Test HCFR : Epson EH-LS12000B, vidéoprojecteur laser pixel shift 4K
Tests vidéo 1080p SDR
Place désormais aux premiers extraits de films en présence de mes 4 invités du jour.
La quasi-totalité des extraits visionnés se sont fait sans l’audio afin de nous concentrer sur le rendu visuel et aussi de pouvoir échanger nos impressions et remarques à chaud pendant les extraits visionnés.
L’OSD du LS12000 est assez bien fourni concernant les informations du signal entrant. Il est même fait mention du débit. J’ai rarement vu un OSD aussi généreux en information. Encore un bon point.
Je commence, comme souvent, avec un disque que je connais presque par cœur, à savoir le Blu-ray de démo Dolby Atmos 2016. Un disque apprécié pour ses pistes audio, mais qui l’est tout autant sur le plan visuel sur certains extraits que cela soit de films, de documentaires ou de clips musicaux.
Nous avons donc ainsi passé la scène en 16/9 extraite de Games Of Thrones.
Une scène de nuit assez complexe qui montre d’ailleurs les limites de l’encodage 8 bits sur les scènes sombres occasionnant du banding (dégradés de couleurs visible) inhérent au master et non au diffuseur.
Ici, ce qui ressort par rapport à mon référentiel d’image qu’est le JVC X9900, c’est la baisse du contraste natif.
Les noirs sont moins profonds même en utilisant le laser dynamique sur les 2 vitesses.
Toutefois l’Epson apporte quelque chose de plus en termes de richesse de détails que n’a pas le JVC, particulièrement visible sur les visages et les tenues.
Puis, lorsque les personnages allument les torches ou a plus forte raison quand les bateaux explosent la dynamique s’impose indiscutablement à l’écran.
Ici, le contraste natif limité se fait complètement oublier des lors qu’il y a une partie éclairée dans l’image.
Je ressens dès cet extrait, ce qui va se confirmer par la suite dans toutes les vidéos passées et qui selon moi caractérise l’essence même de l’image de cet Epson, à savoir que son faible contraste natif est compensé par un très bon contraste intra image.
Subjectivement parlant, c’est typiquement une des caractéristiques des projecteurs DLP que je retrouve ici. Ce n’est pas pour me déplaire, j’ai toujours apprécié le rendu des DLP mais j’avais quitté cette technologie, entre autres pour ses principaux défauts que sont les Arc-En-Ciel et la fatigue visuelle qui en découle. Ce phénomène dépend de la sensibilité de chacun.
Nous poursuivons les extraits avec la scène de nature dans la forêt.
J’aime particulièrement cette vidéo pour le naturel des teintes et la richesse des détails, le tout filmé en cinémascope.
Nous passons donc sur la mémoire vidéo de 3m60 de base.
Mes premières impressions sont confirmées, le gain en piqué et définition offert par la résolution 4K du LS12000 est flagrant par rapport à mon JVC équipé de l’Eshift 4K 5ème génération.
Le détail des feuilles, de l’écorce des arbres, du pelage des animaux en témoigne. C’est juste magnifique, je n’ai pas de critique à formuler.
J’ai déjà passé cet extrait sur plusieurs vidéoprojecteurs plus haut de gamme type Sony VW870, JVC NZ7, NZ9… et sans avoir la prétention de dire que l’Epson fait jeu égal, j’ai le même effet visuel de richesse de détails et de détachement de plan.
On atteint pour ainsi dire le top de ce qu’on peut sortir d’une image native 1080p.
À ce sujet, j’en oublie de dire que le vidéoprojecteur est toujours attaqué en simple 1080p via ma vieille console PS3. Et de fait, je ne peux que constater une fois de plus de l’excellente mise à l’échelle 4K de l’Epson qui, de toute évidence, peut se passer aisément de traitement externe.
Le lecteur GIEC5800 et son traitement vidéo typé « Pioneer » plus poussé permettrait sans doute de glaner encore en finesse et propreté.
Nous enchaînons ensuite sur l’extrait « Samsara ».
