Test HCFR : StormAudio ISP Mk2, préampli 32 canaux avec màj DTS:X Pro

Test HCFR : StormAudio ISP Mk2, préampli 32 canaux avec màj DTS:X Pro

Compte-rendu de nicolas_DTSman

 

En premier lieu, je tiens à remercier Sébastien Gailleton (StormAudio) pour avoir mis à la disposition de l’Association des Membres HCFR le processeur StormAudio ISP MKII, ainsi que pour son temps, la communication de sa passion et ses conseils pour la bonne mise en œuvre de ce pré-ampli.

StormAudio est une marque Française dont je n’avais jusqu’à présent écouté qu’un produit au travers de l’intégré Focal Astral (basé sur le premier StormAudio ISP MKI). Il s’agit donc ici de découvrir la dernière monture MKII dans sa version quasi complète sur 32 canaux de sorties et surtout l’occasion de pouvoir mettre en œuvre la dernière version de correction acoustique DiracLive équipée du module BassControl.

C’est donc avec une réelle curiosité que je vais participer écouter le rendu audio de ce processeur dans ma salle home-cinema, même si cette dernière n’exploitera pas l’intégralité des canaux de l’ISP.

 

Présentation

L’ISP MKII (pour Immersive Sound Processor Version 2) est le successeur logique de l’ISP MKI. Précisons que ce dernier peut évoluer en MKII par remplacement des cartes internes ce qui prouve la modularité de la conception.

Ce pré-ampli n’est pas à comparer à tous ceux que j’ai pu tester jusqu’à présent. Il n’est pas à mettre entre les mains d’un néophyte tant la configuration est riche et complète. Voir vidéo de présentation des menus commenté par Sébastien G.

C’est donc logiquement un appareil qui se distribue en passant par un intégrateur. L’absence de télécommande fourni avec l’appareil va d’ailleurs dans ce sens. Il est fait pour être piloté au sein d’une installation domotisée. Le pilotage et la configuration se font sur IP via un client léger de préférence Firefox.

Visuellement parlant l’ISP est sobre comme j’aime. Une hauteur conséquente pour accueillir une face arrière bien remplie avec principalement les 32 sorties XLR, excusé du peu! Nous verrons qu’à l’usage il chauffe très peu.

Mention spéciale à l’écran façade du plus bel effet. Il informe l’utilisateur sur les presets utilisés, le flux audio entrant, le DSP/upmixer utilisé etc..

 

Pour trouver un appareil équivalent sur le marché aujourd’hui il faut se tourner vers Trinnov Altitude 32, un autre constructeur Français, avec un prix supérieur mais offrant d’autres fonctionnalités que l’ISP n’a pas.

J’apprécie tout particulièrement l’écran en façade qui change des classiques afficheurs LCD. C’est beau et informatif à la fois. De fait, esthétiquement parlant je le préfère à mon Marantz AV8805 plus chargé.

 

Environnement de TEST

Dans cette salle, l’ISP sera exploité au sein d’une configuration 11.2.4 comprenant 17 HPs répartis comme suit:

  • 3 frontales JBL Pro 4673
  • 2 subwoofer JBL Pro 3635 (modèles passif sans filtrage)
  • 2 front wide JBL Pro 8320
  • 2 surround side 1 JBL Pro 8320
  • 2 surround side 2 JBL Pro 8320
  • 2 surround back JBL Pro 8320
  • 2 front height JBL Pro 8320
  • 2 rear height JBL Pro 8320

Les enceintes sont globalement positionnées suivant les recommandations Dolby Atmos, voir schéma ci-dessous :

 

Les trois frontales sont déployées derrière un écran transonore microperforé ScreenLine de 3m60 de base au format 2.35. Les 12 haut-parleurs surround et Atmos sont volontairement légèrement orientés vers la zone d’écoute principale (sweet spot).

