Je voulais ma salle dédiée !
© Texte : Bastien Cluzet , Photos : Grégory Pigot. (Novembre 2003)
Voilà encore un pur passionné qui, ce mois ci, nous présente son système home-cinéma. Sa salle dédiée est l’aboutissement d’un rêve mais elle a nécessité beaucoup de sacrifices.
Marcel fait partie de ces fidèles lecteurs de Cinéma Chez Soi qui, spontanément, nous envoie chaque mois leur «candidature», dans l’espoir que leur installation home-cinéma fasse l’objet d’un reportage dans nos colonnes. Le présent article est donc la preuve que nous portons la plus grande attention à toutes vos lettres et courriers : continuez à nous écrire et, qui sait, vous découvrirez peut-être un jour dans ces pages, votre propre système audio-vidéo… Marcel nous a fait dans sa lettre un descriptif assez détaillé de son système et de tout son historique, qui nous a vraiment beaucoup intéressé … il nous disait qu’il était un passionné de home-cinéma de la première heure, et qu’il avait, petit à petit, convaincu son épouse d’accepter l’aménagement dans la maison familiale d’une salle dédiée à sa passion, en y « sacrifiant » au passage une partie de sa salle de séjour… vous imaginez les réticences de Madame ! Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? C’est ce que nous allons découvrir plus en détails maintenant …
Ma maison et mon cinéma chez moi
Notre ami Marcel est cadre à la SNCF, et à 53 ans, il aura la chance de goûter bientôt à une retraite heureuse et bien méritée. Il habite une maison qu’il a entièrement construite de ses mains en région parisienne, en Seine-et-Marne, pas très loin de Disneyland Paris ( décidemment, la région du parc d’attraction regorge de home-cinéphiles !). Le « cinéma chez soi », c’est pour Marcel une passion ancienne et tenace qui lui tient à cœur depuis près de vingt ans. Il commence en effet son parcours d’audio-vidéophile en 1985, par l’achat d’un système purement hi-fi, composé d’un ampli intégré Onkyo, d’un lecteur de CD Denon et d’enceintes Elipson. C’est à peu près à cette époque qu’il entreprend la construction de son pavillon, un chantier qui va durer quatre ans et qui va lui prendre toutes ses vacances et week-ends. Il branchera son magnétoscope stéréo sur sa chaîne hi-fi … et il découvrira un autre monde : le monde du home-cinéma .
Bon nombre d’amateurs ont mis le doigt dans « l’engrenage » de cette manière …En 1995, il achète son premier ampli audio-vidéo : ce fut un Nakamichi, uniquement Dolby Pro Logic bien sûr, qu’il changera en 1997 pour un intégré Denon AVR-3802 qui lui apportera le Dolby Digital. Puis vint le fameux intégré Yamaha DSP-A1, qu’il jugea trop complexe, et enfin l’Onkyo TX-DS797, son ampli-tuner actuel : agréé THX Select, cet appareil 6.1 dispose notamment des décodages THX Surround EX , DTS ES Matrix et Discrete et Dolby ProLogic II.
Coté enceintes, il y eu aussi pas mal de changements ! Marcel renouvela ses Elipson par des Jamo 707i, complétées par une Jamo Center 200 en centrale ( utilisée aujourd’hui comme centrale arrière pour l’EX/ES) et des bipolaires Jamo Surround 300.
Très récemment, les Jamo ont été changées par un ensemble B&W DM série 600, comprenant deux principales DM 603 série 3, une centrale LCR 600, deux enceintes surround DM600, et un caisson de graves ASW 650. On retrouve sur toutes ces enceintes le même tweeter à dôme en métal de 2,5 cm, tandis que les principales sont dotées de transducteurs de médium-grave de 16,5 cm à membrane en fibres de kevlar tressées ( une spécialité B&W !) , et d’un boomer, également de 16,5 cm, à membrane aluminium. Le caisson est de type clos, il intègre un très beau haut-parleur de 30 cm à membrane papier motivé par un amplificateur intégré de 200W. Trois lecteurs de DVD !?
Marcel passe également par l’étape « laserdisc », avec d’abord un lecteur Philips, puis un Pioneer CLD 1950, et enfin un CLD 2950 autoreverse qu’il possède toujours. Son premier lecteur de DVD fut un Sony 715, remplacé en 2000 par un Sony DVPS-7700. En 2002, tenté par les nouveaux formats audio multicanaux – DVD-Audio et SACD- il fera l’acquisition d’un Pioneer DV-747. Enfin, il achètera l’année dernière un lecteur/enregistreur de DVD Philips 890 au format DVD+R/RW), essentiellement pour enregistrer en « qualité DVD » des films diffusés sur TPS. Aujourd’hui, tous ces lecteurs sont opérationnels au sein de son installation.
