J'avais dit Lundi et c'est tellement long a rédiger que nous sommes déjà le lendemain
Je tiens à remercier les intervenants qui ont œuvrés à la réussite de ce week end, notamment teiki arii pour son (long) déplacement, fgero sans qui le comparatif n’aurait pu être aussi abouti et flom pour l’ultime prêt de son matériel.
J'ai réussi à réunir chez moi les lecteurs me paraissant les plus aboutis.
J'aurais aimé pouvoir testé également la Consonance Droplet CD5.0, l'Audionet ART V2 et ressayer la T+A SACD 1245R mais j'aurais certainement plus de chances de les écouter chez des forumeurs.
Par rapport à ma configuration initiale, le Krell et les Kef sont restés tel quel ; seul le processeur Meridian a été remplacé par le Kora Crescendo retubé NOS de fgero.
Ce préampli m’a surpris par son excellent rapport qualité/prestation/prix.
Non seulement il est de conception symétrique, offre une fonction by-pass pour le home cinéma, permet d’attaquer un caisson de graves grâce à ses sorties asymétriques (en plus des sorties symétriques pour l’ampli) mais en plus, il offre des prestations audio remarquables de transparence et de neutralité. Son prix est en plus très correct : 2000€.
Je ne reviendrai pas sur les performances des Kef qui ne cessent de me surprendre car jamais elles ne limitent les électroniques.
Je fais juste un aparté sur le bloc de puissance Krell qui est un vrai caméléon ; il est capable de beaucoup de subtilités, de nuances et de transparences en laissant s’exprimer les lecteurs CD et sans apporter la moindre coloration. Ce n’est pas le cas de toutes les électroniques Krell mais le TAS est loin d’être qualifiable d’électronique dure et aride.
Nous nous sommes échauffés les oreilles avec teiki pendant 2 demi-journée avant de procéder aux tests ; Cela nous a permis d’essayer son intégré Accuphase E-212 OAD qui s’en est tiré royalement pour driver les 205.
L’intégralité des tests ont été fait conjointement avec teiki arii et pour ne pas nous influencer, nous écrivions nos impressions pour ensuite les comparer verbalement.
Il est ressorti une quasi-similitude de nos opinions …
Nous débutons avec la
CAYIN CDT-17A de flom que je connais bien pour l’avoir utilisé à plusieurs reprises.
J’ai toujours était emballé par ce lecteur qui fonctionne sans commune mesure face à mon dvd MARANTZ DV9600. J’ai cependant gardé à l’esprit que d’autres lecteurs testés lors de mon parcours semblaient être supérieurs.
Nous passons au
MARANTZ SA-11S1.
Et c’est une grosse surprise : ce lecteur offre des timbres plus riches mais surtout respecte l’extinction des notes. C’est avec effarement que nous nous rendons compte à quel point la Cayin écourte les notes.
Le SA-11 est aussi moins coloré, plus juste sur les timbres et plus transparent. Il offre d’avantage d’aération et une scène sonore plus ample. Ces différents points ne relèvent pas de la subtilité, c’est assez marqué et cela contribue à procurer une meilleure différenciation des pupitres et une plus grande intelligibilité sur les passages complexes.
Nous trouvons que cela commence très fort et seule la balance tonale vient entacher les multiples qualités de la Marantz. Bien que ce lecteur monte plus haut que son confrère asiatique, il a par contre un embonpoint dans le grave/bas médium.
Le grave est particulièrement mis en avant et comme pour les voix, cela peut être arrangeant sur certains enregistrements mais également désastreux sur d’autres.
Passage à la
MICROMEGA ARIA.
Il n’y a pas besoin de broder sur ce lecteur : son caractère est droit, emprunt de douceur et de fluidité. C’est un produit extrêmement musical qui fait honneur à tout type de musique. Point barre !
Il ne faut pas s’attendre à des timbres subtils, à de la transparence, où à une scène sonore holographique ... Il offre du plaisir grâce à son coté passe partout mais ne peut rivaliser avec le Marantz.
Nous enchaînons sur l’
YBA PASSION 400.
Le changement de caractère est immédiat. Ce lecteur est d’une transparence et d’une neutralité surprenante. Le Marantz semblait avoir placé la barre haute et nous nous rendons compte qu’il est possible d’aller bien plus loin !
C’est consternant de découvrir des voix, des instruments qui semblent réels. Il n’y a pas besoin d’écouter en live un chanteur pour avoir à l’oreille son timbre de voix ; il est évident que le Passion sonne fidèlement.
Nous constatons également une richesse d’informations exacerbée ; les notes rémanentes des instruments idiophones semblent ne jamais s’arrêter, de même que le positionnement des interprètes, l’acoustique du lieu d’enregistrement sont exaltés.
L’yba va même encore plus loin puisque sur Rachmaninov, ces différents facteurs permettent d’entendre la réverbération des notes sur la structure du piano, de pouvoir « visionner » les cordes vibrer sous l’impact des marteaux. C’est le seul lecteur de ce comparatif qui permettra une telle prouesse.
Il en va de même pour la fluidité et la musicalité qui se permettent d’aller plus loin que le Marantz. C’est aussi sur le plan stéréophonique que le Passion se détache notamment en largeur et hauteur. Je précise que la Marantz se défend mieux sur la profondeur mais elle le fait en trichant ; elle projette de manière très discrète le son mais c’est au détriment de l’effacement des enceintes. Ce point reste à prendre avec des pincettes puisque ce n’est pas extrêmement marqué.
Passé ces émerveillements, les points reprochables sont un manque de matière aux 2 extrémités du spectre.
Du côté de l’aigu, ce registre est aérien, léger et un peu plus de matière serait bienvenu. Ce n’est pas un point rédhibitoire, juste un constat.
