(The) Tree of Life (Palme d'Or 2011)

[Pirotto]

J'étais parti la fleur au fusil, malgré "Le nouveau monde" où je m'étais copieusement ennuyé: je suis prêt à pardonner un accident de parcours.

Je précise que je ne suis ni inculte ni croyant, mais que j'apprécie les films de Tarkovski aussi bien que de Spielberg et que ça ne me pose pas de problème.

Je me demande comment j'ai fait pour ne pas imiter la moitié de la salle qui s'échappait et pour tenir jusqu'à la fin. Ma curiosité morbide sans doute... Je suis sorti très en colère du ciné, je me suis fait berner. Mon ire est à la hauteur des attentes qui me sont venues en lisant les nombreux avis de ceux qui ont aimé, en pensant qu'un jury présidé par DeNiro avait adoré.

Tree of Life, sans doute à l'image de l'univers en expansion, m'apparaît comme un soufflé qui n'en finit pas d'enfler, le bon gros délire mystique et pompier cousu de fil blanc d'un réalisateur cul-bénit qui se prend pour un génie et se regarde filmer. Que reste-t-il à sauver ? Les quelques plans des gracieux gamins ? La compil classique de Couperin ou de Smetana ? La belle collection de fonds d'écrans pour Mac ?

Bref, je suis resté complètement insensible, complètement en-dehors, et j'ai même ricané à plusieurs reprises, ce qui ne me ressemble pas. Ce qui m'épate le plus, ce sont tous ces avis positifs.

J'aurais dû me douter de quelque chose: c'est Luc Besson qui le distribue...

[Unjeff]

J'étais parti la fleur au fusil, malgré "Le nouveau monde" où je m'étais copieusement ennuyé: je suis prêt à pardonner un accident de parcours.

Je précise que je ne suis ni inculte ni croyant, mais que j'apprécie les films de Tarkovski aussi bien que de Spielberg et que ça ne me pose pas de problème.

Je me demande comment j'ai fait pour ne pas imiter la moitié de la salle qui s'échappait et pour tenir jusqu'à la fin. Ma curiosité morbide sans doute... Je suis sorti très en colère du ciné, je me suis fait berner. Mon ire est à la hauteur des attentes qui me sont venues en lisant les nombreux avis de ceux qui ont aimé, en pensant qu'un jury présidé par DeNiro avait adoré.

Tree of Life, sans doute à l'image de l'univers en expansion, m'apparaît comme un soufflé qui n'en finit pas d'enfler, le bon gros délire mystique et pompier cousu de fil blanc d'un réalisateur cul-bénit qui se prend pour un génie et se regarde filmer. Que reste-t-il à sauver ? Les quelques plans des gracieux gamins ? La compil classique de Couperin ou de Smetana ? La belle collection de fonds d'écrans pour Mac ?

Bref, je suis resté complètement insensible, complètement en-dehors, et j'ai même ricané à plusieurs reprises, ce qui ne me ressemble pas. Ce qui m'épate le plus, ce sont tous ces avis positifs.

J'aurais dû me douter de quelque chose: c'est Luc Besson qui le distribue...

Merci pour cet avis qui pour être acerbe n'en semble pas moins honnêtement pesé. En te lisant je n'arrive pas à m'empêcher de faire un lien avec la déception que j'ai ressentie au visionnage de "Le nouveau monde"...

[Nikolai]

"Que reste-t-il à sauver ? Les quelques plans des gracieux gamins ? La compil classique de Couperin ou de Smetana ? La belle collection de fonds d'écrans pour Mac ? "

Ça me fait toujours rire ça "les fonds d'écrans pour windows ou mac", comme à l'époque Pauline Kael qui comparait certains plans de "voyage au bout de l'enfer" à du National Geographic. Tout aussi ridicule.
Et le film justement sa force c'est qu'il est loin d'être prétentieux ou pompier. C'est un film qui se déploie sans jamais rien imposer, qui évite sans cesse la grandiloquence ou les gros effets. C'est un film doux et léger qui n'impose jamais rien au spectateur, tout ce que malick cherche à faire c'est de faire ressentir le monde et sa beauté. Rien de plus. Évidemment ça ne peut pas marcher chez tout le monde. Mais dire que ce film est pompier est limite un contre sens.

[Pirotto]

C'est ce qui est chouette avec l'art: chacun y trouve (ou pas) son compte. Insulter la sensibilité des autres, ou dispenser des appréciations de maître d'école ne mène à rien. Pauline Kael a dégommé des tas de films que j'ai adorés, ça ne m'empêche pas de la lire avec plaisir. Je ne reviens pas sur l'humilité ou la légèreté que tu trouves chez Malick, chacun jugera à l'aune de sa propre sensibilité.

[ed wood]

AAAHHHHHH le name dropping.

