Mon attention a été attirée par les sujets abordés sur ce forum concernant les amplificateurs "numériques" ou plutôt, devrions-nous dire, amplificateurs à "commutation" et je me permet de soulever ici quelques questions à propos de cette nuance d'appellation.
Un amplificateur dit "numérique" devrait disposer d'une entrée numérique, d'un traîtement numérique, et une sortie numérique, n'est-ce pas?
Mais, en sachant que l'enceinte accoustique est un élément analogique et doit être connectée à la sortie de l'amplificateurt, un filtre passe bas jouant le rôle de convertisseur numérique / analogique doit être utilisé.
Par conséquence, la sortie d'un amplificateur ne peut pas être numérique.
Mais soyons large d'esprit, et assumons qu' un amplificateur comportant une entrée numérique, un traitement numérique et une sortie analogique puisse être appelé "amplificateur numérique".
En ce qui concerne l'entrée numérique, il n'y a aucun problème, plusieurs fondeurs proposent des solutions d'interfaçage SPDIF faciles à mettre en oeuvre.
En ce qui concerne le traîtement, c'est tout autre chose, car le principe de tout amplificateur "numérique" exploite le rapport du temps d'ouverture (Ton) au temps de fermeture (Toff) des transistors qui composent l'étage de puissance, comme le montre la relation suivante:
Tension de sortie = Ton / ( Ton + Toff ) x Tension d'alimentation
En respectant le théorème de Nyquist et en appliquant un coefficiant de 10, on peut estimer à 500 kHz la fréquence d'échantillonnage minimum nécessaire au traitement de la bande audio.
Pour que le traîtement puisse être dit "numérique", il faut que les temps de fermeture et d'ouverture des transistors aient des valeurs finies (65535 valeurs possibles pour un système à 16 bits).
Sachant qu'à 500 kHz la période est de 2 µs, la fréquence d'horloge nécessaire au cadencement d'un tel système serait de:
65535 / 0,000002 c'est à dire 33 Giga Hertz !!!! 10 fois la fréquence du Pentium 4 !
Des composants électroniques numériques fonctionnant à de telle fréquences dans ce domaine d'application n'existent pas encore !
Donc, si vous avez suivi, (heu ... vous avez suivi ?) pas de sortie numérique, pas de traîtement numérique.
Que reste t-il aux blondes ?
L'entrée numérique, dont le rôle ne serait autre que de convertir les mots de 16 bits en grandeur analogique afin d''être exploitable pour le traîtement.
Celà revient à peu près au même que d'utiliser la sortie analogique de la source en considérant que le convertisseur numérique / analogique n'est plus dans l'amplificateur mais dans la source elle-même, ce qui nous amène à l'amplificateur numérique avec une entrée analogique, un traîtement anlogique et une sortie analogique!
Les amplificateurs numériques existent-ils ?
L'article de Sciences et vie concernant les modules Gemincore n'est pas très explicite, l'auteur ayant confondu quelque peu un DSP avec un CPLD, ce qui n'est pas la même chose.
Les circuits logiques programmés dand le CPLD servent à générer les signaux et horloges nécessaires au cadencement du système d'échantillonnage, et n'éffectuent pas de traîtement du signal.
Sigma.
