haskil a écrit:
Cela ne fait d'Orff un partisant de la solution finale. Mais son esthétique, celle des Carmina, est une esthétique fascisante. Cette musique est au Moyen Age et à Stravinsky ce que la statuaire monumentale de Brecker est à la statuaire grecque... pour les statues, ça se voit au premier coup d'oeil. Pour la musique, c'est un poil plus compliqué, certes, mais ça s'entend.
Alain
Sans aucune intention de repartir sur ce sujet, qui n'est pas très intéressant, il faut insister sur le fait qu'il s'agit bien là, avant tout, d'une question d'esthétique... Une esthétique du nazisme !
Riefenstahl, comme bien d'autres, a joué sur l'ambiguïté de son attitude pour essayer de se faire passer pour une "résistante passive" !!
Heiddeger lui-même se défendait auprès de son ami Karl Jaspers (qui avait quitté l'Allemagne) de ne pas être nazi, mais d'avoir accepté, en 33, la Chair de Recteur de l'université de Fribourg pour exercer une espèce de "résistance intérieure", résistance qui l'a menée à la démission quelques mois plus tard... Mais Heiddeger était fasciné par Hitler et par l'esprit que celui-ci véhiculait... pas la "pensée" (il n'y a pas de pensée nazie), l'"esprit", c'est très différent !
Idem de Thomas Man et de bien d'autres, dont l'attitude plus qu'ambigüe exprime au fond une "fascination" pour les "idées" et pour les "formes" véhiculées par le nazisme... par son esprit...
Fritz Lang a, lui, tout de suite saisi la dangerosité de cet "esprit" et, tout de suite, a quitté l'Allemagne nazie... Il ne fut pas le seul, fort heureusement !
La musique de Orff n'"exprime" pas les idées du nazisme, mais c'est une musique qui "colle" à l'esprit du nazisme ! C'est cela qu'il est important de bien saisir ! De bien faire cette différence !
Basta !
Fred