Modérateurs: Modération Forum Haute-Fidélité, Le Bureau de l’Association HCFR • Utilisateurs parcourant ce forum: boddhidarma et 382 invités

Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

CHOIX MUSIQUES TESTS comparatifs enceintes

Message » 29 Juin 2021 10:10

Hoian a écrit:Do That To Me One - BEST AUDIOPHILE VOICE II - By Audiophile Hobbies

Pour la sensation de réalisme de l'enregistrement


merci, cette série n'est pas sur Deezer dommage :siffle:
jean GROS
 
Messages: 3351
Inscription Forum: 16 Aoû 2002 11:23
Localisation: PARIS
  • offline

Message » 29 Juin 2021 10:30

Pio2001 a écrit:Réécouté après une douzaine d'enregistrements de musique classique, la prise de son n'a rien, rien, rien à voir avec des voix enregistrées en musique classique.
Pas évident de s'y retrouver.


D'où l'intérêt, pour s'y retrouver, de la méthodologie défendue bec et ongles par Cabasse (père) pendant des décennies : comparer in situ ce qui est enregistré et ce qu'on vient d'enregistrer, celui-ci étant reproduit en alternance avec celui-là qui joue/chante la même chose. Pour éviter le facteur de variabilité humain, Cabasse utilisait aussi des instruments naturels à contrôle électromécanique, tel qu'un piano mécanique (une machine rejoue "mieux" qu'un humain plusieurs fois de la même manière). C'est la seule façon connue d'être certain qu'on est capable de reproduire fidèlement ce qu'on vient d'enregistrer.

Malheureusement, cette méthodologie de test et d'essai est aussi la plus lourde et la plus coûteuse à mettre en œuvre.

Aujourd'hui encore, à en juger par le peu d'intérêt porté à cette méthode dans les discussions sur ce forum ou ailleurs, on n'en mesure pas bien les avantages décisifs qu'elle est capable de procurer. À commencer (et on est là en plein dans l'objet de cette filière : le choix des musiques de test) l'évaluation du degré de fidélité des différentes méthodes de prise de son et de production de phonogrammes sensés reproduire des musiciens qui jouent ensemble.

Une fois que la reproduction fidèle de prises de son de musiciens jouant ensemble (comme s'ils se produisaient en concert ou répétaient) est réglé, on peut alors aborder avec plus de clarté d'esprit le problème de la reproduction des autres formes de production, qui relèvent plus de la synthèse de sons que de l'enregistrement de sons (musique électronique, musique pop/de variété produites en multipiste avec des effets, etc...).
Scytales
Contributeur HCFR
 
Messages: 11591
Inscription Forum: 31 Mar 2002 2:00
  • offline

Message » 29 Juin 2021 14:24

Je souscrits totalement à l'argumentation de Scytales. La vérification de la fidélité d'une chaîne nécessite l'utilisation d'une référence acoustique qui n'implique aucun moyen électroacoustique. Par exemple, l'extrait de "Audiophile Voices" ne me semble pas pertinent puisqu'on y entend une voix volontairement déformée par une technique d'enregistrement et de mixage qui ne permet pas de la confronter à une voix parlée "en vrai".

Comme le rappelle Scytales, la technique d'enregistrement n'est pas dissociable du processus de reproduction en haute fidélité. La première question est la suivante: quelles sont les techniques d'enregistrement éligibles au principe de fidélité à la source, indépendamment du gout de l'auditeur ou de l'ingénieur du son? De tels enregistrements sont à rechercher lorsqu'il s'agit d'évaluer le degré de fidélité d'une chaîne.

Scytales souligne avec raison que Cabasse a posé des bases très sérieuses en ce sens, en permettant des comparaisons instantanées d'un ensemble instrumental (contrôle) avec sa reproduction, au même endroit; les moyens nécessaires restent cependant hors de portée du particulier qui souhaite valider son installation.

Il me semble que l'on peut tout de même juger de la fidélité d'une installation en "dégradant" le protocole établi par Cabasse: il s'agit de comparer un instrument (mécano-acoustique) réel dans la pièce d'écoute, au réalisme d'un enregistrement du commerce du même type d'instrument. Il est nécessaire que l'enregistrement ait été réalisé dans une espace suffisamment neutre et discret pour fusionner avec un salon domestique, avec simplement 2 micro de mesure omni (1 par enceinte), et sans mixage électroacoustique bien sûr.