 

L’amplification de la scène frontale incluant les 2 subwoofers est confiée à un bloc 5 canaux Rotel RMB-1585 en liaison XLR. Les 12 autres canaux sont amplifiés par 2 blocs Rotel 6 canaux RKB-650 en liaison XLR vers RCA. En effet l’ISP ne possède logiquement que des sorties symétriques XLR d’où l’emploi, dans mon contexte, de câbles XLR femelle vers RCA mâle.

Cette cohabitation XLR/RCA n’a, ici, posé strictement aucun souci que cela soit en terme de gestion des gains ou quelconque parasitage. D’ailleurs premier point que je m’empresse de vérifier à l’allumage, à savoir l’absence total de souffle sur toutes les enceintes y compris sur les pavillons haut rendement 2 pouces de mes frontales. Voilà un défaut effectivement corrigé par rapport au MKI!

Pour ce premier test, faute de câble XLR manquant je suis resté dans une configuration 9.2.4 avec le même signal envoyé aux paires de surround side 1 et 2. Il s’agit donc de la même configuration que celle exploitée avec mon pre-ampli Marantz AV8805.

 

Mais l’ISP étant capable de gérer davantage de canaux j’aurai pu tester une configuration 11.2.4. Mais en l’état faute de mise à jour DTS:X Pro cette secondaire paire de surround side indépendante ne sera exploité que sur une piste native en Dolby Atmos. Un moindre mal donc.

 

 

COnfiguration

L’ISP est assez bien loti niveau connectique. On note même la présence d’une entrée analogique multicanaux ainsi que d’une entrée XLR stéréo bien venue.

 

Il est indispensable de relier l’ISP en éthernet au réseau domestique pour pouvoir le piloter et surtout le configurer. En effet l’appareil est fourni avec un cordon d’alimentation et puis …. c’est tout. Pas de télécommande. Cela surprend. Une application mobile pour IOS est disponible mais pas encore compatible Android. Dommage vu que j’utilise mon smartphone Android pour piloter/calibrer jusqu’à présent mes sources et pre-ampli. StormAudio étant une petite équipe on peut aussi comprendre que le développement de ces applications soit en priorité secondaire à court et moyen terme.

De même l’ISP n’est pas fourni avec un micro de calibration. J’ai donc utilisé mon micro MiniDSP Umik-1 bien connu des utilisateurs du Dirac dont le rapport qualité prix en fond un choix de base et amplement suffisant.

La vidéo de présentation des menus ainsi que de la calibration Dirac sera plus parlante que des écrits mais voici quelques captures des écrans de calibration DiracLive.

Ci dessous le résultat des mesure sur l’enceintes avant gauche (en rose) et la courbe cible par défaut proposée par le logiciel Dirac (en vert). Cette courbe est légèrement descendante. A ce stade le module bass control n’est pas encore actif mais on observe déjà qu’un bass managment sera nécessaire sous les 70Hz, fréquence en dessous de laquelle le rendement de l’enceinte diminue au sweet spot.

 

Sur la capture ci-dessous le module bass control est activé. Il s’agit d’une des enceintes surround. Dirac propose une coupure à 82Hz. Réglage au Hertz près, bien plus précis que celui offert par mon preampli Marantz par pas de 20Hz. La courbe rose en dessous de 82Hz est celle représentative des deux subwoofers.

Volontairement nous avons boosté légèrement le niveau dans le grave pour une écoute plus physiologique surtout en home cinema. Dans la limite de quelques décibels il ne faut pas hésiter à faire ce genre de correction en fonction de ses gouts sous peine parfois d’avoir une écoute trop « anémique ».

 

Une fois les courbes cibles définies pour chaque enceintes il ne reste plus qu’à exporter le résultat sur le pré-ampli. La version 3 du logiciel Dirac est plus ergonomique que les précédentes avec entre autre le détail du pourcentage de progression du transfert.

