Chers amis,
Si je prends le temps de vous écrire, c’est que j’ai pu me réfugier sur la terrasse d’un fast-food avec mon portable.
C’est une bien courte histoire que je vous relate plus bas, mais je souhaite d’abord répondre en deux mots à dub.
dub a écrit:Non.
Sans vouloir paraître péremptoire
, pourquoi pas ?
Il s’agit bien de Musique, et Classique de plus.
Dans ce cas, la définition du Classique que tu donnes appartient à ta propre nosologie, au même titre que ta définition du Lyrique que tu as livré dans un autre post .
Mais qu’on se place d’un point de vue différent, stylistique ou philosophique, ne change pas l’objet en vue : la musique, dite « Classique ».
dub a écrit:Comme je le disais, avant de coller à la période où le terme a été employé, le mot classique a surgi par opposition à moderne
Mais sans vouloir discuter ton analogie entre les anciens (de la Querelle ) et la musique classique, peut-être voyais tu ici un axiome occultant toute autre définition musicale ultérieure du "Classique".
Ainsi, en tant que vulgus pecum, j’avancerais prudemment que le terme Classique caractérise également une écriture, une école, une démarche, des choix d’instruments, une provenance géographique, un contre-pied, une période, voire tout à la fois.
Ainsi, malgré l’influence de leur œuvre qui pourrait les faire coller à ta conception XVIIe du Classique, Ellington et Jobim ne seront probablement jamais considérés comme tels. Contrairement à Rota ou Bernstein.
Maintenant, pour allez dans ton sens et pour ajouter à la confusion, j’ignore si Messiaen, Dusapin, Ligety ou Stockhausen se sont qualifiés de « Classiques ».
En revanche, Mozart, Haydn et J.C. Bach se considéraient effectivement comme contemporains.
Ca, s'était pour t'épargner un
dub a écrit:Le concept est donc différent de la notion classificatrice: ce sont deux choses différente.
mais revenons à notre terrasse et au contemporain.
Afin de ne pas mourir idiot, j’ai emprunté à la médiathèque « Helikopter-quartet » de notre Karlheinz d’outre Rhin.
Je me précipite sur mon tourne disque laser et je mets ma ceinture, potard quasi au max.
L’ignition des turbines, puis les premiers coups d’archet se font entendre, à la grande joie de mon fils qui faisait des grands mouvements de bras, emportant dans une élégante vrille piquée le vase de ma belle-mère.
Je crois que ca doit être à ce moment que ma femme est entrée dans la pièce. Je ne me souviens pas trop car des pans du plafond tombaient bruyamment sur la piano depuis déjà quelques minutes.
J’arrivais à peine à lire sur ses lèvres, tant il y avait de poussière.
J’ai cru comprendre que j’avais réveillé la petite de 3 mois qui aurait, selon ses dires, tenté ensuite d’éventrer son doudou. Ma femme était tellement en colère que je n’ai pas osé lui faire remarquer que cela pouvait aussi bien être la faute de la sonnerie de la porte qui visiblement s’était bloquée, ou les vibrations sourdes provenant du parquet (des rats ?).
Je ne sais pas si c’est l’arrivée des pompiers suite à l’explosion du chauffe-eau ou le couteau de cuisine qui, évitant mon oreille gauche, est sorti par la fenêtre, mais la Police est arrivé très vite.
Après une nuit passé au poste, je marine toujours dans l’infâme frustration de n’avoir pu entendre de Stockhausen la descente et le silence de fin. J’ignore également pourquoi je n’ai plus les clés de chez moi. Mais je m’en fous, j’ai toujours la carte de la médiathèque et j'ai déjà repéré quelques compositeurs sériels des familles.
Totocugno
PS 1 : C'est des c.onneries tout ça : c'est moi qui ai cassé le vase de ma belle-mère
PS 2 : Musique tout à fait fascinante et écoutable. On y prend goût, j'vous jure!