Une vidéo de paysage avec des fondus de coucher de soleil qui finit par un travelling complexe au-dessus d’un glacier.
La dynamique d’image ainsi que la puissance lumineuse sont confirmées. C’est beau, c’est lumineux, c’est détaillé.
Peut-être même trop lumineux lorsque nous avons poussé le laser davantage. J’avais la sensation de percevoir les micro-perforations pourtant assis à 4m15 de la toile.
Plus tard j’ai rebasculé le laser à 75% pour l’usage SDR et il s’avère que c’est pour ma base le meilleur compromis confort/luminosité, confirmé à la mesure au colorimètre, soit 60Nits.
La fluidité du traveling vient confirmer l’excellence du travail du nouveau système d’interpolation d’image.
Le mode « Bas » est à mes yeux le meilleur compromis entre fluidité et effet caméscope réduit.
En terme de ressenti visuel il s’apparente au mode CMD « Bas » des JVC mais un « poil » moins abouti dans la mesure où il occasionne quelques artefacts de temps en temps (pixellisation, décrochement sur certains contours).
On retrouve des artefacts aussi chez d’autres systèmes d’interpolation comme le mode fluide « Bas » chez Sony mais qui proposera un rendu légèrement plus fluide.
À mes yeux, ici sur une source 24p ce n’est pas rédhibitoire. L’avantage d’un système d’interpolation est qu’il accentue le détachement de plan avec des contours plus nets en mouvement.
Certains utilisateurs ne sont pas adeptes de ce type d’algorithme préférant regarder le flux vidéo nativement sans interpolation.
Mais sur ce LS12000, à mon sens, il est difficile de s’en passer.
En effet, en le désactivant l’image est très saccadée, bien plus que de coutume.
Il faut en avoir conscience pour les futurs acquéreurs, car cela peut être rédhibitoire.
Bien évidement, à mes yeux ce désagrément n’en est pas un, puisque je ne peux me passer de système d’interpolation d’image surtout pour des sources 24p et ce quel que soit le vidéoprojecteur testé.
En poussant l’interpolation sur la vitesse « Normal », la fluidité et le détachement de plan s’en trouvent renforcés, en contrepartie l’effet caméscope se fait ressentir.
Dans ce mode, sur certains travellings complexes et/ou rapides les artefacts sont encore plus présents.
Là aussi, le ressenti visuel s’apparente au mode « Haut » du CMD des JVC avec exactement les mêmes avantages et défauts.
Au moins Epson laisse le choix entre deux positions qui peuvent satisfaire les utilisateurs.
Je n’ai pas trop testé le 3ème niveau encore plus fluide et donc plus générateur d’artefacts. Le choix du réglage est tellement subjectif d’une personne à l’autre.
À mes yeux le mode « Bas » est le meilleur compromis.
Nous poursuivons avec un extrait de Mad Max Fury Road.
Une vidéo complexe car assez bruitée d’origine.
L’Epson s’en sort relativement bien. Si tant est qu’on ne pousse pas trop certains paramètres de sharpness qui auraient pour effet d’accentuer le bruit vidéo. Subjectivement parlant le LS12000 reproduit ce qu’on lui donne: si la vidéo est bruitée, elle le sera aussi et inversement.
Je pense que sur le plan du bruit vidéo, des appareils plus haut de gamme du type du NZ7 ou du VW790 offrent une image encore plus propre.
Toutefois, le menu amélioration d’image propose 2 réglages de « denoise ».
Ils sont assez efficaces pour retirer le bruit vidéo, mais en contrepartie on perd légèrement en piqué.
Je serais donc plutôt partisan de faire deux réglages d’amélioration d’image distincts : un sans « denoise » pour la majorité des films, un second avec un peu de « denoise » pour les films bruités par nature.
Cela tombe bien, plusieurs mémoires d’amélioration d’image sont disponibles, ce qui est d’autant plus pratique pour faire des comparaisons à la volée. Une touche sur la télécommande permet d’accéder directement au choix de ces mémoires.
