Pour commencer un premier point et qui va ressembler à un mea culpa
Donc, 3 systèmes de perception différents coexistent, un pour le langage, un pour la musique et un pour les sons environnementaux (avec la mémoire, ça s'est décalé en « bruit » et c'est là où on pourrait se lancer dans une discussion franchement pas simple et qu'esquive assez vite un autre article : pour peu qu'il obéisse à une certaine organisation, régularité, etc un bruit peut-il être envisagé comme faisant partie d'un système de signifiants sans signifié – en clair de la musique ?)
Dans leur article, les auteurs (ça ira plus vite que de reprendre tous leurs noms...) distinguent deux routes différentes assurant la perception musicale, deux routes indépendantes, mais en relation plus ou moins étroite évidemment :
- une route mélodique reposant sur la perception des intervalles, du contour et de la tonalité ;
- une route temporelle reposant sur la perception de la métrique et le regroupement de motifs
Premier point, la perception musicale diffère selon que l'on est musicien ou non. La musique ne serait pas décodée par un musicien et un non-musicien en utilisant les mêmes hémisphères.
Second point, il semble que la dimension mélodique joue un plus grand rôle dans la perception musicale que la dimension temporelle.
Le second étage de la fusée serait constituée par l'étage cognitif et l'étage affectif, l'un et l'autre ayant au vu des recherches actuelles de grandes chances d'être dissociés car reposant sur des aires cérébrales totalement distinctes.
En tout cas, ce qui apparaît évident, à lire cet ouvrage, souvent compliqué et technique, surtout après Sacks, c'est que la perception diffèrerait en fonction de ce qu'on lui donne à entendre. Et pour en revenir au sujet de départ, un son environnemental (ou bruit?) ne serait pas perçu de la même manière qu'un extrait musical. Mais c'est un état de la science qui sera peut-être revu dans qq années...
Pour finir, une petite remarque personnelle. Ce type de livre me fait vraiment froid dans le dos... Des humains souffrant de pathologie y deviennent des sujets d'expérience, des cobayes humains pour le plus grand bien de la science... Je ne doute pas une seconde de la profonde humanité qu'ont pu déployer tous ces chercheurs (les études de cas sont très, très, abondantes) lors de leurs tests, mais n'empêche que, sans faire la belle âme, j'en ai éprouvé un réel malaise...
Cordialement,
Laurent