Du coté de l’image, notre ami Marcel a commencé comme bien d’autres par un simple téléviseur 72 cm. Et, comme beaucoup, son système fût atteint du syndrome « du son qui écrase l’image » : en effet, un téléviseur semble vite bien trop petit vis-à-vis de l’ampleur des bandes son multicanaux : Marcel lorgne inéluctablement du coté de la vidéoprojection ! Nous sommes en 1995 : qu’existait-il à cet époque ? des tri-tubes, encore chers, lourds et complexes à mettre en œuvre… et les premiers projecteurs « mono LCD » (un seul panneau à cristaux liquides pour les trois couleurs), comme le fameux Sharp XV-315. La qualité, il faut bien l’avouer, très médiocre de ces appareils ( ils étaient peu lumineux, et leurs pixels faisaient plusieurs centimètres à l’écran !) permet
de mesurer les progrès ahurissants réalisés dans ce domaine…en moins de 10 ans ! Pourtant, notre ami Marcel, subjugué par la « grande » image, va néanmoins tenter l’expérience : le magasin Magma lui confie un de ces projecteurs mono LCD Sharp pour un essai à domicile. Marcel et son épouse vont donc passer toute la soirée à visionner les images délivrées par l’appareil. Peu convaincu, Marcel se relève en plein nuit pour tout démonter, et le lendemain il retourne chez Magma où il achète un téléviseur 16/9 ème 82 cm Philips ! Mais six mois plus tard, la magie de l’image projetée étant tellement tentante, Marcel s’offre un projecteur Philips LC2000, un tri LCD fameux et vraiment performant pour l’époque, et dont peut être certains d’entre vous se souviennent : il était également commercialisé sous la marque Vidikron Crystal One… Passage au tritubes …
Marcel gardera le LC2000 pendant trois ans. Il le revendra pour acquérir un tritubes Barco 508, un tritubes d’entrée de gamme purement vidéo mais compact et très silencieux ( pas de ventilateurs) auprès de la société Ecrin De France, qui effectuera la reprise de son projecteur Philips. Trois années passent encore, et Marcel échange – moyennant finances bien sûr – auprès d’Ecrin de France son Barco 508 pour un BarcoVision 708 MM. Le 708 est une belle référence chez Barco, c’est un projecteur tritubes 7 pouces à focus électrostatique dont la fréquence de balayage atteint 50 kHz, ce qui le rend largement compatible avec les désentrelaceurs ( « doubleurs de lignes »).
L’appareil intègre d’ailleurs, outre une caméra IRIS3 facilitant les réglages de géométrie et de convergences, une carte doubleur « LiDo » par laquelle passent les signaux vidéo composantes entrelacés issus du lecteur de DVD Pioneer 747, tandis que les images provenant du décodeur TPS, du lecteur de laserdiscs et du magnétoscope SVHS arrivent au projecteur via l’intégré Onkyo par une liaison s-vidéo et bénéficient donc, elles aussi, du traitement de la carte LiDo. La plupart des câbles vidéo sont de marque Mogami et ont été confectionnés par la boutique Hifi-Câbles à Paris.
L’écran est une simple toile occultante d’ameublement provenant de chez Leroy-Merlin, agrafée sur un cadre en bois rigidifié au centre par un tasseau. Ses dimensions sont 2.15 m de large sur 1.21 m de hauteur : son rapport d’aspect est donc 16:9. Le bord de l’écran est ceinturé de baguettes de bois peintes en noir mat. La finition est parfaite : notre ami Marcel est un habile bricoleur !
La salle dédiée de Marcel est une pièce de 3 mètres de large sur 5 mètres de long, aménagée directement dans une partie du living familial. Pour réaliser cette pièce, notamment pour monter la cloison qui la sépare du reste de l’habitation, notre ami a dû supprimer une partie de la cheminée. Décorée de figurines et d’affiches de cinéma, elle a néanmoins conservé en grande partie sa décoration d’origine : poutre apparentes en bois sur un plafond crépi blanc, tissus mural, sol carrelé, et deux larges portes fenêtres ouvrant sur le jardin. Un large et superbe canapé en L permet à toute la famille de profiter confortablement du spectacle. |