ben, ça confirme plutôt la dérive totalitaire du régime que je décrivais.
chaque dimanche, Cinq ou six heures durant, Chavez, communicant de génie, volubile et cabotin, vante l'action gouvernementale, encense Fidel Castro. Et discourt jusqu'à l'ivresse sur sa «révolution bolivarienne», qui va «conduire au socialisme du XXIe siècle», Chavez relate aussi avec délectation les épisodes marquants de sa propre épopée, qu'il s'agisse de son putsch raté lorsqu'il était lieutenant-colonel de l'armée de terre, en 1992
C'est sur le plateau d'Alo Presidente qu'il annonce à ses ministres les grandes orientations à venir ou qu'il leur révèle le contenu de sa dernière conversation téléphonique avec Fidel - dont le nom revient régulièrement au cours du programme marathon. Et c'est également sous l'œil des caméras qu'il sermonne certains collaborateurs ou ministres en disgrâce, mortifiés d'être ainsi humiliés en prime time. Un jour, il licencie en direct une série de cadres supérieurs de la compagnie pétrolière nationale, dont il cite les noms entre deux coups de sifflet ponctués d'un «Fuera!» («Dehors!»).
Pour Fidel Castro, ce troc - pétrole contre stéthoscope - représente un providentiel ballon d'oxygène: il correspond exactement à l'aide financière qu'apportait naguère l'Union soviétique à la révolution castriste
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Discrètement, des Cubains ont fait leur entrée dans les ministères, où leur influence est diffuse mais réelle. «Depuis environ un an, il y en a dans toutes les réunions où je me rends», raconte, sidéré, un homme d'affaires européen, familier de la haute administration vénézuélienne.
Dans les appels d'offres, il m'arrive de devoir écarter des dossiers parce qu'ils ne sont pas cubains...
Les généraux sont, eux aussi, envoyés à La Havane, pour des périodes de sept à quinze jours, où ils s'entretiennent en privé avec Raul Castro, frère de Fidel et ministre des Forces armées révolutionnaires. Une importante minorité d'engagés désapprouvent cette nouvelle politique. Mais ils n'y peuvent rien: quiconque exprime son désaccord voit sa carrière bloquée.
Traditionnellement gérée par des technocrates indépendants du pouvoir, la compagnie pétrolière Petroleos de Venezuela (PDVSA) est passée sous le contrôle direct du président de la République. Et 18 000 cadres ont été licenciés et remplacés par des sympathisants «bolivariens
Lorsqu'il y a une manifestation de soutien au président, les professeurs nous incitent à y aller. Lors des élections, ils nous disent de voter Chavez. Ils décrivent Cuba comme un pays fantastique. Mais ils nous parlent très mal des Etats-Unis.» A La Vega, comme ailleurs au Venezuela, on peut aussi rencontrer des «animateurs sociaux». Ce sont en fait des agents politiques chargés d'entretenir la flamme du chavisme dans leur quartier
cordialement
Jérôme