» 27 Juil 2011 18:07
Là oui, entièrement d'accord...
L'ensemble est généralement assez équilibré. Ce sont des situations que l'on a vu mille fois ailleurs dans d'autres contextes mais ça passe en douceur et les acteurs ont tous de l'abattage (le gendre gaffeur en particulier).
Plus généralement, le principe du faux documentaire avec "confession" est devenu un procédé assez courant dans les sitcoms. On part en fait d'un genre très très codifié depuis les années 50 et I Love Lucy, tourné en public avec trois caméras en simultané (selon les principes mis au point par le chef opérateur de Fritz Lang et Mürnau...). Les rires étaient toujours ceux du public (avec du tripatouillage au mixage, cela va de soi...).
Depuis Seinfeld et Friends, la sitcom "à l'ancienne" à trois caméras ne tient plus trop la route, même s'il y a encore des poids lourds du style Mon Oncle Charlie ou The Big Bang Theory et tous les trucs que Chuck Lorre produit au kilomètre.
Du coup, on part plutôt dans deux directions différentes dans les sitcoms "une caméra" (comme on dit dans le business, même s'ils travaillent souvent avec deux caméras en simultané) :
- des trucs qui reposent sur le montage et des flash-backs (How I Met Your Mother), des références à la culture populaire (Community) et une grosse part d'expérimentation. Les Simpson ont en particulier pas mal montré la voie. How I Met Your Mother marche mieux parce que le style imite en fait celui d'une sitcom classique, alors que tout est tourné en studio, sans public. Du coup, les gags sont soulignés avec des rires préenregistrés (cf. aussi les effets sonores dans Scrubs)
- des pseudo-documentaires façon The Office, la version anglaise de Ricky Gervais, avec le plus souvent des monologues pour expliquer les pensées de tel personnage et le rendre plus accessible au public. Pour souligner un gag, on montre la réaction d'un témoin (Jim ou Oscar dans The Office). Tout ça s'inspire au départ des films de Christopher Guest (Spinal Tap, A Mighty Wind) Ça a donné la version américaine de The Office, Parks & Recreation (par la même équipe), Modern Family et, sans doute ma préférée, Party Down (re-snif...)
Arrested Development explorait ces deux directions en simultané, avant tout le monde, et c'est ce qui contribue à la rendre totalement unique et novatrice.
Je pourrais aussi parler de ce qui est la sitcom classique poussée à l'absurde, It's Always Sunny in Philadelphia, qui raconte au fond les aventures de cinq psychopathes convaincus qu'ils sont de sympathiques personnages de sitcom et où les types peuvent du jour au lendemain se retrouver dans des histoires d'inceste, de crack, de pédophilie et de violence sans le moindre complexe.