Beethoven : Eroica

» 08 Fév 2002 19:04

POur ce qui est de Berlin, il y aussi des musiciens qui sur l'antenne de France Musique ont dit que Karajan avait énormément apporté à l'orchestre particulièrement aux vents... et au répertoire. Ils ne l'ont pas nommé chef à vie pour rien...

» 08 Fév 2002 19:57

Justement je pense que la nuance "on adorait Furtwangler, on admirait Karajan" fait intervenir la personalité du chef plus que leur qualité musicale, c'est bien d'une relation d'homme à homme qu'il s'agit et il y avait plus d'amour pour Furt que pour Karajan; ils n'avaient pas du tout la même personnalité. Karajan s'est parfois montré très dur et même d'une grande méchanceté avec eux. Forcément ça refroidit un peu les liens humains. Mais ils ont toujours eu respect et admiration pour le chef d'orchestre.

» 09 Fév 2002 3:45

En tout cas je viens d'aller faire un tour sur le site du philharmonique de berlin, c'est assez déprimant les soirées qui se succèdent la bas, quand on voit ce qu'on a à paris.

http://www.berlin-philharmonic.com/engl ... 0001f_.htm

Dire qu'on a même pas une salle correcte, ca encourage plus à acheter des disques... ou prendre le train jusqu'à berlin :smile:

Ahhh le Deutsches Requiem avec Haitink et Goerne le 1er juin, on fait un voyage groupé ? :smile:

» 09 Fév 2002 11:12

Yeti : ayant vécu un an à Berlin, je te confirme que la salle de la Philharmonie a une acoustique fabuleuse... que nous n'avons pas à Paris! L'orchestre non plus d'ailleurs, encore que le fabuleux philharmonique ne soit pas au top dans tous les répertoires : ils sont plus puissant et massif que virtuoses et clairs. Aussi dans certaines oeuvres ils sont un peu lourdingues!
J'ai assisté à l'enregistrement dirigé par Boulez de la Rhapsodie espagnole de ravel: il est resté une bonne demie-heure sur le début du prélude à la nuit, car il y avait trop de problèmes de justesses dans les cordes et le son était trop gras, trop lourd. Ils ont finalement réussi à y arriver au prix d'efforts incroyables. A la pause, un musicien me disait "cette musique est très difficile pour nous, nous n'avons pas la rapidité de réaction, la souplesse des Français."
Alors je lui ai dit, je ne suis pas convaincu que les Français auraient pu trouver le son brucknérien, même en un demie-heure...
Ahuri, je lui ai entendu me répondre : si, bien sur, car c'est beaucoup plus facile.

A la réflexion, il avait raison : d'un coté, le son, la perfection crée l'émotion, la magie, de l'autre, c'est le sentiment mis par les musiciens dans ce qu'ils jouent qui crée l'émotion.

Raison pour laquelle des orchestres qualitativement moyens mais qui veulent bien faire et sont composés de bons musiciens sont convaincants dans le répertoire allemand, quand le répertoire français, enfin Debussy, Ravel et aussi Stravinsky, annexons-le, ne peuvent être réussis que par des orchestres fortiches et avec un grand nombre de répétitions... que les Français ne leur accordent plus, puisqu'ils pensent savoir!!!
Quand l'enjeu leur semble valoir la chandelle, ça donne le Pelléas et Mélisande qui vient de sortir chez Naïve. Haïtink dirige le National et l'orchestre est proche du sublime...

» 09 Fév 2002 19:48

ceci dit, je pense qu'il devait aussi arriver à Furt de pas être très tendre avec ses musiciens : il existe en CD un extrait de répétition de l'ouverture de Leonore III avec l'orchestre de Stockholm. Bon c'est vrai que Furtw ne connaissait pas trop l'orchestre et que celui-ci est complètement à coté de la plaque dans la dernière montée ou tous les pupitres se déchainent : y'a pas deux instruments qui jouent ensemble. Et là, Furt gueule un bon coup en disant que c'est impossible (unmöglich !!!!) .....
Quant à Toscanini, même si le bonhomme était peut-être charmant en compagnie, le fait qu'il ait martyrisé plus d'un musicien n'était quand même pas justifiable. Surtout quand on écoute le résultat....

» 10 Fév 2002 16:20

J'ai acheté ce WE les symphonies 1 et 3 de beethoven par FurtWangler, à Vienne en 1952 (pour 12 euros, à la Fnac).

c'est la claque !

Sur l'Eroica, quelle puissance, quelle maîtrise et quelle subtilité !

Dommage que l'enregistrement date un peu car on ressent la différence avec la version de Monteux en 1962, mais à part la technique c'est le pied intégral...

Merci pour vos conseils...

» 10 Fév 2002 17:51

Laurent je crois que tu as bien caractérisé l'art de Furtwangler : "Sur l'Eroica, quelle puissance, quelle maîtrise et quelle subtilité ! " C'est justement cette équilibre quasi magique entre puissance et subtilté, tension et détente, force et beauté du son, que Furt réussi particulièrement. On est jamais frustré alors qu'avec la plupart des autres, suivant leur tempérament, on a plus d'une chose et moins d'une autre.
Si tu veux approfondir tu peux jeter une oreille attentive aux versions de juin 50 et décembre 52 chez Thara qui sont très impressionnantes et avec un son excellent ce qui ne gache rien.