Avec ce dispositif, il serait déjà possible de vérifier si la reproduction atteint un degré de réalisme comparable à celui de l'instrument présent dans la salle d'écoute.

Les enregistrements réalisés dans une chambre sourde ou à l'extérieur ne paraissent pas aussi pertinents car ils portent une signature intrinsèque qui ne permet pas à la prise de son de fusionner avec l'acoustique d'une (bonne) salle domestique: l'oreille (le cerveau) détecte tout de suite qu'il s'agit d'une reproduction et la comparaison avec l'instrument situé dans la pièce est alors faussée.
Dernière édition par oso le 29 Juin 2021 15:15, édité 1 fois.
oso
 
Messages: 1477
Inscription Forum: 17 Juin 2003 16:23
Localisation: Nice
  • offline

Message » 29 Juin 2021 14:56

Ne vous est il jamais arrivé à être surpris/illusionné pendant qq secondes voir 1/10 s par une voix parlé lors d'une écoute, pas forcément lié à la musique ?

Moi si, plusieurs fois avec des enceintes Kappa7 ! que je n'ai jamais su faire bien chantées !!! certainement dû à leur HP médium à dôme :)
mon acheteur en a été ravie :)
jean GROS
 
Messages: 3351
Inscription Forum: 16 Aoû 2002 11:23
Localisation: PARIS
  • offline

Message » 29 Juin 2021 15:46

Oui, régulièrement, mais il faudrait aller plus loin : lire un poeme en alternant les vers récité par une personne sur place et un enregistrement tel que j'ai essayé de le décrire, et vérifier si le récitant enregistré est aussi présent, réaliste que celui qui est dans la pièce en chair et en os (en tournant le dos aux enceintes, si on veut éviter la pollution par la vue).
oso
 
Messages: 1477
Inscription Forum: 17 Juin 2003 16:23
Localisation: Nice
  • offline

Message » 29 Juin 2021 16:03

oso a écrit:Oui, régulièrement, mais il faudrait aller plus loin : lire un poeme en alternant les vers récité par une personne sur place et un enregistrement tel que j'ai essayé de le décrire, et vérifier si le récitant enregistré est aussi présent, réaliste que celui qui est dans la pièce en chair et en os (en tournant le dos aux enceintes, si on veut éviter la pollution par la vue).


oui, et je pense que pour juger de la véracité de la voix, un seul micro suffirait (réduisant les couts pour ceux qui en ont pas ou un seul )
il s’agit de reproduire une voix pas un orchestre ! ce serait bien sur soit de la mono centré ou de la mono simple avec juste une enceinte.
la qualité du micro est bien sur au centre du débat !!!
jean GROS
 
Messages: 3351
Inscription Forum: 16 Aoû 2002 11:23
Localisation: PARIS
  • offline

Message » 29 Juin 2021 17:10

oso a écrit:Par exemple, l'extrait de "Audiophile Voices" ne me semble pas pertinent puisqu'on y entend une voix volontairement déformée par une technique d'enregistrement et de mixage qui ne permet pas de la confronter à une voix parlée "en vrai".


Avant de jeter le bébé avec l'eau du bain, déjà est-ce que ce n'est pas simplement une question de distance ?
L'enregistrement Audiophile Voices serait un enregistrement fidèle, mais enregistré de très près, tandis que les enregistrements de musique classique seraient tout aussi fidèles, mais captés de plus loin ?

oso a écrit:Les enregistrements réalisés dans une chambre sourde ou à l'extérieur ne paraissent pas aussi pertinents car ils portent une signature intrinsèque qui ne permet pas à la prise de son de fusionner avec l'acoustique d'une (bonne) salle domestique: l'oreille (le cerveau) détecte tout de suite qu'il s'agit d'une reproduction et la comparaison avec l'instrument situé dans la pièce est alors faussée.