Le grave semble aussi timide mais pas autant que ce qu’on perçoit au premier abord.
Il est incontestable qu’il est svelte mais en même temps il est caractérisé par une fermeté, une rapidité et un délié hallucinant. Aucun laisser aller n’est perceptible et il se comporte comme lorsque j’utilise la correction acoustique de mon processeur G68 qui prend pour premier facteur le délai impulsionnel de l’enceinte couplée au local plutôt que le niveau en fonction des fréquences.
Ce qui est paradoxal, c’est que d’un côté le grave paraît fluet et de l’autre, en fonction des enregistrements, il est capable de faire preuve de puissance et d’énergie. On a comme l’impression qu’il applique méticuleusement ce qui est écrit sur la galette irisée alors que ces confrères en font plus qu’il n’en faut ; comme si le résultat était altéré en surplus par rapport à l’original.
J’ai alors activé un égaliseur graphique GE850 de Kenwood qui permet de voir en temps réel comment se comporte la musique perçue par rapport aux fréquences affichées et la confirmation fût révélée : le Passion 400 fait un grave conforme à l’enregistrement tandis que d’autres lecteurs comme l’Accuphase (qui semble bien droit) en fait en excès.
En parlant d’
ACCUPHASE, voici le
DP-57 sous les feux des projecteurs.
Le grave reprend la consistance dont nous sommes tellement habitués à entendre mais il reste équilibré comparé au Marantz.
Tous les registres ont plus de matière et à mon grand étonnement, le son est vraiment coloré alors que mes premiers essais en auditorium ne m’avaient pas choqué. Il faut dire que la neutralité de l’yba est telle que cela peut sembler normal et puis, en repassant au SA-11, on constate que ce dernier est moins pigmenté !
Nous observons une grande similitude avec le marantz sur la richesse des timbres, l’aération et l’extinction des notes. A partir de là, on pourrait considérer l’Accuphase comme supérieur grâce à son équilibre mais voilà : en plus de son éclat chromatique, il y a une sensation de lourdeur, de dynamique comme tassée, quelque chose d’indécelable qui rend l’écoute insipide.
Nous finissons ensuite avec un morceaux de choix : la
CAYIN CDT-17A OAD de teiki.
Nous nous rinçons les oreilles à l’YBA et attaquons les écoutes.
Il se dégage immédiatement une rapidité, une vélocité extraordinaire. Les attaques sont fulgurantes sans pour autant donner une impression de dynamique supérieure. C’est remarquable car le réalisme est accru. Dommage à contrario que les notes s’écourtent plus vite qu’il ne faudrait. Nous sommes loin de la Cayin de flom mais pas au niveau de celui du Passion 400.
La coloration est aussi en recul par rapport à sa petite sœur, pour s’apparenter à celle du Marantz. Il fait jeu égal avec ce dernier sur la richesse des timbres et l’aération.
Le tweakage de cette platine offre un plus qu’elle est la seule du dossier à posséder, une précision redoutable comme si une loupe permettait de mettre en relief chaque musiciens. Le résultat est extrêmement vivant bien que cela altère légèrement la cohérence de l’orchestre.
Nous avons passé en revue une autre paire de tube de qualité et il est facile de changer le caractère de la restitution et de l’adapter au système associé.
Conclusion :
Après ce que je viens d’écrire, il est facile au lecteur de conclure du moins bon au meilleur :
La Cayin de flom marque le pas bien qu’elle soit très équilibrée.
L’Aria, c’est la musicalité et l’insouciance à l’état pur.
L’Accuphase est décevante compte tenu que c’est la plus onéreuse (pour info, au japon son prix public est d’environ 2100 €, 2700 pour la D-P67 que j’avais trouvé supérieure et après réflexion, je suis sur qu’il doit pouvoir titiller l’YBA, la Marantz est vendue 2600 €, ce qui serait plus en adéquation avec les performances des lecteurs).
La Cayin de teiki n’est pas la plus homogène mais elle est la plus attachante.
Je ne peux discerner un prix sans utiliser le meilleur atout de la Marantz : le SACD.
fgero a eu l’excellente idée d’apporter des SACD hybrides.
Le passage sur ce format permet un gain en richesse, douceur, fluidité et en neutralité mais malgré ces bonus, l’YBA affiche une sérénité que la Marantz n’arrive pas à ébranler. Sur les grandes formations orchestrales et à fort volume, la Passion 400 est imperturbable, tout reste parfaitement intelligible, avec un respect des silences, sans la moindre trace d’agressivité, ce qui n’est pas le cas de la SA-11. Repasser en lecture PCM fait mal ainsi que pour l’Accuphase qui se comporte de la même manière.
C’est stupéfiant que l’YBA soit d’une telle quiétude alors qu’elle donne est neutre et « claire ». Elle n’est jamais éthérée et alors que l’on s’attend sur des envolées à en prendre plein les oreilles, tout passe en finesse !
Le lendemain de ces essais, des doutes me sont venus à l’esprit et j’ai repassé su le grill la Passion 400 et la SA-11 et même constat ! J’ai alors pensé mettre en défaut l’yba avec des musiques autres que classique et jazz puisque j’écoute aussi beaucoup d’œuvres contemporaines. Le rock est une des musiques les plus mal enregistrées, trafiquées et saturées et je n’ai pas réussi à mettre en défaut ce lecteur. J’ai même redécouvert des morceaux et des voix de chanteurs que je pensais bien connaître.
Il n’y a pas de doutes pour moi: l’
YBA Passion 400 est le lecteur ultime tous formats confondus et parmi ce que j’ai écouté.
Il est en plus évolutif moyennant le remplacement de son alimentation externe par 2 autres modèles plus aboutis ; Il peut devenir ainsi Passion 600, Passion 1000 et Passion 1000 double alimentation.