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Le post des nouvelles des étoiles...

Message » 23 Déc 2018 10:25

Pyjam a écrit:Je bien qu'il fait 50 miles (80 km), et non 50 km.

Exact, c'est bien 80 km, comme quoi il ne faut jamais se fier à ce que racontent les journaux.
D'autres images sur le site de la DLR (plus sérieux):
Mars3.jpg

KorolevCrater_mosaic_ctxt_600.jpg

A+
Edit :
l'article original de l'ESA:
20 December 2018
This image shows what appears to be a large patch of fresh, untrodden snow – a dream for any lover of the holiday season. However, it’s a little too distant for a last-minute winter getaway: this feature, known as Korolev crater, is found on Mars, and is shown here in beautiful detail as seen by Mars Express.

ESA’s Mars Express mission launched on 2 June 2003, and reached Mars six months later. The satellite fired its main engine and entered orbit around the Red Planet on 25 December, making this month the 15-year anniversary of the spacecraft’s orbit insertion and the beginning of its science programme.

These images are an excellent celebration of such a milestone. Taken by the Mars Express High Resolution Stereo Camera (HRSC), this view of Korolev crater comprises five different ‘strips’ that have been combined to form a single image, with each strip gathered over a different orbit. The crater is also shown in perspective, context, and topographic views, all of which offer a more complete view of the terrain in and around the crater.


Korolev crater in context
Korolev crater is 82 kilometres across and found in the northern lowlands of Mars, just south of a large patch of dune-filled terrain that encircles part of the planet’s northern polar cap (known as Olympia Undae). It is an especially well-preserved example of a martian crater and is filled not by snow but ice, with its centre hosting a mound of water ice some 1.8 kilometres thick all year round.

This ever-icy presence is due to an interesting phenomenon known as a ‘cold trap’, which occurs as the name suggests. The crater’s floor is deep, lying some two kilometres vertically beneath its rim.

The very deepest parts of Korolev crater, those containing ice, act as a natural cold trap: the air moving over the deposit of ice cools down and sinks, creating a layer of cold air that sits directly above the ice itself.

Behaving as a shield, this layer helps the ice remain stable and stops it from heating up and disappearing. Air is a poor conductor of heat, exacerbating this effect and keeping Korolev crater permanently icy.


Plan view of Korolev crater

The crater is named after chief rocket engineer and spacecraft designer Sergei Korolev, dubbed the father of Soviet space technology.

Korolev worked on a number of well-known missions including the Sputnik program – the first artificial satellites ever sent into orbit around the Earth, in 1957 and the years following, the Vostok and Vokshod programs of human space exploration (Vostok being the spacecraft that carried the first ever human, Yuri Gagarin, into space in 1961) as well as the first interplanetary missions to the Moon, Mars, and Venus. He also worked on a number of rockets that were the precursors to the successful Soyuz launcher – still the workhorses of the Russian space programme, and used for both crewed and robotic flights.


Topography of Korolev crater
The region of Mars has also been of interest to other missions, including ESA’s ExoMars programme, which aims to establish if life ever existed on Mars.

The Colour and Stereo Surface Imaging System (CaSSIS) instrument aboard the ExoMars Trace Gas Orbiter, which began operating at Mars on 28 April 2018, also snapped a beautiful view of part of Korolev crater – this was one of the very first images the spacecraft sent back to Earth after arriving at our neighbouring planet.

CaSSIS imaged a 40-kilometre-long chunk of the crater’s northern rim, neatly showcasing its intriguing shape and structure, and its bright icy deposits.
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"Ils" nous ont rendu visite ?

Message » 26 Déc 2018 17:36

Reparti dans le cosmos, l'éphémère Oumuamua (« éclaireur» en hawaïen) a, lors de son bref passage, fait cogiter les cerveaux des astronomes et donné lieu aux spéculations les plus folles.
En octobre 2017, il est repéré par un télescope de surveillance des astéroïdes croisant à proximité de la Terre (Pan-Starrs 1, à Hawaï). Sa trajectoire inhabituelle fait penser qu'il s'agit d'un astéroïde non lié au Soleil, autrement dit, qu'il provient d'un autre système stellaire . Premier objet extrasolaire jamais observé dans le Système solaire, il est étudié en détail, notamment par les télescopes spatiaux Hubble (dans le visible) et Spitzer (dans l'infrarouge).
Conclusion: il ne s'agirait pas d'un astéroïde, mais d'une comète .

