutes les possibilités pratiques de mise en place dans les oreilles offertes par les LCD-i3, nous allons passer aux écoutes qui ont été entamées avec les embouts en silicone strié de taille S et les crochets d’oreille (Ear Hooks).

Il est a noté que j’utilise généralement des embouts de taille M ou quelques rares fois L et que c’est la première fois que je dois mettre les plus petits embouts livrés avec des IEM. Si l’explication pourrait venir de ce que certaines marques adaptent les tailles d’embouts aux caractéristiques physiques de la clientèle du continent de destination, avec des dimensions réduites pour les tips proposés à la clientèle asiatique par rapport à ceux que recevront les acheteurs américains par exemple, elle ne doit probablement pas être sans rapport avec le diamètre des canules, qui est beaucoup plus important que de coutume pour permettre d’offrir davantage de champs d’expression à la membrane de 30mm.

Il paraît évident qu’il s’agit d’un choix particulier, destiné à des IEM particuliers, dont les embouts ne nécessitent pas d’être introduits profondément dans les conduits auditifs sans que cette autre particularité ne vienne altérer la performance sonore. Avec la conséquence corollaire d’un gain de confort et de l’absence totale de gêne, très appréciable, pour ceux qui n’ont jamais pu s’habituer au port d’IEM pour tout un tas de raisons.

Pour preuve, qu’il arrive que la qualité sonore s’améliore vraiment lorsque l’on appuie légèrement sur les écouteurs si l’étanchéité obtenue est imparfaite, mais que cela n’a pas été le cas des LCDi3 lorsque j’ai appliqué une légère force sur la structure périphérique en magnésium (partie centrale à éviter en raison du fonctionnement ouvert) et que les essais menés avec des Comply ont montré un adoucissement du rendu sonore et un tassement des plus hautes fréquences, sans que l’isolation accrue n’apporte quelque chose de tangible à l’extrémité inférieure du grave.

Quant aux Spinfit grâce auxquels je parviens parfois à résoudre le crucial problème lié à une herméticité mise en défaut à cause de la taille, la dimension ou la forme des conduits auditifs. Ceux que j’avais commandés ont légèrement amélioré l’étanchéité sonore, sans apporter, dans mon cas, une amélioration très significative. Néanmoins, comme ils ne coûtent que £ 13,99 ou un peu plus de dollars selon d’où ils viennent, ils peuvent être envisagés sans se ruiner sous la référence CP-155 (pour iSine10/20/LCDi4) dont le guide canule a un diamètre de 5,5mm. Comme on le constate sur l’illustration à gauche, ces embouts sont capables de pivoter sur leur axe ( Axis 3D), ce qui améliore le positionnement, l’isolation et le confort. L’on peut également noter que la référence CP-500 dont la forme est plus ronde, puisque d’une longueur de 9,7mm (taille M), pourrait bien être compatible, car le diamètre de 5,5 mm de la partie coulissante est identique à celui des CP-155 dont la longueur est de 11 mm à taille égale.

En tout cas, que ce soit avec l’une ou l’autre de ces deux références, la qualité acoustique des LCDi3 mérite vraiment qu’on leur accorde cette attention peu dispendieuse si une très bonne étanchéité ne peut être obtenue avec les embouts d’origine.

Conditions des écoutes en mode filaire, Bluetooth et Lightning.

  • Lecteur numérique SHANLING M0.
  • Lecteur numérique ASTELL & KERN AK70.
  • Lecteur CD portable PANASONIC SL-CT810. Trois moteurs (entraînement direct asservi).
  • PC hybride SAMSUNG Galaxy TAB Pro S / Windows 10 / SSD 128 Go / SSD externe LEXAR 512.
  • Tablette iPAD mini 4.
  • iPhone SE.
  • Smartphone SAMSUNG Galaxy S7.
  • Amplificateur/DAC RME ADI-2 DAC.
  • Lecteur CD REGA Jupiter.
  • Sources: CD / Qobuz / fichiers WAV, Flac 16 bits/44.1 kHz et 24 bits/192 kHz.

Pour comparaison.

