Test HCFR : Projecteur EPSON QB1000

Test HCFR : Projecteur EPSON QB1000

Compte-rendu de Remy_rmsk

Avant-propos

Le test s’est déroulé en très bonne compagnie chez Davrous, avec son épatante compagne, fine connaisseuse de la vidéo projection, Red Adair et David555 qui avaient saisi l’occasion pour apporter le JVC NZ700.

Deux tests successifs, donc un excellent après-midi !

Et des conditions de projection et d’écoute tout bonnement extraordinaires. Une salle dédiée confortable, un grand écran acoustique et une installation 9.4.4 parfaitement calibrée et tenue d’une main de fer par des électroniques de tout premier brin.

Je laisse à Davrous le soin de détailler la chose, mais, à titre personnel, je n’ai jamais rien entendu de tel nulle part. J’avais vaguement regretté l’absence de son lors du précédent test du JVC NZ500, mais je me rends compte que cette absence est nécessaire pour se concentrer sur le seul visuel. On n’est pas au spectacle, on est là pour donner un avis sur une image.

Les extraits provenaient d’une banque de films dématérialisée, en 4K et 1080p.

L’Epson QB1000

L’Epson QB1000 est un très bel objet, imposant, bien pensé et esthétiquement tout à fait à mon goût. Les possesseurs de LS12000 ne seront pas dépaysés, c’est le même, avec des évolutions, notamment en termes de puissance lumineuse (3300lm VS 2700, ce qui n’est pas rien quand on songe que le LS12000 était à sa sortie considéré comme un canon à lumens) et dans l’apport, recherché par beaucoup, de la compensation de mouvements (CMD).

Il s’agit d’un modèle haut de gamme qui se situe dans la zone des 5000 € (ce qui implique un effort financier important pour la grande majorité d’entre nous). A ce niveau-là, il n’est pas concevable de risquer d’être déçu. D’autant qu’il se trouve ici en « compétition » avec les premiers 4K natifs de JVC et de Sony.

J’avais déjà eu l’occasion de le voir, au PAVS et deux fois dans une enseigne spécialisée de l’est parisien dont le nom commence par « son » et se termine par « vidéo », ce qui traduit bien la nature de ses activités.

C’est un projecteur tri-LCD 4K par wobulation. L’interpolation est la même, que la source traitée soit en 1080p ou en 4K (qu’il réinterprète de façon identique à partir de sa réception limitée à1080p).

Sa réputation est d’être bruyant par rapport au LS12000, ce qui n’est pas très étonnant si l’on considère qu’il a 18% de puissance lumineuse en plus par rapport à ce dernier et que la taille de leurs ventilateurs doit être identique. Mais objectivement, sans le son et positionné à 1 mètre derrière nous, le bruit n’a ému aucun de nous, même à 100%.

Sur ce, je me garde bien d’entrer sur le terrain des considérations techniques que je ne maîtrise pas, en confiant à ceux « qui vont bien » la charge de les disséquer par le menu. Tout ce que je pourrais dire serait au mieux une banalité et au pire une connerie bêtise.

On peut considérer que l’engin était calibré, même si Davrous, en grand perfectionniste, a continué par la suite à peaufiner ici et là.

Le visionnage

Les extraits regardés étaient issus de :

  • Blade Runner 2049, en 4K HDR
  • Alita, en 4K HDR
  • Oblivion, en Full HD SDR
  • Prometheus, en Full HD SDR
  • Bumblebee, en 4K HDR

C’est, comme prévu, une bête de luminosité, un patator comme le dit David555. Impressionnant ! Une pêche d’enfer, un dynamisme de fou.

Son contraste est très bon et ses noirs, pour un tri-LCD, sont tout à fait satisfaisants. Sur des films au format 2.35, les bandes sont visibles, mais de peu, et il faut avoir goûté aux fameux noirs JVC pour le noter.

  • En 4K HDR

Il s’agit du domaine où l’on ne peut s’empêcher de tenter une comparaison avec un VP 4K natif, pour évaluer la qualité de l’interpolation. Ce n’est guère possible qu’avec une installation permettant de switcher de l’un à l’autre ou d’avoir les deux images juxtaposées, ce qui n’était pas le cas. Beaucoup d’autres facteurs liés aux réglages interviennent aussi. Restent la mémoire visuelle et la connaissance des extraits, on s’en contentera.