A noter qu’il est possible d’enregistrer un grand nombre de preset Dirac sur l’ISP ce qui n’est pas le cas d’autres préampli du marché souvent limité à 2-3 mémoires. Idéal pour réaliser des comparaisons à la volée ou bien se créer plusieurs preset suivant le type d’écoute, film ou musique par exemple. Avec un tel outil nous pourrions passer des heures à optimiser le rendu sonore.

Mais il est grand temps de passer aux premières écoutes 🙂

 

 

Ecoutes et impressions

Place aux premières écoutes en laissant la main à Sébastien pour le pilotage de l’ISP depuis son laptop.

Comme souvent sur ce genre d’appareil nous commençons par le Bluray de demo Dolby Atmos dont les divers extraits nous sont bien connus et nous servent de référentiel.

D’emblée le résultat même à haut niveau d’écoute (un peu trop haut d’ailleurs) me semble homogène et bien égalisé. Un grave bien propre et fusionnel avec les frontales. Je retrouve le grave que j’avais fortement apprécié quelques mois auparavant avec le test du Lyngdorf MP60. Bien dosé, qui traine peu et qui tape juste comme j’aime. Forcément les amateurs d’infra n’auront pas leur compte sur mon installation dont les sub résolument « cinéma » ne sont pas prévu pour, en revanche au second rang le room gain offre un boost dans les basse fréquences qui permet une écoute un peu plus physique.

Autre point qui ressort d’emblée c’est la richesse des détails. Forcément c’est une écoute de démo et donc on tend l’oreille plus que de coutume pour relever toutes les qualités et défauts mais il m’est apparu obtenir une richesse de détails en particulier dans la scène surround que je n’avais jamais obtenu jusqu’à présent ni avec le Lyngdorf MP60 ni avec le Marantz AV8805. En somme une véritable bulle sonore bien maitrisée surement mieux mise en valeur à l’aide de l’égalisation DiracLive.

Seul petit point négatif, un aigu un peu agressif surtout à très haut niveau d’écoute et un son un peu « saturé » sur les Top Rear lors du survol des vaisseaux sur le teaser Dolby Atmos Horizon. Après plusieurs test, il me semble avoir décelé un défaut type boucle de masse sur la seconde carte de sortie XLR (celle exploitant les sorties 17 à 32), justement la carte sur laquelle j’avais relié ces deux canaux Top Rear.

Suite à cette première écoute et ce son un peu montant dans l’aigu des le lendemain je me suis empressé de refaire une seconde calibration Dirac dans un autre profil pour comparer à la volée. Cette fois j’ai pris le temps de réaliser la totalité des 17 mesures sur mon propre laptop MacOs. Mon vieux laptop tournant sous Windows 10 qui me sert d’ordinaire aux mesures ColorHCFR et REW s’est révélé insuffisant en ressource pour faire tourner le logiciel DiracLive 3.

Suite à cette nouvelle calibration je repasse les mêmes extraits et je retrouve un aigu plus doux (comme sur mon marantz finalement) qui suit plus naturellement la pente descendante des pavillons des frontales. Le son me convient désormais sur tous les registres. Je m’empresse donc de passer quelques morceaux du concert de Hans Zimmer avec un beau volume d’écoute pour un rendu « Live ». Résultat, j’ai enchainé morceau sur morceau si bien que l’intégralité du concert a été visionné…cela se passe de commentaire. C’est tout simplement que le résultat était excellent à mes oreilles: j’étais dedans! Le contrat est rempli.

D’un point de vue purement subjectif, à ce jour, l’ISP est le processeur qui m’a donné le rendu le plus homogène et qualitatif sur mon installation. Le Lyngdorf testé quelques mois plus tôt était excellent aussi (peut être même meilleur dans l’intégration du registre grave) mais j’étais obligé de jouer avec les filtres paramétriques pour calmer les hautes fréquences. Suite à ces premiers jours de tests j’ai rebranché mon Marantz. Même si ce dernier ne démérite pas, c’est principalement sur le registre du grave où le StormAudio est devant. Le grave sur ce dernier est plus sec et mieux en phase avec les frontales. De même le StormAudio ISP fait davantage ressortir les micro-détails des pistes multicanaux pour un rendu surround et Atmos extrêmement riche.