L’extrait de Unbroken montre également le bon réglage usine du gamma.
Les détails apparaissent lisibles dans les scènes sombres et les blancs ne sont pas brûlés.
Toujours sur cet extrait, on ne peut qu’apprécier la finesse des détails sur le cockpit de l’avion ou sur les visages des personnages.
Un extrait de concert en 16/9 montre la dynamique d’image. L’Epson trompe l’œil avec un niveau de noir probant en contraste dynamique.
Autre vidéo SDR: le dernier James Bond « Mourir peut attendre » lu cette fois avec la Zidoo Z9X.
Le flux 1080p transite automatiquement en 4:4:4 12bits (upsampling de chroma réalisé par la Zidoo) jusqu’au diffuseur qui se charge de l’upscale UHD.
La scène est lumineuse et les blancs denses.
En comparaison A/B avec mon X9900, je me rends compte que je suis bon pour recalibrer les températures du JVC, car le blanc tire bel et bien vers le jaune, mais idéalement il faudrait surtout changer la lampe.
Tout l’intérêt ici du laser du LS12000, gage de meilleure stabilité dans le temps.
J’enchaîne les films 1080p avec un réel plaisir de « re » découverte.
Plaisir offert par la dynamique de l’image et le gain en définition qui fait ressortir une multitude de micro-détails.
C’est là qu’on se dit que, si le master est de qualité, le 1080p a encore de quoi nous émerveiller.
Personnellement en vidéo-projection sur grande base, j’ai toujours été grand consommateur de SDR 1080p. C’est une norme parfaitement maîtrisée.
Ici le film « À la poursuite de demain ».
Autre film dont la richesse de la photographie est sublimée par le LS12000, « Anna » dont le master ne souffre d’aucune critique.
Une photo plus gros plan montre la multitude de détails
Dans « The Greatest Showman » là aussi le contraste dynamique met en valeur l’image délivrée par l’Epson.
Le noir comporte pourtant un résiduel bien visible à l’écran, comparativement à mon JVC, mais qui se fait vite oublier.
Pour mettre à mal le LS12000 j’ai passé également plusieurs extraits de scènes sombres.
Comme la scène de l’interrogatoire entre Tom Cruise et Morgan Freeman dans le film Oblivion. Ou bien encore les premières minutes du film Ghostbuster l’héritage en SDR 1080p.
Même constat, le résiduel dans le noir est visible.
J’ai tenté de l’illustrer tant bien que mal sur la photo ci-dessous en dézoomant l’image : sur la partie gauche le noir non éclairé par le projo est plus dense que celui procuré par le projo au centre.
Moi qui suis pourtant attaché à cette densité des noirs obtenue avec le X9900, j’arrive à pardonner cette faiblesse au LS12000 dès lors qu’une zone lumineuse vient s’ajouter à l’image.
De ce premier contact avec l’image de l’Epson, je retiens que si votre objectif est d’avoir un noir abyssal à la sauce JVC, mieux vaut passer votre chemin.
En revanche, si vous recherchez un compromis en mettant l’accent sur le contraste dynamique avec une grosse réserve de luminosité, alors le LS12000 est à considérer très sérieusement.
On le verra plus bas à la mesure, mais il n’y a pas de secret: plus une image est lumineuse et plus le résiduel augmente dans le noir.
On constate d’ailleurs souvent que contraste natif et contraste intra (i.e contraste ANSI) s’opposent mutuellement : quand l’un est bon l’autre l’est moins, et inversement.
À mes yeux, aujourd’hui, il faut regarder du côté de la gamme JVC NZ7/8/9 pour avoir un mélange plus équilibré et homogène, mais le tarif s’envole.
On peut aussi considérer les Sony laser type VW790, mais l’écart de contraste natif est moins probant pour une luminosité moindre.
Les goûts et les couleurs…
– lien vers le sujet HCFR dédié auX VIDEOPROJECTEURS LASER EPSON 4 K (2021) : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-epson-eh-ls11000-et-eh-ls12000-t30116851.html