Je me suis regardé le 3/4 des épisodes
sur mon LCD HD de grande taille non, ce n'était pas terrible
Mais sur le Liyama 21 pouces en plein écran, à tube, c'est tout à fait visible en plein écran.
De plus, sur le lien que j'ai donné, les sous-titres en français sont tout à fait acceptables.
Ensuite, pour pouvoir regarder ça, à mon sens, il faut soit :
-Etre un fanatique absolu de la série, au point d'être curieux de voir l'origine
réelle des Cybermen, Daleks...car si vous l'aimez seulement beaucoup, la nouvelle série, croyez moi sur parole, mieux vaut faire travailler votre imagination lorsque Tenant évoque avec nostalgie la planète des seigneurs du temps ou avec crainte la planète Skaro, ou encore le machiavélique docteur qui y a crée les Daleks
-Avoir plus de 60 ans et être nostalgique de cette époque où on prenait le temps et s'émerveillait d'un rien, même à la TV
-Avoir une âme profondément anglaise.
-Considérer l'ancienne série comme un matériel d'étude pour affiner votre compréhension des moeurs, en particulier leur stupéfiante évolution tout au long de la série.
Par exemple, la petite fille du premier docteur, toute surdouée et extrèmement intelligente qu'elle puisse être, est considérée et traitée comme une enfant devant être prise en charge, une sorte d'adorable petite dinde dont le destin est de se retrouver enfin soumise à l'homme dont elle tombe amoureuse pour y trouver ses "racines" (dans l'épisode où les Daleks ont envahi la terre, on a un final où le discours du docteur est consternant de machisme crasse aux yeux d'un homme de la fin XIXième siècle, genre "voila maintenant que tu es une femme, ta place est avec ce gars là, tu es encore ma petite fille mais il est temps de devenir une épouse, au revoir et à la prochaine j'ai condamné les portes").
Susan (la petite fille du docteur) est l'exact opposé de Rose, jeune londonienne blonde, peu éduquée mais indépendante, autonome, libre, prenant même affectivement en charge sa mère et son petit ami. Il est évident que les scénaristes ont établi ce contraste volontairement entre la première "compagnon" du docteur et Rose.
-Considérer l'ancienne série comme un matériel d'étude pour contempler l'évolution d'une série TV à travers les années.
-Constater avec stupeur qu'effectivement, en plusieurs décennies d'une série où tout le monde se balade à travers le temps et l'espace, il y a pourtant bien peu d'erreurs : tout reste parfaitement cohérent
à partir de quand la série est-elle devenue visible par tout un chacun ? difficile à dire
J'ai apprécié le coté désuet et fauché de la série en noir et blanc, d'autant plus que le "choc culturel" avec notre époque se pose vraiment là
Dès que la série est en couleur, avec le troisième docteur, le dandy, coincé sur la terre et condamné à aider le brigadier Leslie Stewart, on a une unité de lieu (la terre) qui en fait une série relativement regardable.
Avec évidemment de gros "what the fuck" au niveau des trucages et effets spéciaux mais c'est sympa
Mais je tiens toutefois à attirer l'attention de l'honnête lecteur sur le fait que pour beaucoup d'entre vous, le complexe du feu clignotant sera tout à fait de rigueur pour vous donner une idée de ce que ces 26 saisons de doctor Whovous feront éprouver :
Vous pouvez regarder un feu clignoter pendant des heures, en attendant impatiemment que pour une fois il se passe autre chose, tout ce que vous arriverez à faire, c'est à en éprouver une sorte de sentiment de dilatation du temps illustrant à merveille les concepts de temps et de durée chers à Bergson.
En 1963, vous pouviez regarder un bête feu clignotant et vivre cette expérience métaphysique pendant des heures.
En 2015, vous pouvez faire la même expérience devant un feu contemporain et constater qu'en un demi-siècle, les scénaristes, électriciens, désigners...présidant à l'élaboration du déroulement narratif d'un feu clignotant n'ont fait strictement aucun progrès : le tout est et reste d'un ennui mortel nous plaçant devant notre finitude à la fois en terme de lieu ou d'espace.
Toutefois, si vous deviez éprouver ce sentiment devant docteur who anciennes saisons, je tiens à vous rassurer sur un point important : là où les concepteurs de feux clignotants ont lamentablement échoué à faire évoluer le concept de leur court mlétrage minimaliste, les créateurs de série TV en général et ceux de Docteur Who en particulier ont accompli des progrès phénoménaux dans
tous les domaines.