Je regrette surtout l’absence de prise en charge de lecture audio sur prise USB, pourtant pratique quand on dématérialise sa CDThèque sur disque mobile. J’aurai pu approfondir davantage mes test sur le plan hifi stéréo (pistes PCM, DSD ou autres)

Malheureusement pour des raisons personnelles j’ai du écourter mon temps de test de l’ISP. Je laisse donc la main à Frédéric et Dominique pour la suite des réjouissances.

 

Conclusion

Voilà un pre-ampli haut de gamme qui offre une excellente prestation audio tant sur le plan du décodage et que sur l’homogénéité du rendu. Mention spéciale à l’utilisation du DiracLive avec le nouveau module BassControl. Moins plug and play que les égalisations actives concurrentes (Audyssey XT32, YPAO, RoomPerfect pour ce ne citer qu’elles) elle offre cependant une customisation qui permet à l’utilisateur averti d’obtenir un résultat aux petits oignons.

J’aime bien l’opposer au Lyngdorf MP60 testé dernièrement dont les tarifs sont similaires. Ce dernier était plus simple de mise en œuvre et limité à 16 canaux là où l’ISP MKII est ultra riche en réglages et configuration. Dans les deux cas les prestations audio sont de haut niveau mais en ce qui me concerne une légère préférence pour le StormAudio qui permet une plus grande finesse de réglages.

Mais l’ISP n’est pas un appareil grand public à mettre entre toutes les mains pour sa configuration ultra complète et l’absence de télécommande qui vont demander une intégration au sein d’un système prévu à cet effet.

Nul doute que dans une salle équipée des haut-parleurs Atmos/Auro/DTS:X et à plus forte raison pour faire du filtrage actif, cet ISP est à mettre en tête de liste en concurrence directe avec le Trinnov Altitude 32 dont le tarif est aussi bien plus élevé.

Il s’agit d’un produit unique. Avec le Trinnov c’est le seul capable d’exploiter les 17 canaux de mon installation et à plus forte raison si je décidais un jour de passer en filtrage actif sur mes 3 frontales (on passerai alors à 20 canaux!). Ce qui éviterait d’user de filtres externes et multiplier les conversions N/A et A/N.

Outre l’absence de télécommande ou d’appli de remoting sur OS Android, finalement ce qui me manque surtout sur le StormAudio c’est la présence d’un lecteur audio sur prise USB ou Réseau pour lire ma CDthèque dématérialisée ou bien faire du streaming (Webradio et consor).

Quoi qu’il en soit l’ISP MKII est un appareil d’exception pour les salles home cinema qui recherchent le must du must. Et le fait qu’il soit made in France est d’autant plus appréciable. Je ne peux que souhaiter longue vie à ce produit en souhaitant le meilleur pour les évolutions software et hardware à venir!

Les Points forts:
  • Qualité et précision du décodage
  • DiracLive avec BassControl efficace et customisable sur plusieurs mémoires
  • Configuration ultra riches (plusieurs profils de salles, de courbes d’égalisations etc…).
  • 32ch canaux de sortie et possibilité de filtrage actifs sur 3 voies par enceintes
Les Points faibles:
  • Pas de télécommande
  • Pas d’application mobile compatible Android
  • Pas d’entrée USB pour lire l’audio dématérialisée
  • Quelques « pitch » audibles dans les enceintes sur changement de format sonore

 

Nicolas_DTSman
HCFR – Octobre 2020

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au Stormaudio ISP Mk2 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/storm-audio-isp-mk2-pre-16-24-ou-32-cx-test-hcfr-post-1-t30106441-15.html

 

 

 

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