La comparaison entre ces deux modèles s’imposait donc et ne sachant pour ma part faire de véritable comparaison que côte à côte je faisais livrer mes 4240 non pas chez moi mais chez Elecson (merci Ronan) pour quelques jours afin que je puisse me livrer à cet exercice à tête reposée.
J’arrivais donc mardi dernier guère avant la fermeture du magasin, fidèle à mes habitudes. Ca n’est pas que de la mauvaise volonté, j’ai un métier moi aussi et il suppose quelques contraintes pour que l’on accepte de me payer aussi grassement (private joke à destination de mon employeur, hélas).
Je trouvais tout le petit monde de chez Ronan assez agité, y compris deux illustres passants, notre ami God, qu’il n’est guére surprenant de trouver là puisqu’il y passe plus de temps que chez lui (

Il semble que les 4240, invités d’honneur cette après midi là avait été testées par un peu tout le monde et chacun semblait avoir une idée bien précise des bestiaux mais personne ne voulait m’en parler par avance.
Je partais à coté donc faire mon écoute, avec Alain observateur attentif qui lui semblait bien décidé à évaluer Angus2 évaluant les mc210/4240

Je décidais de commencer par les mc210 histoire de me les remettre en oreille.
On m’avait prévenu que celles-ci risquaient d’être un peu désavantagées car, du fait du volume conséquent des deux challengers en présence et pour rester sur une scène sonore correcte et centrale, les deux 4220 étaient positionnées à peu prés correctement tandis que les 210 les encadraient, très prés du mur du coup.
Désavantagées est un euphémisme, d’entrée il sautait aux oreilles que ça n’allait pas être possible comme ça, les graves sont pour moi un peu le point faible des 210 mais baveux et envahissant à ce point là, je ne les reconnaissait plus. Alain m’explique qu’en plus l’enregistrement qui passe est particuliérement « réverbant » ce qui n’arrange rien. Une petite minute histoire de dire et je passais aux 4240.
On remettait le même morceau (une œuvre orchestrale à Alain, il nous donnera les références s’il nous lit) et une première impression confirmait mon écoute de la veille. La qualité du grave est stupéfiante, puissant mais tenu, bien détaillé et « lisible », une merveille pour moi.
Au dessus c’est très honorable mais le grave est vraiment le point fort sur ce modèle.
En haut c’est très honorable donc mais je perçois par moment un « vrillage » du son notamment sur certaines parties de corde, et une attaque de flûte me choque même carrément.
J’en parle à Alain, et après explication de texte entre ce que j’appelle « vrillage » et qu’il qualifie lui de « nasillard » il m’explique que ça ne vient pas des aigus comme je le croyais mais que c’est symptomatique d’une mise en avant des médiums.
Le vocabulaire et la communication d’une impression auditive sont sûrement ce qui donne le plus de quiproquos sur nos forums. De ce coté là les écoutes à plusieurs aident à établir un vocabulaire commun et à préciser les causes techniques pour les plus novices comme moi.
Dans le même esprit j’appelais forte coloration une écoute qui était en fait bouchée dans les aigues comme me l’a également expliqué Mr Jouan de JFD.
L’idée est la même pour moi dans les deux cas l’écoute est trop douce, trop mat mais il est intéressant de savoir dans le cas présent que ça vient non pas d’une mise en avant des médiums mais des aigus dont la courbe chute en montant en fréquence. Par contre du coup il faudra que j’aille écouter une vraie enceinte très colorée pour voir la différence. Si vous avez un modèle à me conseiller ?
Pour revenir à notre écoute on repassait sur les MC210 mais en échangeant les enceintes de place. Les graves revenaient à ce que je connaissais, pas du niveau des 4240 mais tout a fait correct tout de même. Je me mettais à l’écoute de mes « vrillages/nasillards » et c’est là que l’on se rend compte de l’exceptionnel qualité des mc210. Chaque instrument était parfait d’un bout à l’autre, les cordes splendides et l’attaque de flûte de toute beauté.
Un dernier retour sur les 4240 pratiquement collées au mur à leur tour me montrait qu’elles étaient moins sensibles sur ce point que les mc210 mais le grave en prenait quand même un bon coup. C’est assez incroyable ce qu’un placement (in)adéquat peut bouleverser un rendu.
L’écoute s’est arrêtée là. Il n’y avait plus beaucoup de temps et Ronan voulait absolument nous faire entendre un disque.
Pour résumer cette première impression je dirais que nous avions là deux belles enceintes de haut niveau, tout le monde s’est accordé à dire que les 4240 sont un bon cran au dessus des 3230 (j’évitais pour ma part de donner mon avis à ce sujet compte tenu des circonstances

