Voilà un appareil qui a commencé à faire couler beaucoup d’encre et qui devrait continuer de maintenir un intérêt certain dans notre petit monde de passionnés évolutifs.
Après de nombreux essais de convertisseurs avec mon drive Métronome Technologie notamment chez Aqvox, Chord (DAC64MKII), Métronome et mon ancien Audio Agile, pour chercher le bon compromis entre les nouvelles technologies de conversion ou les plus anciennes mais toujours performantes, je suis tombé sur une petite bombe de technologie et de versatilité.
La lecture des fichiers encodés par l’utilisation du PC et d’un HDD m’a toujours paru intéressant mais avec un résultat à l’esthétique sonore clairement pas à la hauteur d’un bon drive de course en lecture CD. L’Aqvox est par exemple un très bon compromis mais est tout de même assez limité sur son caractère musical (mieux en AES qu’en USB d’ailleurs), et ce quelque soit le registre : c’est précis mais ça manque de matière et de grain, bref d’émotions selon mes critères.
Le DAC64MKII a été un de mes préférés tout comme l’Audio Agile de part leur qualité de fabrication et cette émotion souveraine fidèlement retraduite. Mais les possibilités d’évolution à terme sont somme toutes limitées voire contraignantes à la longue si l’on désire s’ouvrir aux autres formats et supports.
Bref, j’ai commencé à chercher un produit qui correspondrait à mes besoins : de la musique, du caractère, une dynamique de feu, une précision d’horloge helvète, un look haut de gamme mais design, et surtout avec une multitude de branchements diverses. Avec un cahier des charges de ce type ce n’était pas gagné d’avance. Ou alors il me fallait recourir à 2 DAC séparés, un pour mon drive en full XLR et un avec une entrée/sortie USB…
J’ai donc commencé à reluquer du coté de chez Musical Fidelity, MSB technology, Métronome (encore trop limité et vraiment trop cher), Theta ou CEC… Quelques produits sympas, bien finis mais pas toujours écoutable ici. Et puis, je suis tombé sur un produit assez peu commun, un peu rare et cher comme sait très bien le faire la firme britannique de Farleigh. Un DAC innovant, construit comme un char au design attirant et bluffant, haut de gamme avec une connectique à faire pâlir mon DSP8000R de part les multiples combinaisons et ouvertures possibles. Quelques bonnes revues hifi étrangères aux CR dithyrambiques (Hifi + par exemple; http://www.cms1.se/userfiles/digitalbild/File/hifi+xqbd76.pdf )avaient ouvert la brèche à une écoute plus approfondie et forcément une acquisition future !
Avec le tout dernier Chord QBD76, pour quarterback dac, je trouvais à peu près un tout en un de mon fameux cahier des charges ; connectiques doubles en AES EBU, en BNC, en SPDIF optique, une entrée/sortie USB 2.0 et la connectivité A2DP Bluetooth pour le summum de la connectique hifi à distance quelque soit le type de source (PC, téléphones, smartphones…). Sorties en RCA doublées sur XLR. Parfait !
Look ravageur pour produit haut de gamme qui s’intègre légitimement parfaitement dans le reste de mon combo Chord Electronics. Vous n’allez pas me croire mais je crois que je suis un peu « Chord Addict ».
Avant de commencer, voilà un petit descriptif de ce merveilleux « 5K€ digital to analogue converter ». Je le reçois dans sa très belle livrée en aluminium clair. Tout comme son prédécesseur DAC64, le QBD est un superbe monobloc qu’on dirait presque entièrement taillé dans une plaque massive de métal, en forme de haricot...
On retrouve également le bel œil de verre typique chez Chord et qui le rend tout aussi exclusif de l’extérieur qu’avec la vision de l’électronique interne. Dans ma version, le cerclage du verre est agrémenté d’une bague en métal brillant à l’aspect « shiny » du plus belle effet. Je me régale également de le voir s’illuminer en bleu lors du branchement. Autre point majeur, une petite loupe orienté à 30° vers l’extérieur, illuminée elle aussi en bleu sur lequel on peut voir sur LED rouges les informations de sélection de sources (COAX, AES, BLTH, USB…), de réglage de phase, de buffers (3 niveaux), de format du signal (44k, 48k, 96…). Bref, tout est encore plus simple que sur le DAC64. 3 petits boutons en forme de demi billes d’alu brillant prennent place sur le dessus et permettent d’atteindre lesdits réglages et sélections. Simplicime, beau, esthétique, pratique. Que des superlatifs pour une belle œuvre d’art. Le seul petit accro à ce nombre parfait est l’antenne Bluetooth qui se situe à l’extrémité arrière gauche du DAC. Elle est certes petites mais pas des plus gracieuse en plastique noir. Elle apporte en revanche une pointe d’intérêt supplémentaire à l’objet déjà si étonnant au regard des autres boites carrés du marché.