Sauf que, même en supposant que ce soit une comète, un corps glacé recouvert de poussières, les astronomes ne parviennent pas bien à expliquer sa trajectoire, qu'ils attribuent à un dégazage non décelé. Ce qui a poussé certains chercheurs à imaginer que, comme dans le roman d'Arthur C. Clarke, Rendez-vous avec Rama,) il pourrait s'agir d'un vaisseau extraterrestre avec son propre système de propulsion .

Cette hypothèse farfelue, surtout destinée à faire parler d'elle, ne pourra en tout cas jamais être vérifiée: l'astre est maintenant bien trop loin et trop faible pour être observable; et, vu sa nature extrasolaire— il n'est pas lié au Soleil—, on ne le reverra jamais...

C'est le premier exemplaire observé d'un objet venant de l'extérieur du Système solaire. Toutefois, on peut parier que ce ne sera pas le dernier. ■
K.J. Meech et al., Nature, 552, 378, 2017. S. N. Raymond et al., MNRAS, 416, 3031, 2018. S. Bialy et A. Loeb, Api Letters, 868, Ll, 2018.
Ufo3.jpg

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Encore la relativité !

Message » 19 Jan 2019 20:03

CNRS1.jpg

Site du Very large telescope (VLT), sur le plateau sommital du Mont Paranal, dans le désert de l'Atacama au Chili. Dans sa version interférométrique, le VLT permet de faire interférer les faisceaux provenant de plusieurs télescopes. Il devient alors le VLTI (Very large telescope interferometer). Les détails astrophysiques révélés par le VLTI sont équivalents à ceux qu'obtiendrait un télescope virtuel de 130 m de diamètre.

Les premières données recueillies par l’instrument Gravity, sur une étoile voisine du trou noir géant situé au centre de notre galaxie, confirment les prédictions de la relativité générale dans les conditions les plus extrêmes.

Formulée en 1915 par Albert Einstein, la théorie de la relativité générale a été testée avec succès à de multiples reprises. Mais ses prédictions restent-elles valables dans le champ de gravité intense généré par un corps aussi massif qu’un trou noir ? Certaines perturbations de l’espace-temps prévues par la théorie n’ont en fait jamais pu être observée jusqu’ici.

Le décalage d’Einstein confirmé
Achever ce travail de confirmation constitue l’objectif de plusieurs programmes internationaux destinés à l’observation de Sagittarius A*, le trou noir super-massif tapi au centre de notre galaxie. C’est notamment le cas d’une équipe internationale impliquant des membres des laboratoires Lesia1 et Ipag2. À l’aide de l’instrument Gravity du Very Large Telescope (VLT) de l’ESO au Chili, ces chercheurs ont suivi, deux années durant, le déplacement d’une étoile orbitant au plus près de ce corps quatre millions de fois plus massif que notre Soleil. Ils ont ainsi pu annoncer dans la revue Astronomy & Astrophysics3 la première mise en évidence du décalage d’Einstein dû à Sagittarius A*.

Aussi appelé décalage gravitationnel vers le rouge, le décalage d’Einstein est un effet prédit par la relativité générale qui affecte les sources lumineuses soumises à un champ de gravité : il se traduit, pour un observateur extérieur, par un déplacement vers de plus grandes longueurs d’onde des raies spectrales caractérisant la lumière émise par la source. On parle de décalage vers le rouge car cette couleur correspond aux plus grandes longueurs d’onde du spectre lumineux visible par l’homme.

Un monstre cosmique au centre de la Voie lactée
Sagittarius A* a été repéré en 1974, à 25 000 années-lumière de la Terre, dans une zone riche en gaz et en poussières. Les astronomes ont détecté à plusieurs occasions, dans cette région du ciel, des émissions de lumière intenses qui pourraient avoir été produites par de la matière fortement accélérée et échauffée, tombant dans le champ gravitationnel d’un corps super-massif. Ils ont aussi découvert au même endroit, plusieurs étoiles orbitant à grande vitesse autour d’un objet non visible qui, pour les empêcher de s’échapper, devait exercer une gravité phénoménale.