Casques: FOCAL UTOPIA / STAX SR-009 / OK3D TE V3 électrostatique DIY / PHILIPS Fidelio X2HR / BOWERS & WILKINS P7 / FOCAL Spirit Professional / SENNHEISER Momentum M2.

IEM: EARSONICS S-EM6 V2 / AKG K3003i / AKG N40

LES ECOUTES.

C’est au travers du baladeur SHANLING M0 (niveau 75/100) et en mode filaire classique que j’ai découvert les AUDEZE LCDi3. Tout d’abord au travers du piano YAMAHA du pianiste français Philippe Bianconi jouant 24 des Préludes de Claude Debussy et je dois dire que c’était pas mal du tout, bien que dans une atmosphère un peu sombre. Sinon, très beau grave, bien charpenté, puissant, développant de belles harmoniques. Un bel aigu dans un cadre intimiste.

Avec la contrebassiste de jazz et chanteuse Kristin Korb (Mrs Pinocci’s guitar), je retrouve ce côté charpenté et quelque peu assombri du son en passant aux fichiers FLAC du CD de démonstration ARL Jordan, plus souvent disponible sous la dénomination – Champagne & Songs -. J’enchaîne avec les concerto pour hautbois de J-S Bach par Marcel Ponseele et la piste n°13 du CD de test n°4 de Prestige audio-vidéo qui nous fait entendre le Big Band du conservatoire de Saint-Claude.

Puis, passant aux mêmes fichiers sur le ASTELL & KERN AK70 (niveau 110/150), comme si un voile avait été levé, je constate que le son s’est éclairci, que le grave a suffisamment de poids et d’assise pour permettre une très bonne reproduction du piano et que l’aigu ressemble davantage à ce que j’entends au concert.

Quant aux voix de Buckly Pizzarelli, Geraldine MacGowan, Kristin Korb, elles retrouvent approximativement le timbre auquel m’ont habitué les casques sédentaires très performants.

 Le indie folk band – Villagers – de Conor J. O’Brien qui se caractérise par des textes sombres où des sentiments noirs se mêlent aux choses de la vie quotidienne, surenchérit, tant sur des titres comme – Did you know – aux effets minimalistes, que – A Trick of the Light – plus rythmé, qui, des drums à toute la section des cuivres, met en jeu l’ensemble du groupe des musiciens irlandais.

Toutefois, même si la qualité sonore est déjà de bon niveau dans ces conditions, en particulier le grave et le médium, elle est néanmoins empreinte d’une certaine douceur générale, d’un climat sonore plus chaud et d’une lumière plus crépusculaire, bien que d’un appréciable chromatisme, qu’avec les IEM dont les transducteurs sont à armature équilibrée et électrodynamiques.

Rien de tonitruant, mais simplement correct, avec le Samsung Galaxy Tab Pro S (Windows 10) dont la sortie casque 3,5mm paraît pourtant d’assez bonne qualité avec une puissance de sortie de 130mV RMS et une très faible distorsion de 0,009%.

Il doit être également signalé que la réponse en fréquence, vérifiée à l’oreille à l’aide d’un CD de tests, a montré que le CIPHER Lightning doit augmenter le gain dans le grave et le haut-médium/aigu, mais que ce dernier caractère se fait beaucoup moins entendre qu’avec le câble passif sur lequel cette bosse ressort beaucoup plus, jusqu’à devenir parfois quelque peu dérangeante.

Ce n’est toutefois qu’avec les iPhone, iPad et le câble Lighning que les LCDi3 se sont vraiment dévoilés. Qu’ils ont montré leur excellente qualité et ce dont ils sont véritablement capables. Performance qu’ils renouvellent sur n’importe quelle source avec l’apport du câble CIPHER Bluetooth, qui vient nous apporter la preuve que la constante amélioration des débits permet de pouvoir envisager de s’affranchir du câble sans sacrifier la qualité du son.

C’est pour cette raison qu’il convient de revenir sur la performance sonore de l’association du modeste Shanling M0 avec les LCDi3, car le résultat Bluetooth est très différent de celui obtenu avec le câble 3,5mm. L’équilibre du piano Yamaha est très nettement amélioré par le CIPHER Bluetooth, il est plus charpenté et il a retrouvé la clarté, la substance vitale, qui lui faisait défaut avec le câble passif qui le faisait apparaître quelque peu apathique.

