Zero Dark Thirty

[lag@uffre]

Le final m'a fait dire ouf, enfin quelque chose de bien vu et de puissant. Avant ça, je n'étais pas emballé du tout. Ok, on reste froid et distant, comme ça on ne se risque pas dans le propos sur la torture etc...par contre on hésite pas à gonfler le trait des personnages avec des attitudes et des punchlines à l'américaine. C'est léger, noyé dans une mise en scène réaliste et cut pour faire genre, mais c'est quand même là. On est loin de l’intransigeance d'un Lincoln par exemple (pas de tics, pas de facilité,...)
Je voudrais vérifier les faits pour parfaire mon avis sur le film. Se pose aussi mon problème d'empathie envers les personnages...je ne sais pas quoi penser d'eux, on n'a pas les clefs. Alors est-ce que c'est fait uniquement dans le but de ce fameux final, laisser cette boule de haine se casser la figure face au vide de la mission accomplie? Si oui, pourquoi pas, mais il n'empêche qu'en attendant, la séance m'a parût longue.

[syber]

Vu.

Et je suis de nouveau fasciné par la faculté qu'ont les US de traiter leur histoire immédiate au cinéma ! Le film n'est pas exempt de critiques, la principale étant qu'il se concentre à la manière d'un documentaire uniquement sur la reconstitution qui semble à peine romancée, des 10 ans de la traque de Ben Laden. Ce postulat scénaristique parfaitement défendable instruit finalement un procès uniquement à charge qui permet aux US de créer leur propre légende en occultant un débat sur les causes du terrorisme.

Une fois cette précaution prise, j'avoue que je me suis retrouvé emballé par l'histoire avec et sans majuscule. On a l'impression d'assister aux évènements tels qu'ils se sont réellement déroulés. Le récit est linéaire et relativement clair à suivre hormis une scène qu'il m'a fallu vérifier sur Wiki pour en comprendre le sens. Très peu de pathos, excepté les premières scènes ou l'héroïne assiste, mal à l'aise, aux interrogatoires. Le film démarre par un écran noir avec les voix enregistrées des personnes tuées lors des attentats puis enchaine directement sur une scène de torture d'un djihadiste capturé et enfermé dans un camp qui n'existe pas. Le ton est donné : la fin justifie les moyens et la petite équipe qui va mener la traque pendant ces 10 années sera verrouillée sur un seul objectif et sur les actions à mettre en œuvre pour y parvenir coûte que coûte. Et cela passera par la torture déjà citée, par le soudoiement, par le chantage et la pression y compris au sein de l'administration américaine. A force d'obstination, le repère de Ben Laden est finalement identifié et le film se termine alors en nous faisant vivre pratiquement en temps réel, les 40 minutes de l'assaut tel qu'il s'est déroulé. Là encore, on y est, on y croit. Rien n'est spectaculaire, tout est remarquablement organisé, les hommes sont parfaitement entrainés, ils gèrent en professionnels les inévitables aléas de la mission (un hélicoptère s'écrase). Sauf que l'on est crispé sur son fauteuil, haletant pendant une demi-heure, immergé dans l'action comme rarement.

Film à voir, assurément.

[didche]

C'est un vrai film de cinéma. Mais si on cherche de l'action de malade et des rebondissements à foison, c'est pas le bon endroit.
Le film se veut surtout immersif, une réelle plongée au coeur même de la traque. Le film est parfaitement rythmé et millimétré à l'extrême ponctué parfois de scènes assez chocs, moi je m'ennuie jamais.

+1

Je viens enfin de le regarder en BR : pas déçu et en plus c en format 1.85

[Laurent.Dy6]

Du grand cinéma !

[astrorock]