Tel est le cas de l’étoile S2, la plus proche de toutes. Effectuant une révolution complète en seize années seulement, cet astre devait, après un dernier passage en avril 2002, revenir à son péricentre – ou point de son orbite le plus proche du trou noir – le 19 mai 2018. Là, soumis à une intense accélération, S2 a atteint une vitesse de 8 000 km/s soit 2,7 % de la vitesse de la lumière ! L’équipe de l’instrument Gravity, une collaboration internationale réunissant plusieurs laboratoires allemands, français et portugais4, était au rendez-vous…

Construit sur le mont Paranal (Chili) et opérationnel depuis 2016, cet interféromètre fonctionnant dans l’infrarouge proche combine les faisceaux lumineux issus des quatre télescopes de 8 mètres du VLT. Cela lui permet de produire des images d’une résolution inégalée : équivalente à celle produite par un télescope de 130 mètres de diamètre.

CNRS2.jpg
CNRS2.jpg (99.21 Kio) Vu 505 fois

Les régions centrales de notre galaxie observées dans le proche infrarouge. En 2018, l’étoile S2 passant à très grande proximité du trou noir Sgr A* (croix orange), son observation a permis de sonder l’intense champ gravitationnel généré par celui-ci, et donc de tester la théorie de la relativité générale d’Einstein.

Une précision extrême
Tout en surveillant les émissions lumineuses associées à Sagittarius A*, Gravity relève à intervalles réguliers la position de S2. Les astronomes ont également analysé les données du spectromètre SINFONI du VLT qui, depuis plus de dix ans, analyse le spectre lumineux de l’étoile. Grâce à la connaissance précise de l’orbite de S2 permise par Gravity, l’équipe a calculé l’ampleur exacte de cette perturbation mettant en évidence le fameux décalage d’Einstein.

Cette étude démontre que la précision extrême de l’interféromètre Gravity peut être mise à profit pour mesurer des phénomènes relativistes sur un objet aussi éloigné que Sagittarius A*, indique Guy Perrin, astronome de l’Observatoire de Paris au Lesia et co-investigateur de l’instrument Gravity. Il faut garder à l’esprit que malgré sa masse fantastique, un trou noir de cette taille est confiné dans une sphère de 0,1 UA, , soit à peine un dixième de la distance entre la Terre et le Soleil. Or, il s’agit d’estimer ses propriétés à 25 000 années-lumière de distance ! »

La détection du décalage d’Einstein n’est qu’une première étape. En effet, au cours des prochains mois, les chercheurs vont continuer à relever la position de S2 dans l’espoir de démontrer l’existence d’un autre effet relativiste dû à la présence du trou noir : l’anomalie de l’avancée du péricentre. Cette anomalie, qui correspond à un décalage de l’orbite de l’étoile, pourrait livrer des renseignements sur la quantité de matière présente juste à proximité de Sagittarius A*. Il serait ainsi possible de déterminer si celle-ci est composée de gaz, d’autres trous noirs de petites tailles ou même de matière noire… Et de résoudre, peut-être, le mystère de l’origine des trous noirs galactiques ou celui des éventuelles limites de la théorie de la Relativité générale d’Albert Einstein. ♦
(Journal du CNRS)
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Message » 19 Jan 2019 22:41

Dommage, on n'a pas la taille du côté du carré jaune. Ça doit être quelques UA seulement. Impressionnant d'avoir autant d'étoiles dans un volume si petit.
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Message » 19 Jan 2019 22:52

Pyjam a écrit:Dommage, on n'a pas la taille du côté du carré jaune. Ça doit être quelques UA seulement. Impressionnant d'avoir autant d'étoiles dans un volume si petit.

On peut essayer de l'estimer:
L'étoile S2 que l'on voit sur la photo a une orbite d'une excentricité de 0,7 et à son point le plus proche elle n'est qu'à 17 heures-lumière du trou noir.
Donc, on doit pouvoir estimer une fourchette.
Amha, autour de 3 jours lumière, soit quelques centaines d'UA
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Edit: à l'erreur de parallaxe près ! :oops:
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Message » 20 Jan 2019 3:58

Bientôt une ch'tite éclipse de Lune lundi matin, vers 4h du matin je crois...
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Message » 20 Jan 2019 15:51

Merci Robert :bravo:
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Message » 21 Jan 2019 13:49

Pyjam a écrit:...... Impressionnant d'avoir autant d'étoiles dans un volume si petit.

