L'avenir des supports vidéo...

[precigou]

Chaque client du streaming en plus de payer un, ou plusieurs, abonnements, abandonne des informations dîtes de surplus comportemental que les opérateurs peuvent à leur tour d’une part revendre à d’autres entreprises, et d’autre part utiliser pour définir la ligne éditoriale des futurs contenus qui seront créés.

L’un des problèmes associés à ce modèle, c’est une forme d’appauvrissement de la créativité. Je vous renvoie sur ce point à la lecture de l’essai du journaliste Romain Blondeau intitulé : « Netflix l’aliénation en série ». Pour maîtriser leurs coûts ces plateformes doivent maîtriser leurs risques et ils atteignent cet objectif en laissant de côté des projets certes qualitatifs sur un plan artistique mais potentiellement trop fragiles sur un plan commercial, Sense 8 et The OA peuvent constituer des exemples. Une ligne éditoriale plus consensuel semble une meilleure voie pour les décideurs qui financent. Seulement il suffit de parcourir quelques forums d’abonnés pour observer qu’avec le temps la qualité des produits proposés dans sa majorité ne fait plus l’unanimité, sans parler des nombreuses séries arrêtées du jour au lendemain, un peu comme si on vous déchirait les dernières pages d’un livre.

L’industrialisation des contenus oblige également à produire toujours plus vite, sur commande, des suites à défaut de réelles nouveautés. Or les dispositifs utilisés pour la mise en scène contribuent à une standardisation toujours plus forte, sans originalité. La production d’œuvres d’art abouties, diversifiées et originales prend du temps. Cette vérité demeurera invariable, quel que soit le domaine artistique, et elle n’est pas compatible avec la recherche d’un profit toujours plus grand, toujours plus vite. Le streaming vend du contenu à la chaîne, alors que l’acheteur de support physique, au-delà du simple et seul rituel de mettre un disque dans un lecteur, n’a pas une consommation et une attente compulsives de nouveautés, mais un désir de grand écran.

Malheureusement, les majors ont aussi poussé indirectement vers le streaming en abusant en salles des franchises à coups de préquelles, séquelles et autres reboot, au lieu de s’inscrire dans une démarche plus créative en continuant de faire confiance aux réalisateurs établis ou à ceux en devenir. C’est aussi le nivellement par le bas de l’offre en salle qui a poussé les spectateurs vers la facilité du streaming et in fine à l’abandon du support physique.

Le modèle économique ne peut pas être écarté non plus, un abonnement mensuel à une plateforme de streaming pour le prix d’une place de ciné, ou encore la moitié du tarif d’un UHD/BR pèse dans la balance quand on observe la qualité artistique de la production des uns et des autres. Encore qu’il faille tenir compte, j’insiste, que le prix du streaming est pour partie enrichie pour les plateformes des données dont leurs clients leur font cadeau comme évoqué précédemment.

L’édition physique renvoie pour moi à un amour du 7ème art qui permet de se souvenir des films qui auront accompagné ma vie. C’est un autre modèle, libéré des pensées de rentabilité immédiate, plus indépendant de la toile d’araignées des plateformes et au final habité de davantage d’humanité.

[tenia54]

Le passé c'est bien mais le futur aussi.

Je garde un oeil distant sur l'approche Kaleidescape. Pour viser l'optimal, quand le disque disparaitra totalement.
En revanche, vu les prix unitaires... Sans produit physique dans la main : il va falloir se motiver pour basculer

https://www.kaleidescape.com/

Vu les tailles de fichiers proposées, c'est un équivalent de ce qu'on aurait en rippant les disques physiques, c'est ça ?

La production d’œuvres d’art abouties, diversifiées et originales prend du temps. Cette vérité demeurera invariable, quel que soit le domaine artistique, et elle n’est pas compatible avec la recherche d’un profit toujours plus grand, toujours plus vite.