Le QBD76 est donc branché en AES à mon Métronome T2A Signature (via un cable… Chord Signature !), et en XLR via Virtual Dynamics Nite Series II ou Wireworld Silver Eclipse 5² sur le DSP8000R. Le reste est à voir sur mon config…
Les premières écoutes CD ont été faites sur le tout dernier album de Truffaz, un moment de new jazz assez génial -surtout après vu le concert-, sur le dernier album de Massive Attack, Gorillaz, EST, Melody Gardot. Pas de buffer et réglage de phase d’origine du QBD76.
Ce qui est le plus frappant est cette dynamique dont est capable ce « petit » Dac de course : c’est net, tranché, musical et très percutant, au sens vivant de la musique. Les Pioneer S3EX rendent encore davantage de vie, de puissance dans la musique : après le concert de Truffaz quelques jours avant, je retrouve facilement les moments forts des nouveaux morceaux du concert, de l’envolée lyrique de la trompette de Sir Eric des rythmes électroniques de son quartet. Les voix sont très spectaculaires et enveloppent la pièce d’une belle matière ; aussi flagrant sur Gorillaz qu’avec Melody Gardot. Les Pioneer viennent de passer un stade de définition et de grandeur de la scène sonore. Le son s’étend bien au-delà de la limite des enceintes.
Le DAC est un élément important sur un bon système mais je ne m’attendais pas à autant de gain, autant de matière et une telle scène sonore. C’est certainement la somme de toutes ces belles compétences mais pourtant après avoir écouté de très bons DACs je n’avais pas obtenu ce bénéfice, cette transition aussi forte vers une musique tactile, présente et réaliste. Quel orgasme sonore.
Ensuite, le paramétrage du Bluetooth est ultra simple ! Une petite recherche PC dans l’environnement et des composants bluetooth disponible et apparait le Chord. On clique dessus et le QBD se connecte directement avec le PC. Plus rapide que le Wi-Fi et bien plus stable comme protocole de liaison. On verra ensuite que Chord a aussi choisi la technologie A2DP pour une question de qualité musicale.
Lecture des fichiers WAV, MP3 en 320K, Flac, AAC, radios internet jazz ou techno, tout y passe sans problème avec une excellente fluidité. Seul bémol pour les radio : la qualité du flux qui est assez hétérogène. Là, dans la musique dématérialisée, le buffer prend toute son importance car il permet d’optimiser sérieusement la qualité musicale des fichiers et les 3 secondes de calculs supplémentaires apportent un plus indéniable dans la dynamique et la performance du message sonore. Et, quel plaisir de se caler dans le canapé pour changer ou charger ses petits fichiers sur Winamp ou Itunes et écouter, sans cables ou fils. Evidemment, même avec des fichiers Flac j’ai tout de même une différence [certaine] avec mon drive (heureusement vu le tarif par rapport à mon laptop HP) ; mais c’est un plaisir d’écoute différent, un mode d’écoute tournée vers l’avenir et je pense que ce très beau QBD a encore de belles possibilités devant lui au regard de sa versatilité.
Sur Patricia Barber, Chemical Borthers, Kurt Elling, la spatialisation est très bonne avec une scène sonore à la fois réaliste et présente, une bonne distinction des instruments accompagnant une belle dynamique. La différence vient surtout d’un grain moins « humain » sur les voix comparé à mon drive : Patricia perd un peu de sa superbe tout en restant bien présente. L’étagement des plans est encore incroyable et je me surprends à lever la tête vers mes S3EX à l’écoute de Yesterdays et des balais qui se démarquent nettement. Sur le dernier Chemical en version Flac, l’Escape Velocity est traduit avec force, puissance tout en enveloppant son auditoire. Du son Chord tout craché et une qualité rythmique a tomber.
Sur nos galettes standards ou les fichiers dématérialisés, le dernier DAC de Chord est à l’aise partout, n’en perd pas une miette, et devient une des bases les plus sérieuses finalement de mon système qui me semblait pourtant assez aboutit. Connecter son PC ou Smartphone sur sa chaine en bluetooth a un certain coté NERD à mort ; un vrai Geek de la hifi mais avec un son de folie si les fichiers suivent.
La révolution est toujours en marche et le marché de plus en plus concurrencé -de part l’explosion des sources numériques- des converto en tout genre voit avec ce QBD une force en présence, un adversaire de taille même sur des produits plus chers. Un conseil, allez écouter ce nouveau « haricot » magique ; on ne sait jamais, l’esprit de Noel pourrait vous frapper !
Bon j’y retourne, The Beginning des BEP vient de démarrer sur mon PC en même temps que je rédige ce post.
@+.