Alain très sensible au médium en avant ne changera pas d’enceintes tout de suite, personnellement n’ayant pas autant que lui les mc210 dans l’oreille j’y suis un peu moins sensible par contre les graves de la mc210 me dérangent à priori plus que lui.
Globalement, je préfère quand même les mc210 d’autant plus que chez moi il est probable que je sois amené comme sur les mc210 à gérer les graves sous 80/60 hz au caisson, seule solution par expérience qui fonctionne honorablement dans ma pièce.
Il y aussi un impression de dureté un peu plus prononcée pour moi sur la 4240 que sur la mc210, c’est assez léger mais ça aide à faire pencher la balance en faveur des 210.
Le lendemain, je ne pouvais me libérer à temps et j’attendais donc le jeudi pour pousser un peu plus avant ce comparatif. Tout seul cette fois, je sacrifiais un peu la scène sonore en resserrant les enceintes et surtout en les intercalant pour qu’elles aient globalement la même distance par rapport aux murs, (ce qui m’a obligé à faire la danse de saint guy sur le fauteuil, le point d’écoute idéal différant d’un bon mètre selon les enceintes).
Je changeais d’ampli, la fois précédente c’était le Denon et on m’avait affirmé que la 4240 marchait encore mieux sur les blocs Vincent.
Assez rapidement je reviendrais sur le Denon 2200, ces blocs Vincent ça n’est pas ma tasse de thé, tout le monde me dit qu’ils marchent du feu de dieu mais je n’accroche pas, je trouve qu’ils manquent de finesse.
J’enchaînais quelques disques qui confirmaient sans souci l’écoute de la veille, je passai aussi mon « test du clavecin », un peu moins précis sur la 4240 mais pas de quoi en faire un drame.
Un détail me surprenait aussi, les 4240 emplissent moins l’espace que les mc210 alors qu’avec les 3230 c’était l’élément clef qui me les avaient fait choisir à l’époque (dans cette même salle).
Est-ce qu’un haut parleur peut être plus directif qu’un autre placé dans la même boule ?
Globalement, je confirmais donc ma préférence de la veille pour les mc210 mais que l’on ne s’y trompe pas, il n’est pas facile de faire passer les degrés de différence dans un compte rendu et on pourrait à cette simple lecture conclure à des différences énormes. Ca n’est pas le cas du tout, même la différence la plus probante des vrillages/nasillards reste, pour moi, assez fine sauf exception (l’attaque de flûte précédemment évoquée).
Pour trouver une image c’est un peu comme noter le passage de thése des deux meilleurs étudiants d’un doctorat de philo. On aura peut être une meilleure note pour l’un des deux mais ça ne veux pas dire que le deuxiéme aura pondu une œuvre de qualité voisine de celle que vous avez fourni vous-même lors d’un passage hypothétique du bac (à part peut être pour Dub

On est là dans le domaine de l’exceptionnel et c’est incontestablement deux des meilleurs enceintes que j’ai entendu jusqu'à présent. Il faut dire que mon expérience de ces niveaux stratosphériques est quand même limitée, je devrais y remédier dans les mois à venir si tout va bien.