fredicol a écrit:Pendant des années, je me suis battu tant sur les métadonnées que sur les formats... Mais ces énormes "machines" ont des protocoles à eux et on ne pèse pas grand chose. Pour les métadonnées par exemple, les nomenclatures imposées par iTunes notamment, sont à s'arracher les cheveux et frisent parfois l'absurdité. Or, nous savons bien qu'en classique et qu'en jazz, cela est primordial. Et je ne parle pas non plus des titres originaux dans une langue précise qu'on ne trouve pas (que l'on cherche Scènes d'enfant, Kinderszenen ou Scenes from Childhood, on ne trouve pas les mêmes phonogrammes alors qu'il s'agit de la même oeuvre).
Pour finir, Sony nous demande des DDP et j'ignore ce qu'ils fournissent à leur tour... Du coup, on a arrêté de fournir les 24bit et ne les distribuons qu'exclusivement sur le site de Fondamenta
Le modèle du streaming est une énorme supercherie pour les producteurs indépendants. C'est nous qui apportons essentiellement la diversité des phonogrammes et motivons les abonnements alors que le consommateur final écoute essentiellement ce qu'il aurait téléchargé illégalement. Je ne donne pas cher du streaming dans ces conditions lorsque les producteurs indépendants en auront assez de faire figure d'appât et de mettre quasiment gratuitement leur catalogue à disposition... D'ailleurs, lorsqu'il s'agit des indépendants, ils n'ont pas la possibilité de différer les sorties physiques des sorties numériques alors que Warner, Sony et Universal sortent parfois le numérique des gros coffrets Callas, Horowitz et autres, bien après leur sortie physique...
Les métadonnées : c'est une catastrophe ! Il n'y a pas un album qui soit bien renseigné sur les plate-formes de vente et de streaming. Pas un seul... Même quand on achète directement sur le site d'un éditeur : selon mon expérience. Je n'ai jamais acheté sur le site de Fondamenta, en revanche. Donc je ne sais pas.
J'ai parlé de ça avec divers éditeurs et avec le fondateur de qobuz qui est une veille connaissance (depuis 1979 !) : tous se renvoient la balle. Aucun n'est capable d'avancer...
C'est tellement nul... qu'on peut se retrouver aussi avec une métadonnée qui rend le nom même du fichier si long qu'il est impossible de l'intégrer dans on player d'ordinateur, impossible de le copier aussi quand on fait une sauvegarde de sa collection... car le nombre de signes dépasse les possibilités de Windows (256 signes) et même de Mac... ça m'est arrivé pas plus tard qu'hier avec un album... dont le nom de plusieurs plages faisait 6 lignes ! Car le titre de la pièce était trois fois répété à la suite.
Pour la qualité des fichiers qui se perd entre ce que vous envoyez et ce que les sites vendent ou louent à l'usage - le streaming. Il y a quand même un gros problème là !
On ne va pas trop compter sur les revues pour en parler : ce problème n'effleure pas leurs rédacteurs hifi perdus dans leurs écoutes de matériels et de câbles.
Je vais quand même en parler à Diapason, car le boss de la partie disques à justement fait son édito ce mois-ci sur la "dématérialisation" et qu'il y aborde la notion de qualité... (à mon avis pas trop comme il faut, mais c'est une autre histoire).
Car il y a une technicienne sérieuse qui travaille pour Diapason (elle fait les commentaires techniques des disques). Elle bosse dans un studio et fait du mastering, entre autres choses : aucune manipulation de fichiers informatiques ne lui fait peur. Et elle peut comparer plusieurs échantillons de CD du commerce et leurs versions en ligne à acheter et à louer annoncées en qualité CD... pour voir où il peut y avoir des différences.
Le reste ? Ce sont des histoires entre producteurs et distributeurs : elles sont d'un autre ordre, mais il est évident aussi que les journaux devraient s'y intéresser de près : c'est plus intéressant que leurs papiers confondant compression numérique avec pertes et compression de dynamique... car le poids des gros distributeurs sur le marché nous rejoue la concentration des disquaires : quand tous ont tout misé sur la Fnac à partir du milieu des années 1970, on a vu ce que ça a donné...