
Après avoir appris avec tristesse un nouvel accident aérien aux USA, je me suis dis que je n'avais jamais rien lu ici (ou alors c'est que je ne viens pas assez souvent) sur nos rapports aux transports aériens et à l'aviation en général.
Je me suis donc dit qu'il fallait réparer cette erreur...
D'où la création de ce topic...
Alors, comment appréhendez-vous les avions ?
Avez-vous peur, les évitez-vous comme la peste, les prenez-vous comme d'autres prennent le métro ?
Vos trucs, astuces pour vaincre votre phobie, vos angoisses ?
Vos meilleurs souvenirs en avion, vos pires aussi ???
On peut aussi parler des compagnies aériennes, celles qui vous ont enchanté, celles qui vous ont déçu ou fait frémir.
A tout Seigneur, tout honneur...je commence.
Auparavant, jusqu'à l'âge de 20 ans, j'adorais les avions et notamment les moyens et gros porteurs type gros Airbus, Caravelle ou encore Boeing.
Je n'avais alors aucune appréhension. Je dirais même que j'aimais beaucoup les sensations apportées...
Partant avec des potes sur Biarritz à bord d'un 747 (qui y faisait escale), j'ai même pris un malin plaisir (je n'en suis pas très fier et ai été bien puni par la suite) à faire flipper un pote qui prétendait vouloir devenir pilote alors qu'il avait une trouille bleue une fois en l'air. Lors du décollage, je lui ai mis sous le nez un numéro spécial "Aviation" de Sciences & Vie, double page sur les explications du crash d'un DC10. Lui, tout vert, moi, mort de rire.


Sauf qu'un jour, après ne pas l'avoir pris pendant quelques années, à l'occasion d'un voyage en Corse, impossible pour moi de monter dans un Fokker.
Pourtant, je n'avais eu aucune appréhension jusque-là. Il m'a été impossible de monter à bord de cet avion. Je ne pouvais tout simplement pas, une sensation de mort imminente m'ayant envahi.
Bien puni j'ai été, obligé de rallier la Corse via Nice en NGV (navire à grande vitesse) puis de me taper 140 bornes jusqu'à mon lieu de villégiature.

Le souci, c'est que je n'ai pas tenté de reprendre l'avion pendant de longues années, laissant s'installer une forme de psychose.
Au niveau professionnel, j'ai loupé pas mal de déplacements (tous frais payés) pour lesquels certains tueraient père et mère (Singapour, Australie, Suède, Chine, Chypre), laissant partir à ma place des collègues qui avaient moins la maîtrise des dossiers que moi mais dont le rapport aux transports aériens était plus sain...
Je me suis rencardé sur les stages Air France mais franchement, payer 500 € pour simplement voir un psy à deux balles et monter dans un cockpit, merci bien...
Il paraît qu'il existe des stages dans lesquels on fait un voyage en avion avec du personnel, etc...
Puis j'ai rencontré ma femme, grande voyageuse dans l'âme. Voyage de noces obligatoire... Direction le Canada et son été indien.

Alors là, grosse angoisse. Mais si j'avais réussi à le faire plusieurs fois, je pouvais le refaire.
Mais j'ai posé mes conditions : pas de connaissance de la date réelle de départ (je savais toutefois que c'était aux alentours du 15 septembre) et vol aller-retour de nuit sur Air France (autre compagnie non négociable... même si un avion d'AF peut tomber comme les autres)...
Armé de calmants (du Lexomil), j'ai réussi à reprendre l'avion (après 14 ans d'interruption)... Malgré un vol de nuit et une barrette complète de Lexomil (4 comprimés), je n'ai pas fermé l'oeil de tout le vol, épiant et écoutant tous les moindres bruits et mouvements suspects de l'avion.
Au final, tout s'est bien passé (je me suis effondré dans le plumard en arrivant à Montréal, sous l'effet des médocs et surtout la baisse de la tension nerveuse).
Le retour a été plus stressant mais le fait de savoir que ma femme était enceinte (nous l'avons appris là-bas) me remplissait de joie et me faisait un peu oublier l'angoisse du vol.
J'ai ensuite repris l'avion régulièrement (toujours pour les vacances car, calmants obligent, je ne suis pas opérationnel pendant une bonne journée avec la dose que je prends donc pas possible pour le boulot

En juin 2008, nous sommes partis en vacances au Club Med de Napitia (superbe club familial où les enfants sont les rois) via la compagnie Xl Airwars (ex-Star Airlines). J'avais déjà pris cette compagnie pour des vols affrétés pour le Club Med. A l'aller comme au retour, je n'ai pris aucun calmant. Et j'avais réussi à vaincre mon angoisse.

Sauf qu'au retour, nous avons été secoué à l'approche de Roissy par des turbulences de folie. Lors de la descente, ça tanguait tellement que l'avion s'est mis à 45° (sans entamer un quelconque virage), la plupart des passagers ont hurlé de terreur. Le pilote (une femme remarquable

Depuis, je n'arrive plus à me dire que je vais remonter dans un avion alors que j'avais quasiment réussi à vaincre toute appréhension. Il va bien falloir quand même... Mais quelle trouille nous avons eu (ma femme a eu peur aussi, ma fille pas du tout

Sinon, quand j'aurais bien digéré mes dernières péripéties, j'aimerais bien casser ma tirelire pour m'offrir un voyage en première classe à bord d'un A380.
Ce doit être quelque chose quand même.

Une fois en l'air, j'adore passer au-delà du manteau nuageux. En 2006, survolant l'atlantique, revenant de Punta Cana, nous sommes passés au-dessus d'une grosse dépression (orages, etc...). C'était superbe de voir tous ces éclairs naissant juste en dessous nous (et je n'ai pas eu du tout la trouille malgré les multiples annonces du pilote "PNC assis et attaché").
A+