» 17 Mai 2006 11:18
Comme je le disais à certains d'entre vous qui m'ont contacté par MP, la réalisation et la réussite d'un salon dépendent de plusieurs facteurs. Tout est mené sur le fil du rasoir et réussir un salon implique qu'on ne rencontre pas de problèmes imprévus.
Je ne cesse de le dire mais si l'on veut avoir des chances d'entendre les choses dans les meilleures conditions possibles, le mieux est d'assister aux dernières démonstrations car tout aura été tenté entretemps pour tirer le meilleur profit des lieux ou règler un problème inattendu.
Il faut admettre que si des audiophiles savent entretenir un forum à propos de leur installation personnelle, qu'ils cherchent toujours à optimiser alors qu'ils vivent en permanence dans leur propre maison ou appartement, que dire de gens qui arrivent de loin et découvrent l'acoustique d'une salle dont ils ne connaissent que le plan sommaire qu'on a bien voulu leur envoyer.
Pour l'audiophile, tout dépend de ce qu'il vient chercher: s'il vient pour le meilleur, mieux vaut se présenter en fin d'après-midi de dernier jour; s'il vient pour voir comment on peut se ramasser (si, si, ça existe des gens comme ça), la toute première démo du salon est à conseiller.
Il faut bien comprendre la façon dont les choses se passent. Tout commence par un voyage de plusieurs centaines de kilomètres dès le matin (plus de 500 dans le cas présent) puis, sans prendre le temps d'une pause, on vide les camions et on monte le matériel dans les étages. Puis on déballe et on met en place, sans oublier de câbler. Remuer des Classé, des 800, les blocs de pierre des Nautilus après un voyage est toujours une aventure assez éprouvante.
Et tout ceci est le lot de chaque salon, quel que soit le constructeur. Nous sommes tous logés à la même enseigne.
Quand tout paraît prêt, il n'est pas loin de 22 heures et l'on allume les appareils qui sont froids. On ne peut donc que mettre en boucle pour toute la durée de la nuit afin de chauffer le matériel. Pour l'écoute, la journée a été physiquement bien trop éprouvante pour que l'on puisse faire quelque chose de très sérieux. Rendez-vous est donc donné au lendemain matin très tôt.
Et le lendemain, il y a quatre salles à optimiser, ce qui est faisable quand on a l'expérience et à condition qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise et le Sofitel de Toulouse nous en a réservé une de toute première qualité: tension inférieure à 210 volts et absence de terre signalée par les afficheurs des Classé. Le temps de joindre le technicien de l'hôtel (en week-end et à 60km de là) pour tirer une ligne depuis un tableau (pas de disjoncteur donc opération en direct sur des fils sous tension) et nous avons pu règler un premier problème et récupérer du 220v. Malheureusement ce n'était pas tout, faute de terre il fallait réétudier tout le câblage car nous entendions de très (trop) grandes différences entre les câbles selon le type de raccordement de la masse. Certaines liaisons demandaient un raccordement de la masse mécanique et d'autres non. Il fallait donc tester chaque configuration et déterminer le type de raccordement convenable. Pour cela, il aurait fallu repousser l'ouverture à samedi après-midi, le temps de réaliser les modifications sur les câbles. Ce n'était pas possible et ce n'est que dans la nuit de samedi à dimanche que ces choses purent être faites. Ceci explique pourquoi la différence fut si grande entre les deux jours car nous avions plusieurs choses à faire en même temps.
Pour ce qui concerne le niveau sonore du système multicanal, je me suis contenté de reproduire les enregistrements à leur niveau normal, tels que j'entend les musiciens quand je fais leurs disques. Orgue, percus, choeur, trio de jazz n'étaient pas plus fort qu'en réalité.
Pour le cinéma, d'après les spécifications THX, j'étais plutôt 2 ou 3 dB en-dessous du niveau officiel. Restent les Tontons Flingueurs dont la scène est amusante mais la bande son pas terrible. On procédera autrement une prochaine fois.