Vraiment ?
Je constate en effet plus ou moins la même chose, mais il y une autre explication possible : la présence d'une acoustique déjà présente dans l'enregistrements brouille le message sonore. Les enregistrements réalisés en acoustique mate paraîtraient moins fidèles parce qu'ils mettent mieux en évidence les défauts de nos systèmes. Ou parce que, pour les enregistrements en plein air, on y entendrait mieux la bande d'absorption liée à la réflexion du son sur le sol, qui serait alors isolée de toute autre réflexion, et donc très audible.

jean GROS a écrit:oui, et je pense que pour juger de la véracité de la voix, un seul micro suffirait (réduisant les couts pour ceux qui en ont pas ou un seul )


Le micro omni, comme le Umik que certains d'entre nous possèdent pour les mesures acoustiques, semble recommandé dans ce cas.

Mais en pratique on se heurte à un dilemme. Trop près, et l'illusion devient impossible à cause de la distance : les enceintes sont trop loin pour donner l'impression que le son vient de près.
Trop loin, et l'acoustique de la pièce envahit tout l'enregistrement, donnant l'impression que le son vient d'une citerne vide.
Reste la prise en plein air.
Pio2001
Contributeur HCFR 2019
 
Messages: 8989
Inscription Forum: 07 Oct 2003 12:50
Localisation: Neuville-sur-Saône
  • offline

Message » 29 Juin 2021 17:23

Comment comparer une voix ou un vrai piano à une enceinte (ou 2 enceintes) dons le rayonnement polaire n'a strictement rien à voir, de la prise de son à l'impact du champ réverbéré.

C'est un peu comparer les choux et les carottes.

Ce qu'il faudrait faire, c'est de copier la réponse polaire (H et V) de l'instrument ou de la voix et de fabriquer une enceinte (une seule) capable de restituer une réponse polaire proche, dans ce cas, oui, il y aurait une chance de se rapprocher du vrai son de l'instrument.

Je préfère en haute fidélité, tenter un rapprochement vers ce qui a été fait en studio, c'est déjà très ambitieux ! :D
indien29
 
Messages: 10529
Inscription Forum: 05 Nov 2017 17:38
Localisation: Paris - Bretagne 29
  • offline

Message » 29 Juin 2021 18:20

oso a écrit:Comme le rappelle Scytales, la technique d'enregistrement n'est pas dissociable du processus de reproduction en haute fidélité. La première question est la suivante: quelles sont les techniques d'enregistrement éligibles au principe de fidélité à la source, indépendamment du gout de l'auditeur ou de l'ingénieur du son? De tels enregistrements sont à rechercher lorsqu'il s'agit d'évaluer le degré de fidélité d'une chaîne.

Très juste oso.
On ne saurait dissocier la technique d'enregistrement avec la reproduction Haute Fifélité.

Etant il y a longtemps :oldy: passionné de Musique, et de sa reproduction, suis devenu Ingénieur du Son afin essentiellement de passer de l'autre coté du miroir qu'est la Haute Fidélité.

Certains items sont proches en Hi Fi et en prise de son, comme l'importance du choix local enregistrement/écoute.
Il y a un point commun entre la nature acoustique d'un lieu d'enregistrement, et celui d'un local d'écoute, dans les deux cas la qualité du résultat sonore sera directement liée à la qualité des locaux.
Mais une différence essentielle c'est la permanence du traitement du local d'écoute qui doit être neutre et sec (RT 60 aux environs de 0,2) et la grande variabilité acoustique de la salle d'enregistrement qui elle pourra avoir jusqu'à plusieurs secondes de réverbération comme pour l'orgue ou le Chant Grégorien ou moins d'une seconde pour des percussions...

Dès lors il n'est pas étonnant que certains concepteurs d'enceintes , se soient intéressés de prêt à la prise de son comme Georges Cabasse, avec ses démonstrations citées par Sytales, ou Marcel Vaissaire (marque disparue Audiotec)
Igor Kirkwood
 
Messages: 10344
Inscription Forum: 30 Nov 2007 11:17
Localisation: Briare
  • offline

Message » 29 Juin 2021 19:10

indien29 a écrit:Comment comparer une voix ou un vrai piano à une enceinte (ou 2 enceintes) dons le rayonnement polaire n'a strictement rien à voir, de la prise de son à l'impact du champ réverbéré.

