Scytales a écrit:J'ai lu, comme toi, et je l'ai écrit, plusieurs fois, pour rendre compte du contenu de cette étude, que les auditeurs avaient exprimé une préférence statistiquement significative (précisons ici que cela signifie que cette préférence ne peut pas être le fruit d'un hasard) pour les enregistrements en DSD sur les enregistrements en PCM. C'est difficile à manquer, puisque c'est la conclusion de l'article et que c'est ce qui est mis en exergue dans son résumé. Et c'est encore plus difficile à manquer à la lecture de l'intégralité de l'article et à celle du tableau synthétique des résultats statistiques (table 3 en page 10 de l'article).
Au moins nous avons la même lecture de ce document.
Néanmoins, notre analyse (personnelle) concernant l'importance du grave est quelque peu différente même si les auteurs en parlent :
Scytales a écrit:Ce que je dis, moi, après avoir pris connaissance du dispositif expérimental exposé dans l'article et fait fonctionner mon esprit critique, c'est, je me répète, qu'il n'y avait pas une seule variable dans les comparaisons (le format de codage), mais deux (le format de codage et la réponse en fréquence dans le grave) et que donc, on ne peut pas affirmer que la cause de la préférence exprimée par les auditeurs porte exclusivement sur une variable (le format) et pas l'autre (la réponse en fréquence dans le grave).
Et je constate que je ne suis pas le seul à avoir relever cette incertitude, puisque les auteurs de l'étude eux-mêmes ont constaté qu'il existait une possibilité que les auditeurs ait pu exprimer leur préférence, non pas en raison des propriétés de chaque format de codage, mais parce qu'il s'est trouvé que l'enregistreur numérique utilisé pour produire les enregistrements DSD et PCM de test n'avait pas la même réponse en fréquence dans le grave dans les deux formats. Et, comme moi, les auteurs de l’article eux-mêmes ont constaté que la probabilité que les auditeurs ait préféré une réponse une fréquence dans le grave plutôt que le format DSD est d'autant plus élevée que des enregistrements qui comportent très peu de grave et beaucoup de hautes fréquences n'ont pas permis de mettre en évidence une préférence statistiquement significative pour le DSD sur le PCM, alors que des enregistrements qui, au contraire, comportent beaucoup de grave ont permis, eux, de mettre en évidence une préférence statistiquement significative des enregistrements en DSD sur ceux en PCM.
Et j'ajoute enfin mon dernier commentaire, qui est que si on veut savoir si les auditeurs ont préféré un format ou une réponse en fréquence plus linéaire dans le grave, il suffit de refaire une nouvelle expérience avec le même matériel. Mais cette fois-ci, soit en comparant deux enregistrements en DSD dont l'un est corrigé dans le grave pour imiter la réponse en fréquence de l'enregistreur en mode PCM, soit en comparant un enregistrement DSD à un enregistrement en PCM dont le gain dans le grave est corrigé pour l'aligner sur la réponse en fréquence en mode DSD. De la sorte, si dans le premier cas les auditeurs expriment une préférence significative pour le fichier DSD avec la réponse linéaire, non corrigée, on saura qu'ils avaient préféré la réponse en fréquence, et si dans le second cas les auditeurs persistent à exprimer une préférence significative pour l'enregistrement en DSD, alors on saura qu'ils avaient préféré le format.
Voilà, c'est tout ce que je dis.
En effet, les auteurs indiquent (indirectement) page 4, qu'une variation de 0,2 db (+/- 0,1 db) ne joue pas sur le rendu final, sur la comparaison car ils ont utilisé cette valeur de réglage des niveaux.
Au sein de leur courbe fig.1 ils montrent les différents de niveaux entre les signaux PCM et DSD. Courbe que je me suis permis de superposer pour une lecture plus facile :
Courbe sur laquelle j'ai aussi indiqué les niveaux 0,1 et 0,2 db et leur fréquence correspondante.
Pour un delta de 0,2 db, nous voyons que cela se fait sentir en dessous de 20 hz (et 30 hz pour 0,1 db).
Toujours page 4 de leur document, ils indiquent utiliser des Génélec 1032A et 8050 pour leur essai dont leur courbe de réponse est :
Pour un delta de 0,2 db (20hz), il est possible de constater :
1032 A : - 35 db
8050 : - 25 db
Pour un delta de 0,1 db (30 hz), il est possible de constater :
1032 A : - 15 db
8050 : - 5 db
Cette variation originelle de niveau entre le PCM et le DSD est largement minorée par le niveau que les enceintes peuvent fournir (aux fréquences données).
nb : on ne sait pas dans quel cas, ils ont utilisé telle ou telle enceinte.Au final et en conclusion, voila où notre "analyse critique" différe quelque peu. Certes les auteurs indiquent (dans leur démonstration mais pas dans leur conclusion) que le grave peut influer sur le résultat de leur étude mais je minorerai cette incidence (même si existe) à la lecture de la courbe de réponse des enceintes qu'ils ont utilisées.
Quant au "room gain" hypothétique, les auteurs indiquent avoir fait leur essai au sein de "chambre sourde" dont on ne connait pas leur courbe de réponse. Je ne spéculerai donc pas dessus.