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Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

[FILM] Deep end - Jerzy Skolimowski

Message » 27 Juin 2011 18:31

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Amis parisiens (que j'envie sur ce coup-là), ne ratez pas ça, Carlotta a la formidable idée de ressortir en salles (le 13 juillet) l'un des plus grand films de l'histoire du cinéma.

Résumé : Adolescent de 15 ans, Mike se rend à son tout premier jour de travail : il vient d’être embauché dans un établissement de bains publics de l’East End londonien. Sur place, sa collègue Susan est chargée de lui présenter les lieux. Le jeune homme est tout de suite attiré par cette jolie rousse plus âgée que lui. Alors qu’il découvre une atmosphère étrange autour de la piscine, Mike doit faire face aux avances d’une cliente échaudée. Peu à peu, Susan joue avec l’inexpérience du garçon, profitant de son admiration candide pour le faire plonger dans une dangereuse spirale de fantasmes et d’obsession…
Réalisé par Jerzy Skolimowski
Avec Jane Asher, John Moulder-Brown, Karl Michael Vogler...
Origine : Grande-Bretagne, Allemagne
Genre : Drame
Date de sortie cinéma initiale : décembre 1971
Date de reprise cinéma : 13 juillet 2011

Sous ses apparences de comédie outrancière ou de joyeux bizutage, Deep End dissimule un drame cruel de l’adolescence qui navigue entre thriller psychologique et tragédie romantique. Avec un sens ahurissant de la composition plastique, Jerzy Skolimowski suit la déambulation d’un garçon hanté par l’image d’un amour insaisissable. Cette oeuvre au ton instable est une plongée frénétique dans l’East End, négatif sinistre du Swinging London qui invoque les ambiances de Répulsion (Roman Polanski) ou de Blow-Up (Michelangelo Antonioni). Traversé par la musique des seventies, de la folk-pop de Cat Stevens au rock expérimental du Groupe Can, Deep End est l’un des films emblématiques du cinéma indépendant.

JERZY SKOLIMOWSKI, L’OEIL DU PEINTRE
Le cinéma de Jerzy Skolimowski ne ressemble à aucun autre, à l’image de cet artiste protéiforme qui se définit aussi bien comme un peintre ou un poète et qui a été boxeur dans une vie précédente. Devant Deep End, on est saisi par l’éclatant équilibre des couleurs et la finesse de la composition picturale. Des murs entiers peints en vert, rouge, jaune, comme chez Jacques Demy. La chevelure rousse de Jane Asher détourée par la neige, on pourrait être chez Douglas Sirk. Et à chaque instant, la puissance visuelle de l’image concentre les émotions contradictoires des personnages, s’attirant ou se repoussant en une abstraction sentimentale.

« Il y a des films sublimes dont on ne peut parler avec personne. Ils échappent aux histoires officielles du cinéma, disparaissent pendant des années, avant d’être injustement oubliés. Deep End est de ceux-là. Je l’ai aimé tout de suite, et il n’a cessé de me hanter depuis que je l’ai découvert. » (Nicolas Saada)

L’ENVERS DES SWINGING SIXTIES
En donnant le rôle de la "Soho bitch" à Jane Asher, qui est alors la petite amie de Paul McCartney et par extension de toute l’Angleterre branchée, Jerzy Skolimowski saccage les clichés des Swinging Sixties. Pire, il tire de sa retraite la voluptueuse Diana Dors, autrefois appelée "la Marilyn anglaise", et lui fait jouer une scène délirante dans laquelle elle atteint l’orgasme en louant les prodiges de l’attaquant vedette de Manchester United : George Best. Libéré du poids du régime polonais qu’il vient de fuir, Jerzy Skolimowski s’amuse, misatirique, mi-dépité, des libertés prétendues de l’Europe de l’Ouest. Son compatriote et ami Roman Polanski en avait filmé le "dead end" (Cul-de-sac). Le "Deep end" de Skolimowski, quant à lui, désigne aussi bien le fond de la piscine que le quartier prolétaire de l’East End, antagoniste décrépi et zone foulée du Swinging London.