C'est un peu comparer les choux et les carottes.


Comment comparer ? Mais de la même manière que des personnes plus âgées (certaines étant même déjà disparues), plus expérimentées et qui ont réalisé plus de choses que n'importe lequel d'entre nous, y compris toi, l'ont déjà fait, parfois avec assiduité.

Ce qui ne consiste pas à comparer des choux et des carottes, mais bien à comparer deux itérations d'un phénomène d'une même nature : le son qui se propage vers l'auditeur et qui est capté par ses oreilles est-il semblable, que ce son soit émis directement par le piano ou la voix ou bien qu'il ait préalablement été enregistré par des microphones puis reproduit par des enceintes qui diffusent dans la direction des oreilles de l'auditeur ?

Ce qu'il faudrait faire, c'est de copier la réponse polaire (H et V) de l'instrument ou de la voix et de fabriquer une enceinte (une seule) capable de restituer une réponse polaire proche, dans ce cas, oui, il y aurait une chance de se rapprocher du vrai son de l'instrument.


C'est ce qu'il faudrait faire si on voulait reproduire un objet sonore. Des personnes ont déjà travaillé sur cette option au moins dès les années 60 du XXème siècle (par exemple, en France, Eric de Lamare, le chef de labo de l'ORTF, pour conclure que ce n'était pas possible, du moins à l'époque ; cherchez les textes de ses conférences aux Éditions Chiron, qui publiaient les conférences des journées d'étude du Festival du Son, ou dans bien dans les éditions Haute Fidélité de la défunte revue Le Haut-Parleur).

Mais en prise de son d'un objet sonore, on peut procéder d'une autre manière. Lorsqu'il s'agit de diffuser du son à travers des enceintes acoustiques orientées vers l’auditeur, on ne reproduit pas l'objet lui-même (son émission sonore) dans son entièreté, mais le son qui se propage dans la direction de l'auditeur et qui a été intercepté par les microphones sur le plan sur lequel ils ont été disposés. Ce n'est pas la source (l'objet sonore) que l'on recherche à reproduire, mais la partie intéressante de ce qui a été produit par cette source : l'onde sonore qui se propage dans la direction de l'auditeur, vers ses oreilles.
Scytales
Contributeur HCFR
 
Messages: 11591
Inscription Forum: 31 Mar 2002 2:00
  • offline

Message » 04 Juil 2021 23:39

Je plussoie vivement! Ces comparaisons entre l'évènement sonore et sa reproduction ont eu lieu et sont documentées. Par ailleurs, plus personne ne cherche à copier la directivité d'un instrument avec une enceinte, cela n'a pas de sens. Dans une chaine de reproduction HiFi, l'enceinte correspondrait plus au micro qu'à l'instrument. J'aime beaucoup cette manière de voir l'enregistrement:

Lorsqu'il s'agit de diffuser du son à travers des enceintes acoustiques orientées vers l’auditeur, on ne reproduit pas l'objet lui-même (son émission sonore) dans son entièreté, mais le son qui se propage dans la direction de l'auditeur et qui a été intercepté par les microphones sur le plan sur lequel ils ont été disposés. Ce n'est pas la source (l'objet sonore) que l'on recherche à reproduire, mais la partie intéressante de ce qui a été produit par cette source : l'onde sonore qui se propage dans la direction de l'auditeur, vers ses oreilles.


Scytales nous propose une belle définition de ce que devrait être un l'enregistrement hifi! 2 micros captent un front sonore, qui contient des sons directes et des sons réfléchis par le local d'enregistrement, et les 2 enceintes, disposées de façon homothétique, restituent ce front d'onde ailleurs. :idee:

L'enregistrement Audiophile Voices serait un enregistrement fidèle, mais enregistré de très près, tandis que les enregistrements de musique classique seraient tout aussi fidèles, mais captés de plus loin ?


Dans ce type d'enregistrement, le micro ne capte qu'une portion de l'émission sonore qui est ensuite mixée électroniquement avec d'autres pistes: le résultat n'est en rien comparable avec une voix naturelle qui interagit avec ce qui l'entoure (et déjà la tête et le corps qui modifient naturellement la directivité) avant de parvenir aux oreilles d'un auditeur.