Nouveau film passionnant de 2013 après le Django.
Zero Dark thirty est un film extrêmement brillant et aussi extrêmement rigoureux. Peut-être trop tant le film ne s'autorise que peu de moments de flottements, le film ne dévie rarement de l'enquête, de ces discussions bureaucratiques, du chaos factuel que ça engendre. Ça des grandes qualités, car si on accroche le film peut paraître me concernant très prenant, très addictif (ou rébarbatif c'est selon), car il traite justement que de l'addiction de Chastain (un peu comme dans Démineurs sur la dépendance à l'adrénaline) sur cette enquête qui va lui prendre 10 ans de sa vie et l'anéantir progressivement de l'intérieur pour ne laisser qu'un vide désarmant.
Le film ne parle dans le fond que du catharsis que cette enquête assez absurde a pour but. Ce n'est plus une question d'éliminer une menace, mais de pouvoir faire le deuil d'une Amérique profondément blessée, même si comme on s'en doute, cela ne mènera à rien.
Tout semble criant de vérité, c'est rare de voir un film aussi crédible et aussi maîtrisé sur le sujet. Même si on ne saura jamais réellement comment tout ça s'est dégoupillé, il donne un tel sentiment de véracité que c'en est presque troublant.
L'assaut final est à ce titre un monument de tension et de mise en scène. Bigelow est en pleine possession de ses moyens, c'est percutant, tendu, où tout est quasiment en temps réel. Rarement senti une telle pression ou un tel poids sur les personnages. Assez admirable et puissant..
En y réfléchissant le film est assez complémentaire parfois de la 1ère saison d'Homeland sur les névroses de l'Amérique, sur la solitude des personnages, même si il manque je pense ces moments d'errements comme dans Holemand, où on prend plus conscience de la vacuité existentielle que le travail produit chez ces individus. Cela donnait un caractère un peu plus "humain". Même si le dernier plan totalement sublime m'a assez bouleversé, ça manque peut-être un peu de digressions pour souffler ou aérer un peu le récit.
Mais son aridité est aussi une énorme force. C'est pas un film facile, qui peut facilement saouler si on accroche pas à sa radicalité, mais difficile de nier sa maîtrise absolue de la narration et de la mise en scène. Un film réellement fort et stimulant, qui moi me donne totalement envie de le revoir pour encore plus l'aimer.
2013 commence très bien.

voila, vu hier soir et rien a ajouter.

d'ailleurs j'en ais marre d'etre tres souvent d'accord avec toi, d'un autre cote ce m'evite d'ecrire, il me suffit de te citer.

[opbilbo]

Nouveau film passionnant de 2013 après le Django.
Zero Dark thirty est un film extrêmement brillant et aussi extrêmement rigoureux. Peut-être trop tant le film ne s'autorise que peu de moments de flottements, le film ne dévie rarement de l'enquête, de ces discussions bureaucratiques, du chaos factuel que ça engendre. Ça des grandes qualités, car si on accroche le film peut paraître me concernant très prenant, très addictif (ou rébarbatif c'est selon), car il traite justement que de l'addiction de Chastain (un peu comme dans Démineurs sur la dépendance à l'adrénaline) sur cette enquête qui va lui prendre 10 ans de sa vie et l'anéantir progressivement de l'intérieur pour ne laisser qu'un vide désarmant.
Le film ne parle dans le fond que du catharsis que cette enquête assez absurde a pour but. Ce n'est plus une question d'éliminer une menace, mais de pouvoir faire le deuil d'une Amérique profondément blessée, même si comme on s'en doute, cela ne mènera à rien.
Tout semble criant de vérité, c'est rare de voir un film aussi crédible et aussi maîtrisé sur le sujet. Même si on ne saura jamais réellement comment tout ça s'est dégoupillé, il donne un tel sentiment de véracité que c'en est presque troublant.
L'assaut final est à ce titre un monument de tension et de mise en scène. Bigelow est en pleine possession de ses moyens, c'est percutant, tendu, où tout est quasiment en temps réel. Rarement senti une telle pression ou un tel poids sur les personnages. Assez admirable et puissant..
En y réfléchissant le film est assez complémentaire parfois de la 1ère saison d'Homeland sur les névroses de l'Amérique, sur la solitude des personnages, même si il manque je pense ces moments d'errements comme dans Holemand, où on prend plus conscience de la vacuité existentielle que le travail produit chez ces individus. Cela donnait un caractère un peu plus "humain". Même si le dernier plan totalement sublime m'a assez bouleversé, ça manque peut-être un peu de digressions pour souffler ou aérer un peu le récit.
Mais son aridité est aussi une énorme force. C'est pas un film facile, qui peut facilement saouler si on accroche pas à sa radicalité, mais difficile de nier sa maîtrise absolue de la narration et de la mise en scène. Un film réellement fort et stimulant, qui moi me donne totalement envie de le revoir pour encore plus l'aimer.
2013 commence très bien.

voila, vu hier soir et rien a ajouter.

d'ailleurs j'en ais marre d'etre tres souvent d'accord avec toi, d'un autre cote ce m'evite d'ecrire, il me suffit de te citer.

Quasi pareil !