holggerson a écrit:Messian a écrit:Par ailleurs, je ne pense pas qu'on puisse atteindre le réalisme par le fait d'une seule salle traitée acoustiquement. Tu peux essayer d’utiliser une mini-chaîne dans une grande pièce parfaitement traitée en poussant le potard à fond pour obtenir un résultat réaliste, et effectivement, tu obtiendras bien la mesure réelle de la distorsion engendrée par la seule chaîne. C'est un tout, et c'est la base même du métier de la haute fidélité, concevoir des appareils capables de reproduire un enregistrement avec le taux de distorsion le plus faible possible, distorsion qui, comme son nom l'indique, déforme la réalité et nous éloigne du réalisme sonore...
Bien sûr que le réalisme découle d'un tout, mais les problèmes liés à ce tout n'ont pas le même niveau de difficulté.
La pièce est un problème très délicat en raison des compétences mis en jeux et des contraintes domestiques propres à chacun. L'importance de la marge de manoeuvre dans la salle, orientera le choix de l'enceinte, qui au niveau matériel est le plus crucial et de loin. Une fois opéré, il ne sera guère compliqué de trouver un ampli correctement dimensionné pour aller avec et il ne me parait pas utile d'évoquer les câbles et la source dont le choix est une formalité. En matière électronique, le dernier problème sérieux réside dans la solution de correction à adopter. Elle sera plus ou moins sophistiquée selon la manière dont le traitement de la pièce est envisagé et selon le système d'enceintes choisi.
Pour moi, le traitement de la pièce, l'enceinte et les solutions de correction electronique sont donc les trois thèmes à privilégier si l'on souhaite avancer dans cette discussion sur la reproduction sonore réaliste.
je laisse à l'appréciation de chacun le niveau de difficulté des différentes étapes vers une écoute de qualité, ce qui me paraît dépendre avant tout des compétences que l'on peut avoir ou ne pas posséder. Mais ce qui me paraît certain, c'est que chaque étape vers une écoute de qualité est importante, aussi importante que la précédente ou que la suivante. Chaque amélioration laisse apparaître avec plus d'acuité les défauts de ce qui précède ou de ce qui suit. Le traitement du local peut mettre en lumière les éventuelles insuffisances des enceintes, le remplacement des enceintes démontrer la piètre prestation des amplis, de bons ampli mettre en lumière la pauvreté des sources, ect....La source (numérique comme chez moi) ou les sources par cd ou analogiques (comme chez d'autres) sont évidemment essentielles puisque elles sont à l'origine de la restitution musicale. Mais il ne sert pas à grand chose de posséder une ou plusieurs sources de très haute volée si le reste de l'installation ne peut suivre. Tout est effectivement dans tout.
J'ai utilisé à dessein comme cible à atteindre une écoute de qualité plutôt qu'une écoute réaliste qui me paraît une expression porteuse de malentendus car donnant dans l'illusion. En effet, comment apprécier si une restitution musicale est réaliste puisque on ne peut entendre que la restitution et pas l'original ? Il n'y a donc pas de rapport certain avec la réalité si ce n'est avec l'imagination de ce qui serait la réalité. Chacun a entendu un piano, un concert de jazz ou symphonique, un quatuor à cordes, mais jamais (sauf exception rarissime) le piano, la cession ou le concert (souvent en studio sans publique) qui ont été enregistrés et que l'on reproduit chez soi. L'acoustique de votre salle d'écoute, quel que soit le traitement qui la bonifie, ne sera jamais celle du lieu d'enregistrement et vos oreilles ne seront jamais placées à l'endroit des micros, heureusement d'ailleurs pour la bonne santé de vos tympans. Ce qui fait la véracité d'une restitution, ce n'est donc pas quelle soit réaliste mais qu'elle corresponde à l'image sonore que vous vous faites de la réalité, image très personnelle et qui est plus qualitative que réaliste. Cordialement Olivier