Mais en pratique on se heurte à un dilemme. Trop près, et l'illusion devient impossible à cause de la distance : les enceintes sont trop loin pour donner l'impression que le son vient de près.
Trop loin, et l'acoustique de la pièce envahit tout l'enregistrement, donnant l'impression que le son vient d'une citerne vide.
Reste la prise en plein air.


Et pourtant c'est possible: un enregistrement réalisé comme le préconisait G. Cabasse (1 micro de mesure omni/enceinte) , dans un studio à l'acoustique discrète mais vivante, permet de retrouver chez soi l'illusion de la présence des musiciens.

On ne saurait dissocier la technique d'enregistrement avec la reproduction Haute Fifélité.


Comme le rappelle Scytales, G. Cabasse est allé jusqu'au bout en démontrant le bien fondé de l'approche, avec des comparaisons son direct/son reproduit. La solution validée assimile l'enceinte à un micro omni.

Mais une différence essentielle c'est la permanence du traitement du local d'écoute qui doit être neutre et sec (RT 60 aux environs de 0,2)


Mon séjour n'est pas traité, mais il est possible de modifier fortement l'acoustique notamment avec des tentures plus ou moins déployées sur certaines parois. Lorsque l'ambiance est trop sèche, le son est terne (même lorsque des musiciens y jouent en vrai); D'expérience, il faut que la pièce vive un peu pour retrouver l'impression du direct. Un violoncelliste reproduit par les enceintes* y semble aussi réaliste que celui qui joue dans la pièce (on a l'illusion que les 2 jouent ensemble dans le même lieu): il semble donc que la comparaison direct/reproduit puisse fonctionner pour estimer le réalisme, même si la pièce n'a pas un RT60 de 0,2.

D'ailleurs, qu'est-ce qui permet de valider cette valeur de 0,2s ? Qu'est-ce qui exclue de fait la possibilité d'autres valeurs?

*avec un enregistrement réalisé selon les principes posés par G. Cabasse (et d'autres avant lui), dans une acoustique fluide et discrète.
oso
 
Messages: 1477
Inscription Forum: 17 Juin 2003 16:23
Localisation: Nice
  • offline

Message » 05 Juil 2021 22:41



Allons messieurs, musique :hehe:
Hoian
Membre HCFR
Membre HCFR
 
Messages: 3383
Inscription Forum: 05 Mai 2003 14:34
Localisation: PARIS
  • online

Message » 06 Juil 2021 12:24

oso a écrit:Je plussoie vivement! Ces comparaisons entre l'évènement sonore et sa reproduction ont eu lieu et sont documentées. Par ailleurs, plus personne ne cherche à copier la directivité d'un instrument avec une enceinte, cela n'a pas de sens. Dans une chaine de reproduction HiFi, l'enceinte correspondrait plus au micro qu'à l'instrument. J'aime beaucoup cette manière de voir l'enregistrement:

Lorsqu'il s'agit de diffuser du son à travers des enceintes acoustiques orientées vers l’auditeur, on ne reproduit pas l'objet lui-même (son émission sonore) dans son entièreté, mais le son qui se propage dans la direction de l'auditeur et qui a été intercepté par les microphones sur le plan sur lequel ils ont été disposés. Ce n'est pas la source (l'objet sonore) que l'on recherche à reproduire, mais la partie intéressante de ce qui a été produit par cette source : l'onde sonore qui se propage dans la direction de l'auditeur, vers ses oreilles.


Scytales nous propose une belle définition de ce que devrait être un l'enregistrement hifi! 2 micros captent un front sonore, qui contient des sons directes et des sons réfléchis par le local d'enregistrement, et les 2 enceintes, disposées de façon homothétique, restituent ce front d'onde ailleurs. :idee:

L'enregistrement Audiophile Voices serait un enregistrement fidèle, mais enregistré de très près, tandis que les enregistrements de musique classique seraient tout aussi fidèles, mais captés de plus loin ?