Le passage au CIPHER Bluetooth est également très favorable à Sarah K, Bucky Pizzarelli et Geraldine MacGoven, dont les voix se sont rapprochées du microphone, sans imposer pour autant d’effets sibilants, mais dont on perçoit très bien maintenant les effets de réverbération naturels ou introduits au cours des opérations réalisées en studio.

Il faut également mentionner la présentation très fluide, détaillée, douce, vive, chaude et boisée du hautbois très chantant de Marcel Ponseele dans un concerto BWV de J-S Bach plein d’allant.

Quant aux excellents enregistrements Passavant (www.passavantmusictest.fr) du CD de test n°4 Prestige audio-vidéo, l’écoute ininterrompue de l’ensemble des pistes qui regroupent de la musique classique, du jazz vocal et instrumental, un orchestre d’harmonie et une piste de blues rock non compressée. Elle confirme que le câble CIPHER permet d’obtenir nettement plus de présence, de profondeur de champs et très nettement plus de vie.

Puisque nous en sommes aux labels français qu’il convient de connaître ou de découvrir, citons également www.advitam-records.com et le CD – L’orient des troubadours – qui est un bel exemple de ce que doit être un enregistrement dont les qualités de transparence et de naturel seront particulièrement bien mises en valeur par les AUDEZE LCDi3, et, nous pourrions le pronostiquer, LCDi4.

Qui trouveront également leur bonheur dans l’important catalogue audiophiles de DVD audio, SACD, vinyles 33t et 45t et CD, CD référence, HDCD, CD gold, proposés par ELITE DIFFUSION.

Il paraît donc assez simple de conclure que le potentiel des LCDi3 nécessite d’être réveillé, parce qu’il peut arriver qu’ils déçoivent si on ne les utilise qu’avec le câble passif 3,5mm. Ce que les deux câbles CIPHER Lighting et Bluetooth s’emploient à réaliser de superbe manière en permettant aux LCDi3 d’offrir un son très savoureux aux oreilles qui apprécient le respect des timbres instrumentaux et des voix. L’énergie, le détail, le volume, l’impact du grave, la franchise des attaques des notes et l’émotion que nous transmettent les interprètes.

Ce qu’ils font est, évidemment, tout à fait réalisable à l’aide d’un amplificateur/DAC performant doté d’une fonction EQ, qui à l’instar du DAC système CIPHER, permet d’obtenir un son également – sur mesure -.

Parce que, me reposant sur les résultats antérieurs toujours excellents dans ce contexte technique, j’attendais mieux des écoutes – brutes – avec CD sur les RME ADI-2 DAC, Jupiter REGA reliés par liaison optique Toslink. Car, celles-ci ne m’ont pas permis d’accéder à la même qualité du son que d’habitude, ni au même plaisir musical qu’avec le matériel APPLE accompagné du câble CIPHER Lightning pour lequel ces écouteurs AUDEZE planar-magnétiques sont manifestement destinés en priorité.

Ni, paradoxalement , qu’avec le très bon son que permet d’obtenir le câble CIPHER Bluetooth en mode aptX HD dont le débit théorique maximal de transmission des données est beaucoup plus conséquent (576 kb/s), quoique ne concurrençant pas encore celui du codec LDAC développé par SONY présent sur le casque AUDEZE Mobius, qui donne accès à des débits binaires encore plus élevés – 330 kb/s (priorité transmission), 660 kb/s, 990 kb/s (priorité qualité son) -, mais n’atteignant quand même pas encore l’équivalent CD (1.411 kb/s).

C’est dans ces conditions que les LCDi3 ont laissé apparaître davantage de profondeur de l’espace, le souffle des spectateurs, un grand nombre de détails et nuances sur les pistes qui leur ont été imposées de Gregory Porter ( All Rise), Metallica (S&M2), – Airlines – d’Alexandre Desplats et Emmanuel Pahud (Warner Classics), des pianistes Théo Fouchenneret, Rafal Blechacz, et de Jacques Brel, avec la voix plus proche de mes lointains souvenirs de deux récitals extraordinaires et un ciel des Marquises plus clair et lumineux.

Renouvelant la sensation de grande cohérence générale, l’orchestre national de France est très bien disposé en largeur et profondeur, la flûte d’Emmanuel Pahud est bien intégrée, douce, souple, veloutée. Les autres pupitres interviennent avec à propos sur le devant de la scène, sans rompre le lien qui les unit à l’ensemble des autres musiciens.

Sans pointe de sécheresse, l’instrument du jeune et talentueux pianiste niçois est bien équilibré sur l’ensemble du clavier. Celui du pianiste polonais sonne juste, avec puissance, précision, douceur, de ce qui paraît être la bonne place sur la scène d’où parviennent de limpides et consistants aigus.

L’écoute du deuxième concerto pour piano et orchestre de Camille Saint-Saëns,  justement souvent recommandée dans l’interprétation d’Alexandre Kantorow, est également admirable sous les doigts de Bertrand Chamayou, qui permet de faire entendre un excellent instrument soliste et de percevoir l’art, le brio et le talent d’orchestration de ce compositeur français.

 

 

Les fichiers flac extraits de ce CD que j’écoute régulièrement en balade permettent de confirmer que ceux qui ont peaufiné la réponse en fréquence des LCDi3 et des câbles CIPHER, sont parvenus à un très beau résultat, puisque les cordes du violon d’Alina Pogostkina (Stradivarius Sasserno de 1717) offrent une très belle représentation de ce magnifique instrument à cordes dans les oeuvres contenues dans ce disque Vox Amoris. Ce violon est fluide, doux, aérien, pur, angélique et également consistant. Plus charnu que ce qu’il arrive parfois d’entendre d’un instrument qu’il est impératif d’avoir écouté de près pour pouvoir connaître la richesse de ce qu’il est véritablement capable de produire.

J’ai également retrouvé ce raffinement et cette expressivité dans la première rhapsodie de Bartok dédiée au violoniste Joseph Szigeti. Puis, les LCDi3 ont pu démontrer leur justesse de ton lorsqu’ils ont pu passer tout à tour en revue une grande partie de la formation dans le concerto românesc pour petit orchestre de György Ligeti.

Les LCDi3 sont très à leur aise lorsqu’il s’agit de reproduire les orchestres  symphoniques, car c’est dans  ces conditions que la matière sonore, la cohérence générale, à nouveau soulignée, et le liant offerts par les grands transducteurs planar sont parfaitement mis en valeur. Aucune sensation de puzzle inachevé, de fragmentation, dans la très ample et dense scène sonore des écouteurs AUDEZE qui articulent superbement les grandes phalanges, et permettent de pouvoir très bien discerner la structure mélodique d’une section instrumentale du reste de l’orchestre.

Auxquelles les nuances et détails les plus délicats ne font cependant pas défaut, comme on peut l’entendre lorsque l’ensemble des cordes et la harpe lancent l’in abstracto adagietto  – sehr langsam – inspiré d’un poème de Friedrich Rückert. Puis, un peu plus tard, au cours des solos initiaux successifs de basson, hautbois, cor d’harmonie, clarinette, flûte, qui entament le rondo-finale de la cinquième symphonie de Gustav Mahler.

Comme nous l’avons vu, si on pourrait penser que la retenue dont font preuve les LCDi3 avec le câble passif 3,5mm favorisera les écoutes relaxantes. Elles pourront, toutefois, être également envisagées avec les câbles CIPHER, puisque, malgré une perception accrue de la définition et de toutes autres sortes de sensations techniques et émotionnelles, ces magnifiques IEM ont toujours très bien maîtrisé leur sujet. Notamment, en matière de dynamique, de gestion de l’aigu, et lorsque les enregistrements ne mettent pas en valeur le talent et le travail artistiques.

Le niveau SPL maximal de 130 dB que le constructeur, la faculté et le bon sens déconseillent vivement, n’étant atteint qu’avec 64 mW, les LCDi3 sont donc plutôt faciles à alimenter. Leur bon rendement a laissé une importante réserve de puissance à toutes les sources nomades auxquelles ils ont été associés et appairés, puisque s’ils ont nécessité 75% de la puissance du Galaxy Tab Pro S et 120 sur 150 du Astell & Kern AK70 avec la câble passif 3,5mm, qui n’intervient d’aucune façon sur le son d’origine. Des positions de 60 à 67 sur 100 relevées en Bluetooth avec le minuscule Shanling M0 et d’un niveau identique avec le câble Lightning et la tablette iPad 4 Mini, démontrent l’efficience du système d’amplification et de conversion N/A intégré aux câbles CIPHER.

  Les facultés d’adaptation des LCDi3 envers tous les genres de musique leur permettent de ne pas dépareiller si on leur fait traverser leur pays d’origine d’ouest en est, pour reproduire l’accent texan, parfois très marqué, d’auteurs interprètes de musique Country, comme Ray Wylie Hubbard à la voix rocailleuse (Dust of the Chase), Cotter Wall, Laid Back et Jamey Johnson aux très larges effets stéréo bien mis en valeur.

 

 

Conclusion

Au-delà de la logique du genre avec leurs imposants transducteurs planar-magnétiques, les surprenants  écouteurs AUDEZE LCDi3 se distinguent de multiples façons sur les plans technique, sonore et esthétique. Leur abord peut être tout à fait simple s’ils sont utilisés dans l’univers APPLE auquel ils sont particulièrement bien adaptés. Dans ce cas, avec le câble Lightning et même le câble CIPHER Bluetooth, on retrouve toutes les qualités de la technologies planar magnétique et de la solution mono transducteur.

Dans des lieux peu bruyants, les AUDEZE LCDi3 peuvent être une sérieuse alternative à un casque, si l’on souhaite un encombrement minimal et une plus grande discrétion.

La formule vraisemblablement choisie par la marque californienne de ne pas avoir à introduire profondément les tips fournis dans les oreilles, peut également être appréciée par celles et ceux qui ne souhaitent pas se couper totalement de l’environnement extérieur.

Leur grave tendu, profond, dont la belle amplitude dépasse le cadre physique des oreilles et des LCDi3, la précision, le relief, la plénitude sonore de leur reproduction du médium, la substance qu’ils donnent à l’aigu et au son, leur image stéréophonique ouverte et spacieuse, permettent aux LCDi3 de venir pleinement jouer dans la cour des grands. Avec un prix qui n’est pas du tout exagéré lorsque l’on énumère l’ensemble de ce qu’ils offrent et apportent, puisque celui-ci est très judicieusement positionné sous la barre de ceux à quatre chiffre qui a souvent volé en éclats depuis quelques années.

L’association AUDEZE LCDi3, câbles CIPHER dont l’encombrement est minimal et l’usage fort simple , a de très fortes chances de prendre une très grande place dans le coeur des mélomanes fidèles aux produits de APPLE, puisqu’une performance aussi réussie leur permet de venir prendre rang sur le territoire des casques à arceau.

Quant aux autres, s’ils pourront se réjouir de l’excellente prestation du câble CIPHER Bluetooth, ils devront passer un peu de temps pour rechercher l’égalisation leur permettant d’accéder à la même performance avec le câble passif équipé du jack 3,5mm. Ou, rechercher un bon adaptateur jack/USB > Lightning s’ils écoutent sur une source différente.

Si un clin d’oeil avait pu être envisagé entre la déclinaison, KSC75, du légendaire Porta Pro, avec lesquels ils partagent quelques similarités. Puisque, comme les deux Koss, les LCDi3 donnent l’impression de faire partie de la catégorie supra/on-ear, toutefois, puissance 1000. C’est au travers de mes souvenirs et notes du test HCFR du AUDEZE Mobius que j’ai trouvé que ces écouteurs AUDEZE donnaient une image plus vive et vigoureuse à toutes les musiques que le casque pour gamer qui avait pourtant été apprécié dans son ensemble.

In fine, autant dire que j’ai beaucoup aimé ces excellents « bijoux sonores » AUDEZE, lorsque les conditions favorables ont été réunies pour leur permettre d’exprimer leur talent.

 

André_ajr,
HCFR – Octobre 2020

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux intras Audeze, LCD i3 : https://www.homecinema-fr.com/forum/casques-haute-fidelite/audeze-lcdi4-lcd-i3-test-hcfr-post-1-t30080715.html

 

 

 

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