» 01 Fév 2019 14:03
Bonjour à tous,
Pour les débutants comme moi que cela pourrait encore intéresser et grâce aux spécialistes (encore merci à vous) sur ce forum, je continue mon CR sur ce parcours découverte de l’intégration d’un caisson de graves et de l’égalisation.
Bon. Après avoir dansé de joie devant ma courbe de réponses super linéarisée et à l’écoute de lignes de basses rééquilibrées, j’ai découvert au bout de nombreuses heures d’écoute attentives que :
- j’avais un mal fou à retrouver d’une journée à l’autre la position sur le canapé et l’agencement des objets sur la table basse (!!) qui me permettait de retrouver le « son magique »,
- même si les notes semblaient toutes à la bonne hauteur et avec une spatialisation au rendez-vous, j’ai noté à la longue une fatigue auditive – genre distorsions (pourtant l’analyse REW ne montre pas de niveau de distorsion relevé du fait de l’égalisation) – et un sentiment de « musique décharnée ».
Et c’est avec horreur que j’ai une nouvelle fois constaté que le système sans mon égalisation « au cordeau » était en fait beaucoup plus agréable, malgré ses résonnances et ses différences d’énergie en particulier pour les notes basses…
Mais tout n’est pas perdu ! En effet, en procédant de manière besogneuse « à l’ancienne » c’est-à-dire mesure par mesure, position par position, sans moyenner plusieurs mesures, sans utiliser la RTA de REW, je crois avoir compris que (et oui je sais que je vais enfoncer des portes ouvertes) :
1/ Il est nécessaire d’identifier les accidents de courbe dus à la conception de l’enceinte, par rapport à ceux qui sont dus à la réaction de la pièce.
Pour connaître la réponse intrinsèque de l’enceinte : mesures très proches (type 50 cm) pour réduire l’impact des réflexions, sinon mesures en extérieur (ce que j’ai fait il y a plusieurs années avec un sonomètre selectronic et le CD test n°11 de la Revue du Son.. oui ça date un peu). L’égalisation est alors un super outil pour linéariser la réponse de l’enceinte, en se limitant à 6 dB max, en particulier dans le sens du gain pour éviter les remontées de distorsion.
La réponse de la pièce, fonction entre autres du placement du système, est bien plus problématique à gérer par l’égalisation, car il y a un vrai piège : linéariser toute la bande pour un seul point d’écoute, c’est risquer de dégrader de façon importante la restitution de son système, sauf à ce point d’écoute qui est alors totalement inconfortable. La mesure à des positions différentes espacées de plusieurs 10 aines de cm sur une largeur d’une place (5/6 mesures autour du centre d’écoute) met en évidence des accidents communs aux courbes obtenues (creux ou bosses d’amplitudes éventuellement différentes mais dans le même sens) que l’on peut alors tenter d’égaliser, et des accidents spécifiques à chaque point de mesure dont l’égalisation entrainerait inévitablement une dégradation de la qualité aux autres points d’écoute. Il faut donc se contenter d’égaliser les accidents communs, cela apporte une réelle amélioration dans la lisibilité de la restitution et laisser « vivre » le reste de la bande de réponse : le système conserve son naturel et le cerveau a l’habitude de s’accommoder et donc de compenser les accidents ponctuels, même importants, dus à des changements de position de l’auditeur. Cette analyse est impossible avec des courbes moyennées entre elles, car on ne peut alors identifier les accidents communs (-4 dB peut être la moyenne de -3.5 et -4.5 : égalisation possible avec un résultat de +0.5 et -0.5 soit deux courbes excellentes, ou de +1.0 et -9.0 avec une égalisation à +5.0 et -5.0 soit deux courbes accidentées).
J’ai constaté dans mon cas que les accidents « communs » étaient plutôt concentrés sous les 200 Hz, ce qui conduit à jouer du DEQ principalement dans cette partie de la bande et de l’utiliser de manière très épisodique ailleurs.
2/ J’ai fait l’erreur d’utiliser d’abord l’égaliseur graphique en 1/3 d’octaves puis d’égaliser certaines zones précises avec le paramétrique en 1/6 voire 1/10 d’octave, en vérifiant que la courbe obtenue, « smoothées » en 1/3 d’octave, était effectivement améliorée.
L’égaliseur graphique peut conduire à rééquilibrer globalement une zone sur 1/3 d’octave alors que l’accident était dû à une fréquence ponctuelle dans ce 1/3 d’octave. Par exemple un creux de -6 dB en 1/3 d’octave centré à 60 Hz, dû uniquement à un trou de-15 dB à 63 Hz. Remonter le 60 Hz de 6 dB revient à introduire une bosse de 6 dB sur le 1/3 d’octave des 60 Hz en laissant un creux d’environ -11 dB à 63 Hz. Par ailleurs, utiliser finement le paramétrique pour remonter très ponctuellement de +15 dB une fréquence proche du creux de 63 Hz, mais pas exactement 63 (car malgré sa précision le paramétrique ne fonctionne pas d’Hz en Hz) donne un ciseau de +15 dB / -15dB sur une fréquence proche de 60 Hz. Bref, pensant aplanir une zone de la bande j’ai en fait introduit de nouvelles irrégularités qui rétablissent effectivement les niveaux en 1/3 d’octave – rééquilibrage effectif à l’écoute des notes restituées – mais qui décharnent le son et le rendent fatiguant exactement comme un son numérique grossier. On s’en rend compte à la longue.
En vérifiant toujours sur la courbe « non smoothée » que l’égalisation comble bien l’irrégularité au bon endroit au lieu de la compenser par une irrégularité inverse légèrement décalée (il mieux vaut laisser l’accident initial), j’ai vérifié que l’égalisation respecte le naturel de la restitution et n’introduit pas de fatigue auditive.
Bref tout va bien : l’égalisation avec prudence m’a apporté une réelle amélioration d’écoute et je ne mets pas mon DEQ ni mon SUB sur le coincoin !
Nouvelle étape : je reviens à la base de la base car pour tenter de limiter les accidents « non égalisables », j’ai modifié la position du système dans la pièce que j’utilise maintenant dans sa longueur et non plus dans sa largeur. La carte son de mon portable vieillissant me joue des tours et le PC fixe est à 7m de la zone d’écoute.. il me reste à trouver un prolongateur USB pour UMIK pour vous bassiner avec la suite de cette saga.