Dans ce type d'enregistrement, le micro ne capte qu'une portion de l'émission sonore qui est ensuite mixée électroniquement avec d'autres pistes: le résultat n'est en rien comparable avec une voix naturelle qui interagit avec ce qui l'entoure (et déjà la tête et le corps qui modifient naturellement la directivité) avant de parvenir aux oreilles d'un auditeur.

Mais en pratique on se heurte à un dilemme. Trop près, et l'illusion devient impossible à cause de la distance : les enceintes sont trop loin pour donner l'impression que le son vient de près.
Trop loin, et l'acoustique de la pièce envahit tout l'enregistrement, donnant l'impression que le son vient d'une citerne vide.
Reste la prise en plein air.


Et pourtant c'est possible: un enregistrement réalisé comme le préconisait G. Cabasse (1 micro de mesure omni/enceinte) , dans un studio à l'acoustique discrète mais vivante, permet de retrouver chez soi l'illusion de la présence des musiciens.

On ne saurait dissocier la technique d'enregistrement avec la reproduction Haute Fifélité.


Comme le rappelle Scytales, G. Cabasse est allé jusqu'au bout en démontrant le bien fondé de l'approche, avec des comparaisons son direct/son reproduit. La solution validée assimile l'enceinte à un micro omni.

Mais une différence essentielle c'est la permanence du traitement du local d'écoute qui doit être neutre et sec (RT 60 aux environs de 0,2)


Mon séjour n'est pas traité, mais il est possible de modifier fortement l'acoustique notamment avec des tentures plus ou moins déployées sur certaines parois. Lorsque l'ambiance est trop sèche, le son est terne (même lorsque des musiciens y jouent en vrai); D'expérience, il faut que la pièce vive un peu pour retrouver l'impression du direct. Un violoncelliste reproduit par les enceintes* y semble aussi réaliste que celui qui joue dans la pièce (on a l'illusion que les 2 jouent ensemble dans le même lieu): il semble donc que la comparaison direct/reproduit puisse fonctionner pour estimer le réalisme, même si la pièce n'a pas un RT60 de 0,2.

D'ailleurs, qu'est-ce qui permet de valider cette valeur de 0,2s ? Qu'est-ce qui exclue de fait la possibilité d'autres valeurs?

*avec un enregistrement réalisé selon les principes posés par G. Cabasse (et d'autres avant lui), dans une acoustique fluide et discrète.


J'ai assisté à l'époque aux démo. Cabasse, il y avait un biais non négligeable, les musiciens faisaient semblant de jouer pendant la diff. de l'enregistrement !!!! quand on connait l'influence de la vue dans notre perception globale... :roll:
jean GROS
 
Messages: 3351
Inscription Forum: 16 Aoû 2002 11:23
Localisation: PARIS
  • offline

Message » 06 Juil 2021 12:56

quand on connait l'influence de la vue dans notre perception globale...


En effet , elle est prédominante sur tout nos autres sens perceptifs ......c'est le fameux "effet ventriloque"




https://www.researchgate.net/publication/317741410_Effet_ventriloque_pour_des_sources_sonores_variant_simultanement_en_azimut_et_elevation
fredoamigo
 
Messages: 4324
Inscription Forum: 04 Déc 2010 10:21
Localisation: Aix en Provence
  • offline

Message » 06 Juil 2021 13:12

jean GROS a écrit:
J'ai assisté à l'époque aux démo. Cabasse, il y avait un biais non négligeable, les musiciens faisaient semblant de jouer pendant la diff. de l'enregistrement !!!! quand on connait l'influence de la vue dans notre perception globale... :roll:


La vue influence dans les deux sens. Si les musiciens faisaient semblant de jouer, c'est pour éviter que les auditeurs ne repèrent trop facilement les transitions du son réel au son reproduit, puis du son reproduit au son réel (plusieurs transitions ayant lieu au cours de l'exécution du même morceau) simplement en voyant les musiciens cesser de jouer.

Si on craint d'être influencé par ses yeux au cours de l'expérience, que se soit dans un sens ou dans l'autre, il suffit de les fermer. Problème réglé.
Scytales
Contributeur HCFR
 
Messages: 11591
Inscription Forum: 31 Mar 2002 2:00
  • offline


Retourner vers Discussions Générales

 
  • Articles en relation
    Dernier message