Oui, il y a du monde dans le noyau galactique. D'autant plus que toutes ces étoiles sont invisibles pour les télescopes optiques à cause des énormes nuages de gaz et de poussières qui sont en plein devant. La seule fenêtre transparente pour ces poussières est l'infra rouge proche.
Par contre, le jour ou le trou noir va bouffer S2, ça devrait se voir en gravitationnel ....25 000 ans plus tard :oldy:
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Message » 21 Jan 2019 13:51

Il l'a peut-être déjà bouffé

La configuration dans mon profil


Très très près de la ville d'Hélène.
Perrichon et Annie Dingophobe.
Et tout le reste est la faute à Rousseau (Sardine de son prénom)
beb
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Message » 21 Jan 2019 19:29

Ben oui par définition, le noyau galactique étant distant à la louche de 25 000 AL...
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Message » 21 Jan 2019 19:55

Quand S2 va s'approcher de l'horizon des événements, ça va faire un méchant flash X et gamma. Vaudra mieux être loin.
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Message » 23 Jan 2019 12:12

Robert64 a écrit:Reparti dans le cosmos, l'éphémère Oumuamua (« éclaireur» en hawaïen) a, lors de son bref passage, fait cogiter les cerveaux des astronomes et donné lieu aux spéculations les plus folles.
....

Toujours sur ce sujet, l'avis d'une astronome:

On parle beaucoup en ce moment dans les médias de l'objet énigmatique Oumuamua, dont le nom hawaïen signifie « messager venu de loin » : il s'est approché du Soleil en octobre 2017 jusqu'au quart de la distance Terre-Soleil, puis s'en est éloigné pour ne plus revenir. Sa forme, déduite de ses variations d'éclairement, est allongée. Tout le monde l'imagine maintenant tel qu'il a été représenté par un artiste inspiré, une sorte de cigare qui fait irrémédiablement penser à un vaisseau spatial. Naturellement, cette hypothèse du vaisseau spatial a été immédiatement reprise sur les réseaux sociaux... Un article publié par deux astrophysiciens du Harvard Center for Astrophysics, Bialy et Loeb, vient de relancer le débat concernant sa nature [1].

Il est clair que l'objet provient de l'extérieur du Système solaire et qu'il y retournera pour toujours, puisque sa trajectoire (hyperbolique) exclut l'hypothèse d'une orbite périodique. Sa forme est certes intrigante, mais on connaît des astéroïdes aux formes étranges (rappelons-nous la sonde Rosetta partie à la rencontre de la comète Tchourioumov-Guérassimenko, qui ressemble à une sorte de haricot !). Ce qui est plus intrigant, c'est que Oumuamua a subi un excès d'accélération en passant près du Soleil, comme le ferait une comète dont la queue serait poussée par la lumière solaire. Or on n'a pas vu de queue cométaire sur Oumuamua lors de son passage. Mais cela ne veut pas dire que la queue n'existe pas : des chercheurs suggèrent qu'elle pourrait être invisible, car riche en espèces très volatiles comme CO, CO2, N2, qui sont difficiles à observer et qui existent dans certaines comètes atypiques.

Maly et Loch ont fait l'hypothèse que Oumuamua possède une voile solaire invisible car très ténue ( moins de I mm d'épaisseur) qui lui a permis d'être poussée par le Soleil. Il y a longtemps en effet qu'on pense à un tel dispositif pour envoyer des satellites dans le Système solaire. Loeb lui-même, qui est très imaginatif mais aussi excellent physicien, s'intéresse depuis longtemps à la vie extraterrestre et a proposé avant la découverte de Oumuamua ce système de propulsion pour des vaisseaux extraterrestres. Les deux astrophysiciens ont calculé que cette voile aurait pu traverser presque toute la Voie lactée sans être détruite par les grains de poussière interstellaire. À la fin de leur article, ils se posent la question de l'origine d'une telle voile et écrivent : « Oumuamua représente une nouvelle classe de matériel interstellaire fin, soit produit naturellement par un processus inconnu dans le milieu interstellaire ou dans un disque protoplanétaire, soit ayant une origine artificielle. » S'il s'agit d'un objet artificiel envoyé par une civilisation extraterrestre, il doit en tout cas avoir été abandonné par ses habitants, ou ceux-ci sont morts, puisqu'on n'a détecté aucune émission provenant du « vaisseau », bien que de puissants radiotélescopes aient été pointés sur lui. À moins qu'ils aient éteint leurs ordinateurs et leurs téléviseurs ! Par ailleurs on a du mal à imaginer que des extraterrestres viennent d'aussi loin et s'approchent autant sans chercher à nous connaître ! Mais peut-être sont-ils très prudents et se méfient-ils de nous, comme le suggèrent certains...

