Comme dans une autre vie, j'ai œuvré quelques années, pistolet en main dans les cabines de peinture, voici ce que je connais, qui relève autant de la logique que d'une spécialisations, inhérents à l'application au pistolet, mais aussi comment on prépare les surfaces.
Préparation
Après ponçage des mastiques posés pour boucher les trous, et autres irrégularités, on met sur le bois brut une couche de peinture liquide, donc fine.
Quand elle est bien sèche :
on égraine avec un papier de grain moyen, vite fait, sans descendre la couche de peinture fine,
on dépoussière,
on met une couche de peinture épaisse.
Quand c'est sec,
on pulvérise un voile de peinture en bombe, généralement très volatile, donc à séchage très rapide, de couleur contrastant avec la couleur de la peinture appliquée : c'est ce qu'on appelle un guide de ponçage
Quand c'est sec, on ponce à la cale avec un papier fin sans trop appuyer, et on voit les irrégularités des surfaces, qui selon leur profondeur, doivent alors être mastiquées.
On ponce les mastiques, on remet une bonne couche de peinture, qui sera la dernière couche de peinture d'apprêt.
Après séchage, on ponce à la main, (cale exclue) avec un papier très fin pour avoir une surface très lisse, laquelle recevra la couche de peinture finale.
Les surfaces doivent ensuite, juste avant de pendre, être essuyées avec un chiffon propre imbibé de diluant.
Et on arrose...avec quoi ?
Quelle peinture ?
l'acrylique
séchage rapide, et les normes sanitaires ayant imposé des produits à la nocivité réduite, cette peinture est très courante.
Le diluant de cette peinture, c'est l'eau ; tout le monde connaît. Pour nombre de travaux, cette peinture acrylique remplace
la peinture glycérophtalique (ou peinture synthétique)
avantages : travail sur la fusion des couches entre elles pour finaliser une surface parfaitement lisse et visuellement "soyeuse" avec un satiné, glacée avec un brillant...
Inconvénients : nécessite des solvants qui dépassent les normes sanitaires : diluant synthétique, ou, si on veut accélérer le séchage : diluant cellulosique, diluant plus léger, plus volatile.
Les résines glycéro sont, je crois plus résistantes à l'usure que les acryliques ; je vous laisse approfondir le sujet...
On observe que la nature du produit (afin d'être sûr de ce qu'on achète...) est de moins en moins indiquée sur les emballages...
Il faut donc prêter attention à l'indication sur la compatibilité des solvants :
si il est indiqué "Dilution et nettoyage des outils à l'eau", la peinture est une acrylique.
Si indication "Dilution et nettoyage des outils : white spirit", la peinture est une glycéro.
Le white spirit est historiquement le diluant employé dans les peintures en bâtiment, car il est très lourd, gras, et, en allongeant considérablement le temps de séchage, il donne à la peinture le temps de bien "tirer" quand elle est appliquée au pinceau.
La même peinture, diluée au White Spirit double allégrement le temps de séchage : à peu près 24 h) comparé à une dilution au diluant glycéro (synthétique).
Diluée au white spirit, l'application d'une glycéro au pistolet est ingérable : ça coule très facilement...
On peut évoquer, mais brièvement, les autres natures de peinture :
polyuréthanes,
époxyliques,
etc
toutes ces peintures nécessitent des formulations d'application assez précises, en l'occurrence l'adjonction de durcisseurs, et de diluants spéciaux.
Etuvées à 60° en cabine, elles deviennent très résistantes à l'usure, aux solvants, aux hydrocarbures, aux variations de température, etc
pour la finition d'enceintes, on a pas besoin de produits comme ça, nettement plus chers , et au ratage assuré si l'on est pas familiarisé avec ses particularités d'application...
Au pistolet, je suis resté pratiquant des glycéros. Je connais très bien les particularités d'application, donc quand je remplis le pistolet, je sais que je vais me faire plaisir, aussi bien en brillant qu'en satiné. Et une autre raison de ce choix est qu'on trouve aisément des vernis glycéro pour ajouter à la peinture, pour donner de l'épaisseur, augmenter le brillant d'une finition. En satiné, l'adjonction de vernis est évidemment moins visible, mais il donne plus de résistance à la finition...
Je n'ai jamais travailler l'acrylique au pistolet.
Au pistolet, tout repose sur le comportement de la peinture dans le processus de séchage :
une acrylique est diluée à l'eau, donc elle exige plutôt une bonne température pour l'évaporation aqueuse,
La désolvatation d'une glycéro est moins sensible à la température.
Dans le processus de désolvatation, la glycéro est évidemment collante, jusqu'à ce qu'elle devienne hors poussière. Au pistolet, on joue sur le timing de la désolvatation.
Application.
Sur les surfaces parfaitement dépoussiérées:
on met une première couche légère, et on reste attentif à la désolvatation : quand la peinture colle à peine au doigt :
on met ce que j'appelle une couche de charge : la peinture doit être épaisse pour donner à la finition une épaisseur visible. On a donc bien chargé mais sans chercher à obtenir tout de suite l'aspect très lisse qu'on espère, sinon, on risque d'en mettre trop et il y a risque de coulure.
Comme la couche précédente était collante, elle accroche la couche épaisse et l'empêche de couler.
Ensuite, on dilue la peinture restante pour obtenir quelque chose de bien liquide.
Quand la couche épaisse est à peine collante, on arrose avec cette peinture liquide, qui aura pour effet de diluer, de faire fondre la couche inférieure, de régulariser l'aspect global. Le résultat est imparable : un aspect lisse, soyeux ou glacé
Les pistolets basse pression qu'on trouve chez Leroy Merlin et autres commerçants de bricolage sont parfaits pour ces petits travaux
Au pinceau, ou rouleau, la préparation est évidemment la même, mais, moi, un rouleau, je m'en mets autant sur les pompes que sur le mur, donc...