» 01 Nov 2016 22:58
Mon petit CR de l'Utopia encore merci a Pierre pour l’opportunité.
Bonsoir à tous les passionnés de casques.
Superbe Week End le dimanche 2 Octobre au domicile de Pierre à la découverte de deux nouveaux venus dans le monde du casque, l’Elear et l’Utopia du constructeur d’enceintes français Focal.
En préambule à ce petit compte rendu, un grand merci à Pierre pour son accueil et l’organisation au top de ce petit meeting.
Bien entendu, j’ai certes pu écouter toute une journée principalement l’Utopia en comparaison avec le Stax sr 009 et l’Odin mais aussi le nouveau HE 1000 V2 et de petites piqure de rappel sur le D1000 ; LCD2 et Beyer T1 rev2.
Le décor étant planté commençons par le Elear .
Tout d’abord je n’ai pas beaucoup testé le Elear, ma priorité de la journée étant l’Utopia d’où un compte rendu sur ce casque très succinct.
Construit avec un design résolument moderne, l’Elear au premier regard présente plutôt bien.
Le casque proposé par Focal se situe en haut du panier de par le plus grand soin apporté à sa construction, les pièces de l’Elear sont parfaitement agencées, les rotules ne font aucun bruit et les pad en velours sont assez larges pour accueillir les différentes formes d’oreilles.
Posé sur la tête, le focal se laisse oublié, les pressions autour du pavillon ainsi que le haut du crâne étant bien répartie.
L’on peut sans doute trouver le câble lourd et encombrant (trois mètres de long) mais l’on gagne en solidité.
Configuration de test :
Amplification Ifi micro IDSD et Viva 2a3
Tout d’abord j’ai testé l’Elear sur du Jazz vocal Diana krall. Dès les premières minutes les qualités résolvantes du casque transparaissent, la voix est claire, parfaitement définie.
A n’en pas douter l’un de ces points forts surtout dans sa zone tarifaire, le bas du spectre lui aussi me semble parfaitement visible sans drainage, il n’est certes pas aussi marqué qu’un Planar ne dressant pas non plus aussi bas mais solide, un peu plus qu’un HD 800 par exemple.
Autre point fort la dynamique, un marqueur commun avec le THDG de la gamme Focal, les transitoires sont fluides, véloces sur toutes les gammes de fréquences. Le haut du spectre ne m’a pas accroché l’oreille plutôt lisse les cuivres sont bien restitués.
Globalement, le Elear m’a paru plutôt intéressant, une alternative crédible à un casque comme le HD 800 sur plusieurs points avec certes un soundstage bien moins développé mais une restitution plus chaude tout en gardant une belle technicité.
Bien évidement mon avis n’a vraiment rien de définitif j’ai passé trop peu de temps en leur compagnie mais l’écoute fut instructive !!
L’Utopia
Système d’écoute Viva 845.
Mes écoutes se sont principalement concentrées sur le nouveau venu dans le petit monde des casques THDG.
De visu l’Utopia m’a semblé plutôt intéressant même si l’esthétique reste une affaire de goût.
La construction du focale respire la qualité, les pads sur l’Utopia sont en cuir perforé et non en velours comme sur l’Elear.
Posé sur la tête là encore aucun souci de confort, l’un des casques le plus agréable que j’ai testé ces dernières années. Le câble reste identique à celui du Elear. Enfin, aucun désagrément de grincement des rotules du casque, problème soulevé par certains que je n’ai pas trouvé sur les différents modèles présents. Dernier point, les pads sont facilement détachables permettant aisément leur remplacement.
A l ‘écoute :
Ayant à disposition un Stax SR 009 j’ai bien entendu beaucoup testé les deux casques en comparaison directe. Le 009 étant l’un de mes casques préférés j’ai voulu s’avoir si les rumeurs concernant une certaine proximité de la signature sonore entre Stax et le Focal avait du sens.
J’ai commencé le comparatif par un grand classique « Jazz at the Pawnshop » sur le titre "High Life"
Jazz at the Pawnshop n’est probablement pas d’un point de vue purement artistique ce que j’apprécie le plus dans ce genre musical mais l’enregistrement réalisé en 1976 par Gert Palmcrantz reste simplement bluffant.
J’utilise systématiquement, parmi d’autres références par ailleurs, Jazz at the Pawnshop pour sa richesse, son ambiance unique.
Après quelques tours de chauffe j’ai alterné Utopia / SR 009 et rapidement, à mon grand étonnement je dois bien dire, la prépotence de l’Utopia sur le SR 009 dans le secteur de la résolution annonçait la couleur, les français n’ont clairement pas joué petit bras, allant jusqu’à contester le Stax sur son propre terrain !!
Par exemple, sur le début de l’enregistrement le moment où le saxophone commence timidement sa prestation, l’on entend nettement en arrière-plan le bruit de verre qui s’entrechoque.
Bien entendu l’on distingue aussi ce détail sur le Stax mais moins clairement, plus atténué, pris dans la masse d’informations.
Autre élément de comparaison, le timbre, effectivement entre les deux casques l’on retrouve des similitudes. Je qualifierai les deux casques de nature plutôt éthérée avec des singularités qui leur sont propres, tous deux partagent un son pur, aérien mais là où le SR 009 reste léger, délicat l’Utopia apporte son poids, son autorité, la prestation d’ Arne Domnérus m’a paru sur l’Utopia plus encrée dans une matérialité que n’avait pas le Stax.