UNE BANDE ORIGINALE CULTE
"But I might die tonight" ("Je pourrais mourir ce soir"). Portées par le chant rauque de Cat Stevens, ces paroles prophétiques ouvrent Deep End. Si les mots sont de Skolimowski luimême, le lyrisme du célèbre songwriter britannique donne à la métaphore tout son sens juvénile : crier sa rage de vivre en tentant effrontément la mort. Il faut dire qu’en 1969-70, Cat Stevens est une icône pop qui vient de subir une grave crise de tuberculose. Au sommet de sa carrière, il enchaîne les tubes comme Wild World ou Father and Son mais commence en parallèle une quête mystique et contestataire qui le mènera à sa conversion à l’islam en 1977. Plus tard dans le film, l’inoubliable séquence nocturne où Mike traque Susan dans les rues de Soho est électrifiée par le Mother Sky du groupe culte Can. Cette piste lancinante de près de 15 minutes mêle un groove extatique à un rythme endiablé sur lequel se pose la voix emblématique du chanteur Damo Suzuki. Figure phare du krautrock (courant psychédélique d’Allemagne de l’Ouest) et fervent disciple de Stockhausen, Can nous rappelle que Deep End a été en partie tourné à Munich. La dilatation temporelle que suggère le morceau contribue à la mise en scène de Skolimowski qui mélange les repères et pervertit les certitudes. En joignant ces deux pôles du rock des seventies, l’un populaire et l’autre avant-gardiste, la bande originale de Deep End provoque un court-circuit artistique qui peut définir le film : hétéroclite et bouillonnant.

La reprise de ce film en salles a probablement été décidée suite à la sortie récente du dernier film de Jerzy Skolimowski :

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takeshi29
 
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[FILM] Deep end - Jerzy Skolimowski

Message » 07 Aoû 2011 1:46

Sortie du BD le 28 Novembre chez Carlotta.

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Ils vont devoir faire fort pour égaler l'édition UK (et ce n'est pas gagné, l'édition française semblant ne contenir qu'un seul BD) : Image
takeshi29
 
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Message » 05 Nov 2011 13:12

A l'occasion de la sortie prochaine du BD (que je me suis empressée de pré-commander), je ne résiste pas au plaisir de poster quelques extraits d'une critique réalisée par Etienne Daho pour Libé lors de la reprise en salles le 13 juillet dont parlait Takeshi en ouvrant le sujet. Cette critique est intitulée "Deep End, c'est moi"
Daho y évoque ce film avec une passion communicative, sa critique m'a beaucoup touchée.

"Deep End est le film chéri, celui qui vous construit, celui qu’on pense être le seul à avoir capté. (...) j’ai tenté systématiquement de le faire découvrir et aimer aux personnes qui ont compté pour moi. Genre de test infaillible de compatibilité.
(...) Quel est le grand mystère qui fait qu’une œuvre vous bouleverse, trouve ce petit endroit secret en vous qui vous fait dire : ce livre, ce film, ce disque, c’est complètement moi.
Qu’est ce qui m’a touché dans Deep End ? L’écriture imprévisible, comme dans la vraie vie, cocasse et tragique ? L’identification à l’absolutisme de l’adolescent timide, obsessionnel et idéaliste ? La déception, l’idée que le désir c’est mieux avant qu’on ne concrétise… L’amour physique est sans issue ? Les couleurs seventies, les mouvements de caméra qui tourbillonnent autour des acteurs ? La musique de Can et la chanson de Cat Stevens But I Might Die Tonight ? L’imper jaune et les cheveux orange de Jane Asher dans la neige, superbe ? Le diamant, la bouilloire, la fin sublime et surréaliste, la silhouette en carton de Jane Asher dans la piscine ? Les corps nus dans l’eau ? La scène des hot-dogs ? Les seconds rôles, tous bien ? Qui ne s’est jamais fait serrer par une Milf ressemblant à Diana Dors ? Moi, c’était à Manchester, 15 ans. Le son envoûtant de la piscine aux atmosphères lourdes qui sèment le trouble ?

(...) Deep End, c’est toujours moi. Je ressors de la projection renversé comme au premier jour. On me propose de rencontrer Skolimowski. Trop de choses à lui dire qu’il vaut mieux que je garde pour moi et qui lui auront sûrement été déjà rabâchées mille fois. Je décline. Autour de moi, j’entends dire : "Ah ce film, c’est mon préféré, c’est moi." Ah bon, eux aussi" ?"

