[FILM] Melancholia

» 26 Juil 2012 15:22

Non je ne dis pas que Malick fait forcément un cinéma "grand public" (faut s'y investir), je dis juste que ses films restent ouvert au grand public pour qu'il puisse apprécier malgré leur exigence. Comme Kubrick. Nuance.

» 26 Juil 2012 15:24

Petit intermède artistique avant reprise de fight entre gentlemen cinéphiles

Dans les sources d'inspirations de Melancholia, on peut citer sans doute Arnold Böcklin peintre suisse du courant romantique symboliste allemand.

L'île des morts est son tableau le plus célèbre, ci-dessous dans sa première version de 1880 :

Scorsese s'en est inspiré dans Shutter Island, on retrouve la même asymétrie.

Avec ce tableau on peut penser aux scènes symboliques sur le green du golf de Melancholia.

Quelques autres tableaux pour s'imprégner de l'artiste :

Et puis sa Melancholia :

Je comprends mieux pourquoi Lvt tenait à Penelope Cruz pour jouer le rôle, que cela soit Böcklin ou Millais, la représentation de ces damoiselles est rarement illustrée par une blonde, les poncifs ont la vie dure, LVT est révolutionnaire la tentation devait être grande de renverser les rôles avec la brunette Charlotte, sans doute très convaincante en dépressive mais Kirsten est remarquable :grad:

» 26 Juil 2012 15:27

syber a écrit:Mais on ne comprend rien à votre discussion !

Nikolai propose de faire un micro-trottoir avec les noms de
Nikolai a écrit:Murnau, Renoir, Ozu, Kurosawa, Ford, Lang, Welles
et explique que que les résultats seraient négatifs en terme de connaisance de leurs oeuvres, voire même de leur nom. Il qualifie ce résultat de
Nikolai a écrit:tragique.

Bon, pour ma part j'ai un emploi du qualificatif de "tragique" que je destine à d'autres problèmes, mais admettons que ce soit tragique que Murnau ne soit pas connu du grand public.

Puis il enchaine avec Malick. Compte tenu du degré de notoriété de Malick qui est lègèrement moindre que celui d'Alain Chabat et de Patrice Leconte en France, j'en ai déduit qu'il le mettait sur le même plan que
Murnau, Renoir, Ozu, Kurosawa, Ford, Lang, Welles.

C'est pô clair !

laurentdelyon a écrit:je résume vite fait: Nikolai dit que malick fait du cinéma "grand public", à l'instar selon lui de kubrick, et tellouck et moi on dit que mallick ne serra jamais un réalisateur de films grand public avec des films comme the tree of life. voilà la question: malick: grand public ou pas?

Tout dépend où l'on place le curseur de ce que l'on appelle par commodité "Grand public", en faisant bien attention à ne pas tomber dans le travers qui consiste à penser sans le dire que l'on se situe au dessus de ce fameux "grand public" (notamment pour l'excellente formule d'Audiard - restons dans le cinéma - qui devrait inciter à la prudence : on est toujours le con de quelqu'un ). (NB : Ford, il est grand public dans ce classement au fait ? J'espère bien que oui vu le nombre de rediffusion à la TV de ces films).

Malick et Kubrick font des films. Ils font des films qui coûtent chers et sont financés par des investisseurs. Ces films doivent être rentabilisés par un nombre d'entrée suffisant (à l'inverse par exemple d'un peintre qui vend sa toile à un seul client ; ce même peintre ne tombant pas en faillite si il n'arrive pas à vendre une toile car le coût de production d'une peinture est faible). Donc à partir du moment où Kubrick et Malick ont choisi un média comme le cinéma pour s'exprimer et qu'ils ont réussit à faire plusieurs films, c'est donc qu'ils font tous les deux des films pour un public suffisant grand nombre pour rentabiliser leurs films. Voilà ma définition du grand public : un public suffisament grand pour rentabiliser une oeuvre qui est destinée à lui être vendue.

Pour le micro trottoir je montre juste son inutilité dans tous les cas. Je dis juste que c'est pas parce que certaines personnes ne connaissent pas tel ou tel auteur qu'il n'est pas "fondamental", qu'il n'est pas entré dans "l'histoire", ou qu'il ne plait pas à la masse..
Rien de plus.

» 26 Juil 2012 17:36

Je n'ai pas vu Tree of life ce qui ne va pas tarder, mais il me semble que ce film a le beau Brad Pitt et un budget sans doute conséquent, il n'a pas été distribué dans le réseau des salles de cinéma d'arts et essai non plus, c'est un film destiné au grand public.