C’est très propre, pas de bruit, une belle netteté et toujours cette dynamique impressionnante de l’image. La profondeur de champ, l’effet « relief » ou 3D et le piqué (la filature dans les ruelles de la ville dans Alita,) sont un peu moins aboutis que chez ses concurrents, d’un niveau équivalent ou supérieur, de technologie LCoS, tout de même.

Sur des plans précis, un visage par exemple, que la scène soit sombre ou très éclairée, le résultat est impeccable. Les couleurs sont justes (n’oublions pas que le QB1000 a été ici calibré d’une main de maître), éclatantes quand il le faut, subtiles en d’autres circonstances.

J’ai bien noté qu’il n’occupait « que » 85% de l’espace colorimétrique DCI-P3. Peut-être, mais il faut le savoir et quand on le sait, l’information n’a pas d’autre effet que d’être … une information.

Sur des plans larges (le survol de la ville dans la brume au début de Blade Runner 2049), les détails perdent en précision et le résultat est un poil moins flatteur. On atteint ici les limites de l’interpolation par rapport à la restitution de l’image originale. Rien de rédhibitoire, évidemment. On est dans du haut de gamme, ce qui donne le droit de chipoter.

  • En full HD SDR

C’est le terrain propice à l’interpolation et normalement celui de prédilection de l’Epson QB1000. Là aussi, il aurait été passionnant de pouvoir comparer ses qualités avec celles de ses concurrents LCoS et DLP (je pense ici naturellement au Benq W5800).

Un point à relever cependant : la transition entre les modes HDR et SDR n’est pas automatique. Elle se fait via la télécommande (image/mémoire) et le temps de latence est de l’ordre de 15 secondes. C’est long, 15 secondes dans le noir.

En revanche, sur le rendu visuel, pas de suspens, le résultat est vraiment excellent dans tous les domaines.

Aucun bruit (sauf si le film l’exige), des couleurs saturées, justes, précises, un bon contraste et une fluidité sans reproche qui me fait penser que je n’ai pas abordé la question du CMD tant recherché par certains amateurs.

Personnellement, je ne cours pas après, mais je reconnais que son apport peut parfois être utile. Chez le QB1000 et à mon sens, le premier niveau est à retenir. Il améliore sans doute la fluidité sans altérer l’image. Au-delà, celle-ci tend à se « numériser » et si l’on pousse le bouchon plus loin, des artefacts apparaissent.

Le comportement de ce vidéoprojecteur en SDR est donc absolument remarquable. Même si je considère toujours (mais ce n’est que mon avis), qu’il est encore perfectible en termes de piqué et de contraste pur.

Conclusion

En raison probablement de sa grande puissance lumineuse, le positionnement du QB1000 par les commerciaux de la marque peut décontenancer. Il est présenté comme appartenant à la fois au monde professionnel et à celui du Home Cinema. Il nous faut donc, le cas échéant, dépasser une éventuelle réticence intellectuelle. La constatation de ce qu’il offre à l’écran y suffit largement.

L’avènement du HDR, avec sa gourmandise en puissance lumineuse, est aussi pour lui un atout non négligeable. Gageons que dans un futur proche, beaucoup de vidéoprojecteurs HC tourneront autour des 3000 lumens.

Cependant, cette puissance a sa contrepartie. En SDR, mode dans lequel il excelle, il demande des écrans de grande taille (au moins égale à 3 mètres de base, soit 130’). Au risque, sinon, d’être trop lumineux.

Moderne, très complet, polyvalent, garanti 5 ans, c’est le candidat idéal pour les grandes pièces de vie (et les espaces pros qui recherchent une qualité d’image très pointue) où une discrète lumière d’ambiance peut être conservée pendant la projection. Dans cette configuration, une toile technique est bien sûr recommandée.

Remy_rmsk
HCFR – Avril 2025

 

 

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux projecteurs Epson QB1000, QL3000 & QL7000 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2024-epson-qb1000-ql3000-ql7000-t30134297.html

 

 

 

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