Bon, hier avec thermique85, nous sommes allés voir la salle de Sylvain près d'ANGERS.
Un grand merci pour son accueil, on a passé un bon moment, pas forcément à parler de HC mais de sujets divers et variés des parcours de nos 150 années de vie cumulées
Pour parler de la salle, félicitations pour cette installation avec des astuces inédites qui fonctionnent.
La pièce est beaucoup plus longue que large, ce qui problématique pour l'audio et c'est justement pour cet aspect que notre curiosité a été a attisée, sachant que de gros efforts ont été consentis sur l'aspect acoustique (traitements passifs et électroniques).
Toile transonore oblige, on a affaire à 3 enceintes monitor alimentées de marque FOCAL de qualité "studio".
Avantages:
- on alimente ça avec des XLR, des prises secteur et c'est parti: pas besoin de dépenser des fortunes en câbles d'enceintes
- insensible aux perturbations (des câbles d'enceintes non blindés ou mal positionnés peuvent choper des parasites)
- pas de prise de tête à savoir quel ampli va bien fonctionner avec les enceintes (car il est dedans et parfaitement étudié pour)
- certitude d'avoir une scène avant très cohérente (3 enceintes identiques = le son ne change pas de "tonalité" sur la scène avant, ce qui est toujours le cas d'une installation standard où la centrale est loin d'avoir le même coffre que les principales)
Inconvénient:
- ce sont des enceintes monitor donc non prévues à cet usage, dans le sens où les left/right se retrouvent éloignées et donc on risque de perdre en spatialisation en écoute stéréo
Pour ce qui est des surround, ce sont des FOCAL classiques alimentées par un ampli à part car l'installation est pilotée par un préampli Dirac Live EMOTIVA.
Les 2 caissons bass reflex (gamelles de 47cms en papier s'il vous plait) sont alimentés par un gros ampli sono.
Nous sommes donc sur une configuration à l'ancienne: 5.2
Nos écoutes commencent par des extraits musicaux choisis par Sylvain. Ce n'est pas forcément dans mes goûts (je suis un peu plus jeune) mais ça passe bien à mes oreilles. Ne connaissant pas les enregistrements, je trouve quand même que ça manque de basses. Rapidement, Sylvain monte le son à un niveau plus élevé et revoit les caissons à la hausse: ah! ça fonctionne bien mieux.
Ensuite vient le moment d'HANS ZIMMER et là, la précision extrême du système est révélée car il y a nombre d'instruments de musique qui jouent en même temps, çà peut vite se transformer en bouillie, ce qui n'est pas le cas du tout!
Bien sur, on connait cet enregistrement à PRAGUE, il faut baisser les basses. On a écouté à des niveaux de volume très élevés sans frustration aucune. Même si les caissons ne descendent "qu'à 30hz", le résultat est bluffant de réalisme. Pour des bass reflex, leur rapidité est surprenante (membrane papier oblige) et ils sont maintenus d'une main de fer.
Nous passons aux écoutes stéréo, on remarque un rendu très "studio", précis mais comme je m'y attendais, la scène sonore est répartie sur les enceintes de gauche et de droite. Un vrai système hifi serait mieux spatialisé, c'est à dire que l'on retrouverait généralement les voix bien puissantes et centrées "au milieu", ce qui n'est pas le cas.
Le rendu est donc plaisant à l'oreille, très juste, tout est bien en place. Presque aucune sibilance ("ssss" qui sifflent), des aigües précis, peut-être un peu discrets (essayer de mettre un peu plus de gain en stéréo pourrait améliorer la spatialisation).
D'aucuns pourront peut-être reprocher un son un peu "étouffé", manquant de "fun" ou de "vie" mais on sait au combien il est difficile voire impossible, dans une salle dédiée, d'avoir un rendu proche de la perfection en home cinéma ET hifi.
En tout cas, ce type de rendu est bien meilleur qu'un kit classique JAMO D5/D6 par exemple (qui est plus à son aise en home cinéma).
Viennent les écoutes home cinéma et on sait pourquoi Sylvain a volontairement démarré sur des écoutes musicales le coquin!
Alors là, c'est simple, je n'ai jamais entendu un système qui fonctionne aussi bien dans les basses en home cinéma: aucune distorsion, précis, varié, puissant. Certes, il n'y a pas d'infragraves mais on s'en passe très bien quand on sait les problématiques que cela peut engendrer sur les structures. Il nous a mis les anciens extraits classiques que l'on utilisait pour les démos il y a une bonne dizaine d'années (déjà): La guerre des mondes, Master & Commander puis les très connus Oblivion, Edge of tomorrow...
Tout passe très bien, tout juste en fin de séance, avons-nous entendu des vibrations parasites absentes lors des premiers extraits. Il ne serait pas étonnant qu'avec le niveau démentiel auquel on a été exposé, une poutre ou deux ne se soient désolidarisées
Si l'idée était de nous impressionner, nous l'avons été, dans ce registre, assurément.
De toute façon, je m'en doutais avant de venir, je sais que Sylvain est pointu dans ce domaine et qu'il a toujours été à la recherche du meilleur caisson possible, sans entrer dans un budget démentiel du style DD1812.
Pour ce qui est de la spatialisation, grâce aux traitements, les résultats sont bons pour du 5.2 mais on peut aller plus loin je pense. Par exemple, la salle de Bernard est mieux spatialisée (mais plus grande aussi avec 4 atmos donc c'est normal).
En ce qui concerne l'image, je suis habitué à l'excellence, encore plus depuis que j'ai le 760ES de SONY donc forcément, à mes yeux, le JVC X55 accuse le poids de l'âge et fait ce qu'il peut. Les noirs, c'est du JVC donc c'est excellent. L'image est peu lumineuse, charbonneuse (JVC oblige), bien fluide (merci l'OPPO 203 Coris) et bien calibrée, manquant de saturations à mes yeux avec néanmoins un petit effet de relief (3d naturelle). Par contre, en terme de piqué, de couleurs, de profondeur et de luminosité, on a une marge de progression gargantuesque (4K et HDR).
Même sur une base modeste de 2.60m 235, de mon point de vue, les investissements doivent être réalisés dans un projecteur de préférence assez lumineux et précis car la toile transonore n'aide pas!
En tout cas une bien belle salle, bien finie, bien pensée (découplage du sol, plafond jouant le rôle d'event naturel...) avec un rendu des basses proche de la perfection.