S'adresser au grand public ne veut pas dire s'adresser et toucher tout le public, quel film peut prétendre plaire à tous, même sur un topic de La grande vadrouille s'il existait, nous trouverions des posteurs qui n'apprécient pas ce film et ce en toute franchise.

Dans les films grand public certains ont une zone de chalandise beaucoup plus développée et donc le producteur va proportionner le budget, Malick se doute bien qu'il va faire moins d'entrées que le dernier Batman...

Le badmington est un sport grand public mais s'adressant à moins de licenciés que le Football.
Il n'y a pas de jugement de valeur à avoir entre ces deux sports ni entre les pratiquants de ceux-ci, ils trouvent chacun leur public et ont donc une utilité.

Le base jump ne me semble pas être un sport grand public, comme le cinéma expérimental de quelques artistes n'est à aucun moment dirigé dans l'intention de remplir des salles et divertir mais de créer sans aucune contingence envers le grand public avec sans doute le but de se faire un nom dans le milieu de l'art et de vivre de sa réputation et de mécènes.

» 26 Juil 2012 18:13

Melancholia c'est fait virer de son post par The tree of live ? Un signe que les deux films ne sont pas comparables.
Deux films très au-dessus de la moyenne, mais un dés deux me semble touché par cette grace divine qui à la fin du film vous fait plus Humain, amoureux de la vie et de cette éternité qui passe si vite.

» 27 Juil 2012 0:26

Merci Kishizo pour l’intermède symboliste. Il est évident que c'est une inspiration majeure pour Lars. Ça me fait penser qu'on y trouve même une Ophélie, chez Gaston Bussière :

» 27 Juil 2012 13:12

Une rousse :grad:

Je trouve dommage que Gaston Bussière n'intègre pas plus Ophélie dans la nature, le plan est trop rapproché, on perd de la poésie du corps et de l'étoffe de la robe flottant sur l'eau.
Millais donne l'impression d'un cercueil "naturel".

L'expression du visage de l'Ophélie de Millais est beaucoup plus troublante, tourmentée.
Celle de Bussière me parait trop apaisée, on a envie de l'embrasser et la voir se réveiller comme dans la belle au bois dormant.

» 28 Juil 2012 1:35

Je trouve dommage que Gaston Bussière n'intègre pas plus Ophélie dans la nature, le plan est trop rapproché, on perd de la poésie du corps et de l'étoffe de la robe flottant sur l'eau.

Tout à fait d'accord. J'aime beaucoup Bussière, mais son Ophélie est loin d'être dans ses plus belles réussites. C'est aussi loin d'être son œuvre la plus connue ou la plus représentative, alors que pour Millais, si. :mdr:

Pour le côté "rousse", on trouve même une Ophélie blonde, LvT n'est pas le premier, exemple chez Dagnan-Bouveret :

Le plus étonnant, c'est que ça vienne d'un académicien. :lol:

» 28 Juil 2012 8:29

Superbe ! Quel regard expressif ! magnifique peinture.

» 28 Juil 2012 11:08

Cylon a écrit:J'aime beaucoup Bussière, mais son Ophélie est loin d'être dans ses plus belles réussites. C'est aussi loin d'être son œuvre la plus connue ou la plus représentative, alors que pour Millais, si.

Oui d'accord la comparaison n'est pas à l'avantage de Bussière sur ce tableau en particulier, car ce n'est pas sa plus grande réussite loin de là.
Par contre attention de ne pas réduire Millais à son Ophélie, au passage quelques explications sur cette peinture et un extrait de Hamlet : http://www.cineclubdecaen.com/peinture/ ... phelie.htm

Cylon a écrit:Le plus étonnant, c'est que ça vienne d'un académicien.

C'est tout à son honneur pourquoi une blonde ne pourrait elle pas souffrir de mélancolie ?
Maryline fausse blonde a fait beaucoup de mal pour la cause des vraies blondes, celles ci sont loin d'être superficielles, les héroïnes blondes d'hitchcock remettent les pendules à l'heure :mdr:

» 31 Juil 2012 10:23

Revu Melancholia. Second visionnage encore plus poignant. Dès les premières notes, l'émotion me prend à la gorge. Et cette fois j'ai pu capter mille petites choses (au niveau de la mise en scène notamment) qui m'avaient échappé la première fois.
Quel bonheur! Je reste plus que jamais sur une note de 10/10. :love: