Test HCFR : Epson EH-LS12000B, vidéoprojecteur laser pixel shift 4K
LS12000 versus LS10000
Je suis allé tester ensuite le LS12000 dans une autre salle dédiée de dimension plus modeste.
Une salle équipée d’un écran fixe toile blanche mat de gain 1 de la marque Lumene Movie Palace 240 de 2m34 de base au format 16/9.
Le mur avant est de couleur noir mat et les autres murs sont gris mat pour limiter les réflections parasites.
Cette salle est actuellement équipée d’un vidéoprojecteur Epson LS10000.
Un modèle laser de 1500 Lumens commercialisé en 2015.
Contrairement au LS12000, le LS10000 était équipé de panneaux réflectifs (comparables à la technologie SXRD de Sony), ce qui lui procurait un bon contraste natif si tant est que la salle soit bien traitée.
Cet exemplaire a 7 ans et totalise pas loin de 5000 heures. Il est encore en parfait état (gamma 2.2 stable dans le temps).
Ce modèle intègre aussi le premier système de simulation 4K proposé par la marque. Efficace, mais incompatible avec l’interpolation d’image.
Sorti de carton en laser « bas » ce vidéoprojecteur offrait environ 60Nits (17,5Ftl) sur 2m34 de base image.
À l’approche des 5000h la puissance est descendue à 49Nits (14,5Ftl) soit une perte de l’ordre de 18%.
Une baisse significative mais qui s’est faite progressivement dans le temps, de façon beaucoup plus linéaire qu’avec une lampe.
À titre de comparaison, sur mes précédents projecteurs JVC à lampe, je mesure en moyenne une perte quasi systématique de l’ordre de 25% passé 1000h.
Il est donc intéressant de tester le LS12000, présentant un contraste natif moindre que celui du LS10000 (ici supérieur à 15000:1), mais une luminosité bien supérieure.
Le résultat sera-t-il exploitable ? Le gain en définition sera-t-il visible ? Les noirs seront-ils acceptables ?
Le LS12000 est placé à 3m15 de la toile environ, le zoom est ouvert en grand pour arroser les 2m34 de base d’image au format 16/9.
Comme chez moi, je passe les mêmes extraits SDR et HDR déjà visionnés.
J’avais peur que même en réglant le laser au minimum (50%), l’image soit trop lumineuse, mais finalement ça passe très bien.
J’ai toujours constaté que plus une base d’image est petite et plus l’œil sera gourmand en luminosité.
Finalement nous avons même réglé la luminosité à 60% en SDR et 70% en HDR, comme quoi.
Heureusement la toile est pleine. Je pense qu’avec une toile micro-perforée on aurait vu les perforations sur les zones claires.
Le spectateur est à environ 3m20 de la toile. Ce qui fait un ratio recul sur base de 1.36 (supérieur à mon installation qui est de l’ordre de 1.15 au premier rang d’assise). Ce paramètre ainsi que la toile utilisée sont sûrement les raisons pour lesquelles la luminosité à disposition n’est pas gênante pour le spectateur.
Voici quelques mesures réalisées pour l’occasion :
Ces mesures sont la parfaite illustration que lorsqu’on augmente la luminosité le résiduel augmente de la même manière. Entre le laser à 50% et 100%, la luminosité est doublée, le résiduel est doublé, si bien que le contraste natif n’évolue pas.
Comme cela a été demandé sur le forum HCFR, j’ai réglé le zoom pour réduire la base image à 2m.
Voici les mesures en fonction de la puissance du laser et de l’usage du laser dynamique.
Autant sur 2m40 le laser dynamique haute vitesse permet de booster le contraste en réduisant le résiduel sur la mire 0IRE, autant là, la puissance est tellement élevée que l’impact sur le contraste est quasi nul.
La toile étant au format 16/9, sur des films tournés en 2.40, les bandes noires apparaissent forcément plus claires qu’avec le LS10000.
Mais là encore, l’œil se laisse facilement avoir par la dynamique de l’image. L’usage du laser dynamique est indispensable.
Même sur une base si modeste, on peut apprécier le gain apporté par la résolution 4K du LS12000 aussi bien sur les extraits SDR que HDR.
Comme chez moi, le vidéoprojecteur se suffit à lui-même et peut amplement se passer de scaler ou post-processing externe.
Le propriétaire du LS10000 ne peut que constater le gain apporté par :
- L’interpolation d’image effective en 4K
- Le gain en définition et dynamique
- Le rendu HDR démonstratif
Seule ombre au tableau, la perte de profondeur dans les noirs est bien plus significative que chez moi.
Sur cette photo du film 1917 en HDR10+, on peut observer le léger résiduel dans les bandes noires du format cinémascope.
Pour un film 16/9 en revanche toute la toile est occupée, c’est moins gênant.
Une fois pris par la dynamique de l’image des films, on oublie ces fameuses bandes noires. Ici, un extrait de Guy en SDR 1080p. Grosse claque visuelle.
Sur une telle base, avec le LS12000, on pourrait logiquement envisager une toile de gain inférieur à 1 pour contenir le résiduel dans les basses lumières et ainsi renforcer le contraste perçu. C’est à tester…
Pour rappel l’Epson n’est pas équipé d’iris manuelle comme pouvait l’être les précédents modèles. Ce qui le prédestine davantage aux bases plus conséquentes (>2m50)
En revenant sur le LS10000, ce dernier ne démérite pas.
Une image forcément moins lumineuse.
D’emblée, l’absence d’interpolation en 4K me saute aux yeux (effet de trainée dans les mouvements).
Le système de wobulation 4K du LS10000 fait déjà un bon travail sur cette base, mais le résultat reste moins fin que le Pixel Shift 4K du LS12000.
– lien vers le sujet HCFR dédié auX VIDEOPROJECTEURS LASER EPSON 4 K (2021) : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-epson-eh-ls11000-et-eh-ls12000-t30116851.html