J'ai hâte de découvrir enfin ce film.
Plus que 23 jours... :zen:
Fabi
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Message » 05 Déc 2011 1:04

DEEP END

Drame | États-Unis | 1970

Réalisation : Jerzy SKOLIMOWSKI
Scénario : Jerzy SKOLIMOWSKI, Boleslaw SULIK, Jerzy GRUZA
Avec : Jane ASHER, John MOULDER-BROWN, Diane DORS, Karl Michael VOGLER, Christopher SANDFORD
Musique : Cat STEVENS, CAN
Directeur de la photographie : Charly STEINBERGER

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Synopsis : "Adolescent de 15 ans, Mike se rend à son tout premier jour de travail : il vient d’être embauché dans un établissement de bains publics de l’East End londonien. Sur place, sa collègue Susan est chargée de lui présenter les lieux. Le jeune homme est tout de suite attiré par cette jolie rousse plus âgée que lui. Alors qu’il découvre une atmosphère étrange autour de la piscine, Mike doit faire face aux avances d’une cliente échaudée. Peu à peu, Susan joue avec l’inexpérience du garçon, profitant de son admiration candide pour le faire plonger dans une dangereuse spirale de fantasmes et d’obsession…" (source Carlotta)

[youtube]w7pfyGW5vJY[/youtube]

L’éditeur Carlotta Films nous gâte!
Le 28 Novembre 2011 sont sortis en DVD et Bluray le superbe “Deep end” de Jerry Skolimowski dans un master restauré avec un doc de 75 minutes et des scènes coupées.

Dans mon post précédent, j'évoquais un texte particulièrement émouvant écrit par Etienne DAHO, à l'initiative de Libé, à l'occasion de la ressortie du film sur les écrans le 13 juillet 2011.
J'avais été subjuguée par ce texte de DAHO, fan inconditionnel du film .

Quelle ne fût pas ma surprise, en déballant mon Blu-Ray hier, d'y découvrir, parmi les suppléments :

"DEEP END", C’EST MOI ! (4 mn)
Étienne Daho rend hommage à Deep End. Une lecture de l’article qu’il a rédigé pour Libération lors de la ressortie du film en salles.


J'ai cru défaillir de bonheur!
Et effectivement, ce bonus, c'est 4 minutes de délice! La voix de Daho, la fragilité de Daho, la nostalgie de Daho :
«Qu’est ce qui m’a touché dans Deep End ? L’écriture imprévisible, comme dans la vraie vie, cocasse et tragique ? L’identification à l’absolutisme de l’adolescent timide, obsessionnel et idéaliste ? La déception, l’idée que le désir c’est mieux avant qu’on ne concrétise… L’amour physique est sans issue ? (...)
Deep End est le film chéri, celui qui vous construit, celui qu’on pense être le seul à avoir capté. J’ai eu une copie pirate pendant des années, un poster du film dans mon salon et j’ai tenté systématiquement de le faire découvrir et aimer aux personnes qui ont compté pour moi. Genre de test infaillible de compatibilité."


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Et moi, qu'est-ce qui m'a touchée dans Deep End?

L'histoire, oui...
Mike est un adolescent impétueux et maladroit.
Son trouble pour sa collègue, interprétée par Jane Asher, s'exprime de manière naïve et obstinée. Il est tour à tout balbutiant et fougueux, elle est flamboyante, détachée, libre, amusée par son émoi, provocante, jouant avec lui comme avec un yo-yo.
Deep End est un film magnifique sur l'adolescence, le désir, la passion et la séduction.

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Mais Deep End m'a surtout émerveillée par sa beauté formelle.

Pour ses couleurs (le travail sur les couleurs de certains réalisateurs est l'une de mes véritables passions, surtout lorsque ces couleurs, comme ici, sont un élément essentiel de la narration), avec lesquelles Skolimovski joue à la perfection, misant tantôt sur les harmonies, le ton sur ton ou les oppositions, dans un but esthétique ou symbolique, participant à l'intensité dramatique de la relation amoureuse.
Un petit bijou, à la fois visuellement puissant et délicatement sensible dans son atmosphère feutrée et désuète.

