Bonjour à tous.
Sylvain, désolé pour ta mésaventure ; le driver devrait pouvoir se remplacer (pour nettement moins cher que le prix du casque), et hop, c'est reparti.
Pour René.
Il est déjà arrivé cette mésaventure à Claude (Cladane) qui a brulé au sens propre le ou les deux drivers de son pas si robuste casque JPS Abyss 1266 en écoutant un peu fort un fortissimo d'une symphonie "puissante" à un niveau d'écoute réaliste (130 dB SPL ?). Il avait à l'époque un ampli casque Viva 845 (2 x 15 W sur 50 Ohm).
Il a depuis fait remplacer le ou les deux drivers de son Abyss (sous garantie ?).
Depuis, Claude est passé à un ampli VIVA Solista (équipé de 4 tubes de puissance 845), de 2 x 25 Watt, sans doute pour limiter l'écrêtage de l'ampli et le risque de "fumage" de ses casques ; on peut se poser la question ?
Pour ma part, je croise les doigts avec mon ampli Viva 2A3 ( 2 x 3 Watt sur 50 Ohm et 2 x 1 W sur les 18 Ohm de charge du casque planar Moondrop VENUS).
J'avoue, avant hier soir, avoir écouté assez fort le final du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky, en exploitant au maximum les 55 dB réels de dynamique de cet enregistrement de légende (Mercury Living Présence) : dynamique de 55 dB de cet enregistrement limitée par le bruit de souffle de bande analogique.
Le SPL max de mon écoute de cet enregistrement était d'environ 100 dB ; le SPL min (celui du bruit de fond de la bande analogique) était de l'ordre de 45 dB, clairement audible dans un environnement calme, celui de ma maison le soir.
Avec un rendement mesuré de près de 89 dB / mW du VENUS , j'ai poussé l'ampli Viva 2A3 à une puissance de sortie d'environ 16 mW (en crête) sur la charge de 18 Ohm du VENUS ; je ne pense pas avoir fait écrêter l'ampli Viva 2A3 (il lui restait encore 1000 - 16 = 984 mW de puissance en réserve), ni écrêter mes oreilles, qui encaissent encore, en pointe, des SPL de 100 dB (sur une très courte durée).
Moral de mon histoire : tenir compte de :
- La dynamique réelle de l'enregistrement (ici 55 dB réel pour mon œuvre d'Igor Stravinsky, le Sacre du printemps : je l'ai mesuré "en vrai" ici :
post177805582.html#p177805582- Le bruit de fond de votre lieu d'écoute (par exemple 35 à 45 dB dans un environnement calme).
- Rajouter la dynamique de l'enregistrement à votre bruit de fond (celui de votre environnement ou dans mon cas, du bruit de fond de la bande analogique) et vous obtenez le SPL max que vous devez sortir de votre casque avec l'ampli. Dans mon cas : 55 dB (dynamique enregistrement) + 45 dB (bruit de fond) = 100 dB SPL Max.
Vous calculerez, en connaissant le rendement (exprimé en dB / mW) de votre casque (par exemple, l'Abyss 1266 de rendement 83 dB / mW), la puissance de l'ampli nécessaire pour obtenir 100 dB en SPL max (pour profiter pleinement, dans un environnement calme d'un enregistrement ayant 55 dB de dynamique réelle, ce qui est déjà beaucoup, surtout à l'époque des musiques "modernes" archi compressées pour la dynamique, où la dynamique réelle de l'enregistrement est nettement moindre que 55 dB) : ici, il faut que l'ampli sorte 50 mW sur la charge de 55 Ohm de l'Abyss 1266 pour obtenir ces précieux 100 dB SPL de niveau max.
Mais restons prudent; pour éviter l'écrêtage de l'ampli, prévoyons en pratique un ampli ayant une bonne réserve de puissance (10 fois plus puissant que nécessaire) ; il nous faudra alors un bon ampli casque sortant 10 x 50 mW = 500 mW (donc avec 450 mW de réserve de puissance, ce qui est confortable) pour exploiter pleinement ces 55 dB de dynamique réelle d'un bon enregistrement, av c une grande réserve de puissance de l'ampli (d'un facteur 10).
Vous me rétorquerez (à juste raison), qu'un orchestre symphonique produit, en réalité (si on est placé à la place du chef d'orchestre) bien plus que 100 dB SP, en puissance crête.
Mais il faut tenir compte que l'auditeur est placé bien plus loin que le chef d'orchestre, dans la salle d'orchestre, et que le bruit ambiant "de fond" baignant dans la salle de spectacle, avec une foule nombreuse pas toujours disciplinée, est nettement plus élevé que tout seul chez soi, dans un environnement calme (bruit de fond d'environ 35 à 45 dB chez soi).
De plus, pour une écoute chez soi de l'enregistrement de l'orchestre, l'enregistrement bride la dynamique réelle de l'orchestre ; je ne suis pas sûr que l'on obtienne des dynamiques réelles atteignant 60 dB.
Même en prenant 60 dB de dynamique réelle pour l'enregistrement, dans un environnement raisonnablement calme (bruit ambiant chez soi de 45 dB), pour obtenir ces 45 + 60 dB = 105 dB SPL maxi pour exploiter la totalité de la dynamique (les 60 dB) de l'enregistrement, avec, pour reprendre l'exemple, un casque Abyss (de rendement 83 dB / mW, l'un des moins élevé du marché), il faudra utiliser une amplification, cette fois-ci, de 160 mW sur la charge de 55 Ohm de l'Abyss.
Si on prévoit une réserve de puissance très confortable de l'ampli, d'un facteur 10 (ampli 10 x plus puissant que nécessaire), pour prévenir l'écrêtage de l'ampli, et bien un ampli casque de 2 x 1600 mW sur 50 Ohm (2 x 1.6 W sur 50 Ohm) (avec donc une réserve de puissance des plus confortables, de 1600 - 160 = 1440 mW), suffira entièrement pour exploiter de manière optimale les 60 dB de dynamique réelle d'un excellent enregistrement (dans un environnement calme).
Si l'on recherche un ampli à tubes de luxe, les 2 x 3 W d'un ampli Viva 2A3 devraient faire l'affaire avec un Abyss 1266 (sous réserve que le dac sorte avec suffisamment de voltage (par exemple 2.8 V RMS) pour un gain d'amplification suffisant) ; pas besoin d'un ampli de 2 x 15 Watt sur 50 Ohm (le Viva 845) et encore moins besoin d'un ampli de 2 x 25 W (le Viva Solista) pour exploiter "à fond" les 60 dB de dynamique réels d'un très bon enregistrement, tout en conservant une très confortable réserve de puissance de l'ampli (d'un facteur 10 en puissance) pour éviter l'écrêtage de l'ampli.
Un ampli excessivement puissant risque de bruler de manière irrémédiable (suite à une fausse manœuvre par exemple) les drivers de n'importe quel casque.
Bonne journée.