haskil a écrit:- Le bloc de puissance stéréo SP 331, testé dans la NRDS de ce mois-ci, est un ampli d'une qualité absolument remarquable aussi. Il est plus rond, genre copie du son d'un Mac! C'est un modèle hybride lampes/transistors (lampes en entrée puis transistors dans l'étage de puissance). Il fait deux fois 150 watts, des vrais, vu le transfo d'alimentation et les condos de filtrage... et aussi vu les composants et les totors utilisés en sortie : des bipolaires toshiba. Du reste, il délivre toute sa puissance sur 4 ohms et 2 ohms ne lui font pas peur : 915 euros !
150 "vrais watts" qui n'ont "pas peur du 2 Ohms", cela donne quelque chose d'assez monstrueux.
Du point de vue alimentation, 150W/8 Ohms, 300W/4 Ohms, 600W/2 Ohms
par canal sur une base continue, c'est-à-dire 1200W pour un amplificateur stéréophonique, cela nécessite un transformateur de 1700VA, ou deux de 850VA au bas mot.
On admet en général qu'il faut, pour chaque rail d'alimentation, et en admettant que l'on veuille un ampli tolérant les charges complexes, une section de filtrage capable d'emmagasiner 2 joules d'énergie pour chaque 10W dissipés, soit 4x120 joules, en supposant une structure double-mono.
150W sous 8 Ohms, ou plutôt 180W si on veut que l'amplificateur n'écrête pas dès 151 W, cela donne une tension d'alimentation de Rac.(180x2x8)=53.7V. On ajoute la chute de tension (0.65V usuel) dans les transistors
driver, s'il y a lieu, et dans les transistors de sortie (en supposant que les étages préamplificateurs ont une alimentation séparée), et on obtient 55V, arrondis à 56.4V en admettant un transformateur avec des secondaires de 40V, qui deviennent idéalement 56.4V (40xRac.2) après redressement (en assumant un redressement double alternance), ce qui donne aussi un petite réserve pour pallier à la régulation du transformateur (chute de tension à pleine charge).
Pour déterminer l'énergie emmagasinée dans un condensateur, on utilise la formule (approximative) E=CxU², où C est la capacité et U la tension du rail. On peut donc calculer que, sous une tension efficace de 56.4V, 120 joules requièrent une capacité de 38000µF par rail d'alimentation, disons 4x10000µF (valeur standard), soit 160000µF au total pour un amplificateur deux canaux.
40V aux secondaires d'un transformateur de 1700VA, en assumant un secondaire par rail, soit deux par canal, cela donne une intensité par secondaire de 1700/(40x4)=10A, donc 4 ponts de diodes capables de supporter au moins 20A pour être tranquille, disons 35A (valeur standard des gros pont de diodes en boîtier métal).
Du côté de l'étage de sortie, les "bipolaires Toshiba" sont probablement les très usités 2SA1943/2SC5200 de 150W chaque. 600W par canal sous 2 Ohms représentent une intensité continue de (Rac.(600x2))/2=17.32A.
Sous 56.4V, un de ces transistors peut délivrer, en théorie, 150/56.4=2.65A. En pratique, en raison de la dissipation thermique, cela sera moins, et un transistor de ce type délivrera plutôt une puissance inférieure. Il faudrait au moins 4 paires de ces transistors par canal pour garantir que l'on puisse atteindre une telle intensité.
Bibliographie:
http://www.zero-distortion.com/techno/p ... owersi.htm
http://www.tnt-audio.com/clinica/ssps1_e.html
http://www.zero-distortion.com/tests/po ... rtrans.htm