Pas forcément.
J'aurais même tendance à dire : au contraire, bien des films indépendants tournés en quelques jours en 16mm sont immensément plus originaux, divers et aboutis que des mastodontes de studios qui vont prendre plusieurs mois à être préparés et tournés puis des mois de plus à être post-produits.
Sans parler des films pour lesquelles les contraintes (de temps et d'argent) peuvent être des moteurs créatifs afin de contourner ces limites.

Le streaming vend du contenu à la chaîne, alors que l’acheteur de support physique, au-delà du simple et seul rituel de mettre un disque dans un lecteur, n’a pas une consommation et une attente compulsives de nouveautés, mais un désir de grand écran.

J'aurais tendance à me garder de faire de telles généralités, tant les comportements sont très variés, y compris au sein de groupes "les acheteurs de physiques" et "les spectateurs de streaming". Groupes pas forcément sans chevauchement d'ailleurs, je connais un paquet de personnes appartenant aux deux groupes.

Et personnellement, je ne suis abonné à aucune plateforme, sauf que ma consommation physique tient d'une certaine compulsion (trop de choses qui sortent, pas assez de temps pour tout voir ni de place pour tout acheter), et que j'aurais du mal à y refléter un "désir de grand écran" vu qu'on parle de films que je ne pourrais, de toute façon, pas voir sur grand écran car sans ressortie salles françaises dans 99% des cas.

Malheureusement, les majors ont aussi poussé indirectement vers le streaming en abusant en salles des franchises à coups de préquelles, séquelles et autres reboot, au lieu de s’inscrire dans une démarche plus créative en continuant de faire confiance aux réalisateurs établis ou à ceux en devenir. C’est aussi le nivellement par le bas de l’offre en salle qui a poussé les spectateurs vers la facilité du streaming et in fine à l’abandon du support physique.

Sauf que ce "nivellement par le bas" est d'une part relativisable dans le temps (les gros studios surfant sur les vagues du moment à grands coups de trucs largement médiocres, c'est quasi vieux comme le cinéma), mais c'est surtout que les majors ont poussé très directement vers le streaming afin de contourner l'intermédiaire que sont les salles d'un côté et les logisticiens physiques et revendeurs de l'autre.

Par ailleurs, ce sont précisément ces franchises et préquelles et autres legacyquelboots qui composent depuis plusieurs années une bonne partie des succès de l'année au box office, là où les films aux démarches plus créatives finissent quelque part avec tout le reste du box office.

Il me sera toujours un peu difficile de reprocher aux industriels de vendre ce que le public veut acheter.

L’édition physique renvoie pour moi à un amour du 7ème art qui permet de se souvenir des films qui auront accompagné ma vie.

On se rejoint par contre là dessus : l'édition physique rappelle par sa présence physique que ces films ont un poids, une présence, qu'il faut prendre soin de cela, qu'il ne faut pas les transformer en bref passage évanescent.

[Stream]

Vu les tailles de fichiers proposées, c'est un équivalent de ce qu'on aurait en rippant les disques physiques, c'est ça ?

C'est dans l'idée. Les infos ne sont pas autant précisées que dans un BDinfo (pour faire un peu d'ironie) mais en gros, c'est un Remux de chaque titre.
Bon, vu le prix du player/stockage (délirant) & des films à l'unité : l'addition est bien salée ! Point noir (à ma connaissance) : pas de Dolby Vision...

https://hometheaterreview.com/kaleidesc ... ie-lovers/

[tenia54]

Intriguant, dans le sens où... pourquoi ne pas alors acheter les disques directement (surtout vu les prix pratiqués) ?

[Stream]

Intriguant, dans le sens où... pourquoi ne pas alors acheter les disques directement (surtout vu les prix pratiqués) ?

