Arrivée à 18h dans la salle. Le public comme je m'y attendais est très hétéroclite : beaucoup de fans de la première heure, la cinquantaine rock'n'roll, mais aussi des ados métalleux, des familles, des gamins... bref, une salle tranquille. Pendant quelques minutes, j'ai par contre bien cru que la salle serait loin d'être pleine, mais finalement, c'était plein à craquer (environ 6000 ou 7000 personnes à vue de nez).
19h30 pétantes : arrivée sur scène du groupe de première partie. Café Bertrand est un hybride avoué entre Noir Désir et ZZ-Top. C'est bien fait, le guitariste leader se la pète comme il faut, le chanteur chante vraiment comme Cantat avec un timbre déchiré juste là où il faut. C'est sympa, ça dure pas trop longtemps (30 minutes montre en main), mais bon vivement le vrai Deep ! A noter sur une des dernières chansons un petit hommage fugace à Deep Purple avec 2 secondes du riff de Smoke on the Water et une tentative avortée de la part du guitariste de faire un solo avec reprise par le public.
20h : fin de la première partie, mise en place de la scène pour Deep Purple.
20h30 : extinction des lumières, arrivée du Deep dans le noir, énorme flash sur la batterie de Ian Paice qui se lance dans l'intro effrénée de "Pictures of Home". Le concert sera ensuite une alternance de, grosso modo, un nouveau titre du dernier album pour 2 standards. Ian Paice et Glover sont parfaits en héros réssuscités du wokènwol, Ian Gillian est par contre complètement "out" aussi bien dans son jeu de scène que dans sa voix épuisée, nasillarde et souvent fausse. Steve Morse est un vrai guitar hero qui a su reprendre finalement avec brio la suite du dieu Blackmore : il reste très respectueux de son aîné, mais a su y ajouter sa touche "metal" pas trop forcée à mon goût. Le remplaçant de Jon Lord est excellent, mais joue vraiment le clone. Les solos et les riffs sont exactement ceux du claviériste génial. A noter que sur scène, c'est le vrai Hammond de Jon Lord qui est là.
Une première "pause" pendant laquelle Steve Morse reste seul sur scène pour une prestation de démonstration technique et virtuose de qualité. On sent que le bonhomme a tout de même besoin de s'affirmer en tant qu'individualité dans ce groupe sur lequel plane réellement le fantôme de Blackmore. Second set parfait avec un "Lazy" notamment plutôt réussi. Seconde "pause" du groupe avec juste le clavier sur scène pour son quart d'heure de gloire. Très sympa avec une marseillaise entonnée sur quelques mesures à la suite d'une reprise rigolote d'un air traditionnel breton, "Tri Martelod" si je ne m'abuse. Arrive ensuite une reprise phénoménale de quelques mesures de la bande originale de Star Wars. Bref, un bon petit moment avec le clavier. Enfin le Deep revient sur scène pour un set final composé essentiellement de classiques : Highway Star, Strange Kind of Woman et un final éblouissant sur Smoke on the Water, dont les première notes du riff m'ont je le confesse fait monter les larmes aux yeux

Sortie du groupe, rappel, et là c'est Hush, premier titre de Deep Purple datant de 1968 ! Une tuerie.
22h30 : fin des hostilités, tout le monde quitte la scène, sauf Glover et Paice qui semblent prendre un plaisir tout particulier à distribuer au public des salutations, des médiators et des baguettes de batterie.
Résultat des courses : une impression irréelle d'avoir vu sur scène de véritables légendes. Un concert impressionnant par le volume sonore et l'énergie dépensée sur scène. Tout cela restant en même temps très "bon enfant".