Enfin, autre élément qui sans aucun doute m’a le plus impressionné, la vélocité du Focal.
Impressionnante ! Pourtant le Stax excelle aussi sur ce point (les électrostatiques en général)
L’emballement final de « High Life » le Focale retranscrit avec une vitesse étonnante les divers instruments, l’apparition des sons et leur désintégration survient avec une agilité que je n’avais jamais entendue sur aucun autre casque.
Je puis vous dire que le comparatif en plus d’être instructif m’a aussi beaucoup troublé, malgré plusieurs passages répétés rien à faire, l’Utopia dégaine plus vite, mettant réellement en difficulté le Stax!! (Toute proportion gardée bien évidemment).
Le second extrait de musique très intéressante et révélatrice, un solo de piano dont je n’ai hélas pas pu retrouver le titre de l’extrait.
J’utilise souvent le piano comme référent, connaissant très bien cet instrument je l’ai donc intégré dans mon comparatif.
L’introduction très douce ne pose aucun problème à nos deux protagonistes mais encore une fois très vite je discerne les différences déjà notées sur Jazz at the Pawnshop, plus encore lors des « forte ».
L’on ressent la fermeté des touches du piano bien plus « incarnée » sur le Focal, le SR 009 semble plus feutré, nous présentant ce solo de piano avec moins de punch, bondissant comme une araignée d’eau, diluant une partie de l’énergie que procure l’écoute d’un vrai piano.
Sur les passages complexes, l’impressionnante résolution de l’Utopia procure la sensation d’une intelligibilité du message sonore au-dessus des standard habituels propres au haut de gamme, tout est parfaitement détouré, clair, lisible plus encore que sur le Stax.
Je termine ce comparatif sur un une artiste bien connue «Norah Jones » l’album « Come Away
with Me » le titre « Don't Know Why »
La qualité de l’enregistrement me semble plutôt « correcte »
J’ai passé 4 ou 5 fois le titre dans son ensemble et pour ceux qui connaissent bien le SR 009 l’on retrouve une légère mise en avant du medium, le focal propose une approche moins medium centrique, l’on retrouve les mêmes divergences sonores notées sur les titres précédents.
Concernant le Soundstage pas encore évoqué, sans surprise le Stax ne propose pas un droite / gauche important mais une approche plus frontale que le Focal cependant dans l’absolu l’Utopia ne rivalise pas non plus avec les cadors comme l’Abyss ou le HD 800.
Concernant l’image, les deux casques sont d’un très haut niveau, l’étagement des plans sont parfaitement intelligibles de part et d’autre, le rapport largeur / profondeur me semble aussi parfaitement homogène et le premier mot qui me vient à l’esprit concernant ces deux casques « cohérence » .
Enfin, j’ai constaté d’une part la grande tenue de l’aigu de l’Utopia mais cependant plus discriminante que le SR 009 plus doux, (un léger pic probable autour de 5Khz). Je suis convaincu qu’une mauvaise association pourrait donner sur cette bande de fréquence un haut du spectre un peu crispant.
Conclusion
Focal n’a pas manqué son entrée dans le monde du casque comme d’autres marques par ailleurs, (je pense à JPS ou Kernertonne), qui bousculent les acteurs historiques.
Le Focal Utopia m’a impressionné je dois dire de par sa très grande technicité. Il possède un bas du spectre certes en deçà des meilleurs Planar, avec une approche moins « tellurique », plus discrète aussi sans pour autant que le casque soit dépourvu de grave, un grave étonnamment lisible, laissant percevoir les nombreuses strates des fréquences basses, un médium d’une étonnante transparence / intelligibilité, le haut du spectre me semble peut être le point le plus délicat, non pas que celui-ci soit mauvais, loin de là, mais ne tolère en amont aucune médiocrité sous peine de trouver l’aigu quelque peu trop lumineux /dur.
Et puis, cette vitesse incroyable cela file à la vitesse de l’éclair, les notes virevoltent sans qu’à un seul instant le message sonore se brouille.
Comme vous avez pu le lire, l’avantage semble pencher du côté de l’Utopia, plus rapide / résolvant et j’entends d’ici les fans Stax me répondre « oui mais sur un meilleur ampli type BHSE / KGSSHV Carbon / Electra le SR 009 n’est plus le même casque ».
Je réponds qu’effectivement le SRM 727, (qui reste malgré tout un amplificateur plus que correct), ne pousse pas le Stax dans ses derniers retranchements et pour avoir un peu anticipé la réaction Staxienne j’ai aussi testé l’Utopia sur l’ampli Moon Audio Neo 430HA, ampli de bonne facture mais tout de même bien moins résolvant / dynamique que l’ampli de référence du test le Viva 845.
Pas de surprise. L’on perd en dynamique, résolution, l’image perd aussi en cohérence, malgré tout sur les points forts du Focal et du Stax, l’utopia garde un avantage. Bien sûr nous sommes sur des différences plutôt faibles mais elles sont bien là !
L’Utopia me semble bien placé pour devenir le casque le plus technique, extrêmement bien équilibré, sans point faible réel, il s’impose comme l’un des meilleurs casques disponible dans le THDG. Cependant, un tel casque a des exigences avec un système en amont qui se doit d’être bien équilibré pour en tirer toute la substantifique moelle.