La première analyse (basique) qui me vient à l'esprit : la cible. Les propriétaires de config musclée (gros projo 4K + Atmos, etc).
Car c'est compliqué d'ouvrir un produit physique. Pi faut utiliser trop de muscles... C'est fatiguant et has been vs le streaming

Sérieusement : le principe d'avoir tout en qualité optimale est séduisant (si impasse sur le DV)... Mais autant archiver soi-même.
Ripper ses originaux ok c'est long. Cela dit vu le budget (un HTPC + player pour bien moins) ça mérite de le planifier, à terme

J'y pense. Car même si la durée de vie d'un disque optique est censée supérieure à un HDD : y a des déconvenues (dont résine).

[Darkhan]

Sauf que ce "nivellement par le bas" est d'une part relativisable dans le temps (les gros studios surfant sur les vagues du moment à grands coups de trucs largement médiocres, c'est quasi vieux comme le cinéma), mais c'est surtout que les majors ont poussé très directement vers le streaming afin de contourner l'intermédiaire que sont les salles d'un côté et les logisticiens physiques et revendeurs de l'autre.

Warner avec le day and date avec HBO max
Disney avec ses menaces de boycotte des salles françaises en faveur de D+

Et les deux ont fait machine arrière
Disney parce que D+ a atteint son plafond abonnés, qu'elle n'est pas rentable et qu'à court/moyen termes elle n'a pas de perspective de l'etre et qu'elle découvre un peu tard qu'elle n'a pas cherchée à s'adresser au delà du public seul Pixar/Marvel/Starwars
Que les series D+ essorent et epuisent à vitesse grand V ses licences phares au prix en retour d'audience au mieux moyenne
Que louer ses films à Netflix / Amazon Prime finalement cela payait bien

Pour rappel aussi Disney c'est ceci aussi

Sujet: L'avenir du Cinéma existe-t-il ?

‘Doctor Strange 2’ Played More Than 60 Times in a Single NYC Theater on Thursday. Is That a Problem?

Lien de l'article = > https://variety.com/2022/film/news/doct ... 235261587/

Major studios hold most of the cards in setting theatrical rollouts, explains an industry analyst: “There’s no negotiating with Disney... It’ll say something like, ‘If you don’t play this in 12 screens for four weeks, we’re not giving you our next film.'"

Par ailleurs, ce sont précisément ces franchises et préquelles et autres legacyquelboots qui composent depuis plusieurs années une bonne partie des succès de l'année au box office, là où les films aux démarches plus créatives finissent quelque part avec tout le reste du box office.

Avant COVID en 2019 Disney représentait 50% du CA du Box Office US

pour ce qui est de la question des franchises Perso j'ai tjrs été étonné par la compulsion à tomber à bras raccourci voir troller Netflix sur la qualité de ses productions quand du Coté des Disney/Marvell on ne s'en cache meme plus .... meme si on le savait que contrairement aux prétentions affichées Marvel ce n'était pas de la réalisation mais du mercenariat

[gilmour]

https://www.flatpanelshd.com/news.php?subaction=showfull&id=1680332400

[hyperspace]

Ha ha, pas mal

[xav83]

Et que dire de ce nouveau coup de poignard qui va encore en décourager plus d'un notamment chez les collectionneurs de Steelbook, qui accordent bien trop souvent plus d'importance au contenant qu'au contenu ? Tous les fabricants (tous les types de produits confondus), avaient jusqu'à la mi-mars pour se conformer à cette obligation, à savoir le "logotage" info-tri qu'on trouve partout maintenant : https://bit.ly/Triman-Show

Edit: faux article à l'occasion du 1er avril.

[Fafa]

L'écologie punitive, jusque sur les steelbooks.

[Spongebob75]

Enfin une bonne nouvelle pour l'avenir des supports vidéo :

[Darkhan]

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[Fafa]

Il parait que je dois changer de TV pour du 8K!

[xav83]

L'écologie punitive, jusque sur les steelbooks.

C'était bien évidemment un faux article !

[Stream]

C'était bien évidemment un faux article !

Comment ça ? La marque Scanova n'existe pas alors ?