Naturellement, ce que retient le public n'est pas la possibilité qu'il s'agisse d'un objet d'origine naturelle, mais d'un vaisseau envoyé par des extraterrestres, et que cette hypothèse est proposée par les chercheurs eux-mêmes. Or, à mon avis, le meilleur argument contre cette hypothèse est celui de Jean Schneider de l'Observatoire de Paris, spécialiste des planètes extrasolaires, argument qu'il a donné dans une interview à LC1 : « Le nouveau télescope LSST [Large Synoptic Survey Telescope, qui sera pleinement opérationnel à partir de 2022] devrait détecter un objet par an de ce type en moyenne [d'origine complètement naturelle, soulignons-le], selon les prédictions. Si on observe effectivement un astéroïde interstellaire par an à partir de maintenant, pourquoi justement le premier découvert, Oumuamua, serait-il, lui, une sonde (en perdition) envoyée par des extraterrestres ? "

On aura peut-être la réponse lorsqu'une sonde ultra-rapide, qui devrait être envoyée par la NASA dans une vingtaine d'années, rattrapera Oumuamua (dans une cinquantaine d’années) et en prendra des photos. Ce qui laisse encore pas mal de temps pour spéculer sur ces extraterrestres...


Suzy Collin-Zahn
Astrophysicienne et directeur de recherche honoraire à l'Observatoire de Paris-Meudon

Références [1] Bialy S, Loeb A, "Could Solar Radiation Pressue ExplainH 'Oumuamua's Peculiar Acceleration?", The Astrophysical Letters, 2018, 868:L1.

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Message » 05 Fév 2019 11:37

L'astre le plus distant du Soleil

Des planètes mineures, comme Ultima Thulé, des astéroïdes, comme Bennu et la lointaine Farout... Sondes et télescopes revisitent sans cesse le Système solaire.
« Nous vivons un moment extraordinaire, la découverte d'un nouveau monde. On se sent un peu dans la peau d'un Indiana Jones! » Qui mieux que Patrick Michel, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur, pourrait résumer l'enthousiasme des planétologues en ce début d'année?

À l'aube du 1er janvier 2019, la sonde américaine New Horizons a confirmé, trois ans et demi après sa visite à Pluton, le survol réussi d'une planète mineure, Ultima Thulé (33 km sur 19 km environ). La sonde a pris 900 photographies à seulement 3 500 km de distance. Le tout, orchestré à plus de 6,5 milliards de kilomètres de la Terre.
La veille, une autre sonde américaine, Osiris-Rex, avait accompli une manoeuvre spectaculaire, à 110 millions de kilomètres de la Terre: elle s'est placée en orbite à moins de 2 km d'un tout petit astéroïde (510 m de diamètre). Et, mi-décembre, des astronomes ont annoncé la découverte d'une planète naine dans le Système solaire, la plus lointaine observée.
Repérée en 2014, Ultima Thulé était devenue la deuxième étape, après Pluton, du périple de New Horizons dans le Système solaire. Mission accomplie: une moisson de données a été engrangée en quelques heures. «Il faudra vingt mois pour que tout nous parvienne », s'enthousiasme Cathy Olkin, du South west Research Institute, à Boulder, dans le Colorado, l'une des responsables scientifiques de la mission. Les premiers clichés sont de saison, puisque Ultima Thulé présente l'apparence d'un bonhomme de neige formé de deux parties rougeâtres reliées par une « écharpe » plus claire.