[Nikolai]

Pourquoi quand on est pas d'accord, ce serait une insulte ? Je suis pas d'accord je le dis, on peut vraiment rien dire sur ce forum des fois c'est fou.

[Unjeff]

Disons qu'il y avait 2 manières de dire les choses : "je ne vois pas les choses de la même manière que toi parce que ceci, celà..." et "ce que tu dis.... est.... Tout aussi ridicule". Donc si on peut tout dire mais pas sous n'importe quelle forme.

Mais on reprend le sujet façon gentlemen sans déraper merci à tous

[Nikolai]

J'ai le droit de trouver ça ridicule (voire même stupide), désolé d'autant que ça m'énerve puisque je lis ça souvent dans les avis des détracteurs. J'ai le droit de penser ce que je veux et sous n'importe quelle forme, pas besoin de me faire la morale bien pensante du "bon débat". Faut simplement arrêter de voir des insultes partout

[Cylon]

A propos de Lovely Bones :

Visions oniriques kitchissimes de mauvais goût (façon écran de veille pour Windows 7)

Et maintenant :

Ça me fait toujours rire ça "les fonds d'écrans pour windows ou mac", comme à l'époque Pauline Kael qui comparait certains plans de "voyage au bout de l'enfer" à du National Geographic. Tout aussi ridicule.

Cet argument wallpapers/screensavers trouve comme tu le vois une justification différente selon les sensibilités. Pour The Lovely Bones, ayant vraiment apprécié et jugeant les scènes oniriques superbes, je trouvais ton argument aussi "ridicule" que ce que tu décris ici. Je me suis évidemment abstenu de t'en faire part dans ces termes, comprenant et respectant ta position.

La passion intense, c'est bien, mais il faut savoir calmer ses ardeurs et privilégier les fidèles arguments à une certaine violence verbale. Accepter la perception des autres, plus que du respect, c'est faire preuve d'intelligence et de lucidité, surtout sur un film controversé comme Tree of Life.

Quant à la critique de Pirotto, même si je suis certain de ne pas du tout la partager, je suis content de lire un avis contrarien bien argumenté (pour une fois).

[lag@uffre]

Moi je les aime bien mes fond d'écran (sur mac en tout cas je sais pas pour vous)
Le truc c'est que cela banalise des photographies qui sont on ne peut plus superbe et d'une dextérité rare. C'est juste magnifique...mais on fout ça en fond d'écran.

[Nikolai]

Cylon et bien t'as le droit de le penser et de le dire. Je me suiciderai pas pour autant ou le prendre mal. C'est là où je veux en venir. Un débat peut-être passionné, c'est pas pour ça qu'il n'y a insulte ou manque de respect.
La comparaison avec lovely bones est d'ailleurs intéressante pour voir la différence de traitement entre les 2. Chez Malick contrairement à Jackson, c'est que ces visions sont justement incarnées, malickienne, les plans vibres tout le temps, ont une résonance, ça bouge sans cesse à l'intérieur du plan. Jackson compile lui un imaginaire que j'ai trouvé assez pauvre et artificiel, désincarné et surtout pompier. C'est d'ailleurs le cas aussi de Sucker Punch qui n'est qu'un recyclage sans âme d'un imaginaire que je trouve limité et jamais transcendé

[Cylon]

Chez Malick contrairement à Jackson, c'est que ces visions sont justement incarnées, malickienne, les plans vibres tout le temps, ont une résonance, ça bouge sans cesse à l'intérieur du plan.

Je ne sais pas exactement quelles sont ces visions (à part ce qui est dans le trailer, je dois attendre 4 mois ), mais si elles sont de même essence que ce qu'on voit dans le reste de sa carrière, c'est un tout autre contexte et usage que dans Lovely Bones quand même.

Après, j'avoue que je n'échangerais pas 1 baril de plans naturalistes de La Ligne Rouge contre 10 barils de plans oniriques de Lovely Bones.

[takeshi29]

Faire un parallèle "Tree of life" - "Lovely bones", fallait oser quand même...

Justement j'ai vu les deux films récemment donc je les ai encore bien en tête, et pour moi il y a une différence notoire : d'un côté un réalisateur qui se prend les pieds dans le tapis en basculant dans le kitsch total, et de l'autre un génie qui va au bout de son idée du cinéma, quitte à être radical et à risquer de perdre du monde en route.

NB : Même si je ne suis pas d'accord sur le fond avec la critique de Pirotto, je l'ai lu avec très grand plaisir car elle est argumentée.

[Unjeff]

Hello,

Suis je le seul à avoir vu en fin de film

l'engloutissement de la terre par le soleil puis en toute dernière image, un visage dans la nébuleuse "fondamentale" ?

J'ai beaucoup aimé mais je continue à méditer avant d'en parler plus avant

[Emmanuel Piat]

>Suis je le seul à avoir vu en fin de film

Dormais-je ?

Une raison de plus pour acheter le BR !