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Pour certaines séquences inoubliables, qui m'ont complètement scotchée. (le corps nu de Mike glissant sur la silhouette en carton de sa collègue, sous l'eau, est d'une sensualité torride)

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Pour sa mise en scène fascinante.
Le jeu incessant des portes, notamment, qui voilent ou révèlent, aiguisant pulsions et frustrations agit comme un catalyseur de la passion (les cabines de bains, la porte de la chambre de la prostituée, la porte du club, ...)

Pour son ambiance seventies, l'un des éléments qui me rendent ce film attachant : décors, costumes, musique (Can, Cat Stevens)... l'ensemble est cohérent, sublime et totalement envoûtant!

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Ce film est pour moi une très belle découverte, un bijou esthétique et sensuel extraordinairement séduisant.

10/10

Et pour me faire plaisir, Skolimovski le peintre :

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Fabi
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Message » 05 Déc 2011 21:37

takeshi29 a écrit:Sortie du BD le 28 Novembre chez Carlotta.

Ils vont devoir faire fort pour égaler l'édition UK (et ce n'est pas gagné, l'édition française semblant ne contenir qu'un seul BD) : Image

Carlotta utilisera le même master que l'édition UK, comme pour "Les chaussons rouges".
Le 3ème disque sur l'édition UK, n'est en fait que le film et les bonus du Blu ray.
maxbond
 
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Message » 27 Fév 2012 15:05

Vu hier soir.

Un mot: envoutant.
hydrosaure
 
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Message » 29 Fév 2012 10:35

hydrosaure a écrit:Vu hier soir.

Un mot: envoutant.

Un seul mot mais terriblement bien choisi. :wink:
Et quel plaisir de voir que d'autres partagent mon enthousiasme. :thks:
Fabi
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Message » 01 Mar 2012 18:20

Fabi67 a écrit:
hydrosaure a écrit:Vu hier soir.

Un mot: envoutant.

Un seul mot mais terriblement bien choisi. :wink:
Et quel plaisir de voir que d'autres partagent mon enthousiasme. :thks:

Ca pourrait être la suite des 400 coups de Truffaut, magnifique.
maxbond
 
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Message » 19 Sep 2012 18:49

Le film est programmé le Mercredi 26/09 sur Arte à 23h10. Ne ratez pas cette chance de le découvrir.
hydrosaure
 
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Message » 24 Sep 2012 19:38

Il est aussi ds l'offre 1 BR offert pour 3 BR achetés sur amazon. Du coup je l'ai acheté. J'ai hâte de le voir.
Emmanuel Piat
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Message » 24 Sep 2012 20:12

Merci pour l'info
Vais voir :wink:

La configuration dans mon profil


Et je regardai, et je vis apparaitre un cheval couleur pale, et son cavalier se nommait la Mort, et l'enfer le suivait...Bigre c'est terrifiant tout çà !!
rann
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Message » 26 Sep 2012 9:38

Malheureusement je suis resté derrière la porte verte :(
En lisant les chroniques de Takeshi et Fabi je reconnais parfaitement le film, et elles sont très bonnes.
Mais dans l'autre réalité celle de mon visionnage, il y a un décalage, je me suis ennuyé et j'ai été assez énervé par le personnage de l'ado, une tête à claque comme rarement vu, j'étais pressé que le film se termine :oops:
C'est peut-être le côté poseur, trop visiblement calculé de la mise en scène qui ne m'a pas fait entrer dans le film.
Même les quelques scènes fortes du coup ne m'ont pas transportées, c'est jolie mais je ne suis pas dedans.
Les scènes dans la piscine avec les cheveux de la belle rousse ne m'ont pas fait dresser les poils comme dans celle de la Nuit du chasseur, le couloir avec ses portes m'a fait penser à celui de La règle du jeu de Renoir.
Je n'aime pas pour autant que les vieux films, avec des ados j'ai bien envie de me repasser La vie de Jésus de Bruno Dumont, j'ai le souvenir de l'exact contraire un film très cru et qui lui m'avait pas mal déstabilisé.
Kishizo
 
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Message » 28 Sep 2012 16:37

Resté Derrière la porte verte vous avez dit? :wink:
hydrosaure
 
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Message » 16 Mar 2013 17:59

Hop histoire de remonter le sujet: http://cajaimebien.com/2013/03/christy-lee-rogers/
hydrosaure
 
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Message » 16 Mar 2013 22:02

Wow, il est excellent ce blog, merci (favoris, hop).
Cylon
 
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