« La forme laisse penser que ces deux objets se sont progressivement rapprochés », suggère Agnès Fienga, de l'Observatoire de la Côte d'Azur. L'écharpe pourrait-elle être faite de glace? «On ne le sait pas pour l'instant, répond Patrick Michel. Mais nous espérons que de nouvelles données préciseront la nature de cette région. » « Cette brillance peut aussi provenir de grains de poussière. Nous attendons beaucoup des mesures spectroscopiques qui doivent nous parvenir », renchérit Cathy Olkin.
Poursuivant son voyage, New Horizons, qui doit fonctionner encore une dizaine d'années, attend désormais une nouvelle cible... qui reste à découvrir.

De l'eau sur Bennu
Pendant ce temps, l'excitation est à son comble dans l'équipe d'Osiris-Rex. «Nous étudions les données qui nous arrivent depuis décembre », raconte Patrick Michel, à l'université de l'Arizona, où la mission est gérée. L'engin est désormais en orbite autour de l'astéroïde Bennu, dont l'attraction gravitationnelle est infime — cinq millionièmes de la gravité terrestre. « La moindre erreur de réglage aurait été fatale; la vitesse orbitale de la sonde n'est que de 5 cm par seconde! » Cette orbite à environ 1500 m d'un astéroïde bat le record de proximité (10 km) établi par Rosetta, en 2014, autour de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko.
«Les premières mesures indiquent la présence de minéraux hydratés, un signe que Bennu a eu de l'eau au cours de son histoire. Nous espérons de nouveaux résultats ! » Dans quelques mois, Osiris-Rex ira collecter de la matière sur l'astéroïde avant de rapporter, en 2023, ses échantillons sur Terre.

Les télescopes terrestres ne sont pas en reste. Le 17 décembre, une équipe conduite par Scott Sheppard, de l'Institut Carnegie pour les sciences, à Washington, a annoncé la découverte d'une planète naine — 550 km de diamètre —aux confins du Système solaire. Farout (2018 VG18) est éloignée de 125 unités astronomiques de nous, soit 125 fois la distance Terre-Soleil. « 2018VG „ne nous apprendra pas grand-chose tant qu'on n'aura pas déterminé son orbite. Il faudra plusieurs années pour y parvenir », précise Emmanuel Lellouch, de l'Observatoire de Paris. Cet objet pourrait-il conforter l'hypothèse d'une neuvième planète dans le Système solaire — un astre glacé dix fois plus lourd que la Terre dont l'existence est défendue par le groupe de Scott Sheppard?
«La répartition des objets au-delà de Neptune semble ne pas être aléatoire, ce qui peut pencher en faveur de l'existence d'une telle planète, indique Agnès Fienga. Mais nous ne connaissons que quelques dizaines d'objets dans cette région, dont la plupart ont été observés à partir de l'hémisphère Nord, ce qui peut créer un biais. Nous espérons beaucoup d'instruments comme le futur LSST, en construction au Chili. »
« Pour prouver l'existence controversée de la planète 9, il faudra une observation directe, ajoute Emmanuel Lellouch. Nous avons la technologie, mais à condition de savoir où chercher!»


Farout.jpg


Denis Delbecq
(La Recherche)

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Message » 05 Fév 2019 15:29

Dommage l'illustation de Farout à droite de l'image qui est purement décorative et peut induire en erreur le grand public :wink:
Mais cette traque des objets appartenant à notre système solaire reste fascinante.
D'autant que tout indique que nous aurons du mal à le quitter.
Il sera plus facile d'aller du coté de Farout à 125 UA que d'alpha centauri qui n'est pourtant éloigné que de quelques AL.
Et pour cause...Une AL = 63 241 UA :oops:
ça fout le vertige quand-même (mais on a l'habitude avec l'astronomie)
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Message » 05 Fév 2019 16:02

Leur illustration est maladroite, d'autant plus que l'on recherche toujours la fameuse neuvième planète qui serait une géante de glace, au moins 10 fois plus grosse que la terre et beaucoup plus loin que Farout.
Jusqu'ici jamais observée, mais calculée à partir des perturbations du mouvement des autres planètes?. Façon Le Verrier, quoi!
Mais vu le peu de lumière qu'elle doit recevoir du soleil, elle ne doit pas être bien brillante, même si elle est bien blanche.
Pour mémoire:
Planete9.jpg

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