Scytales a écrit:J'ai écouté aujourd'hui l'intégrale d'Ophélie Gaillard, que je me suis fait prêtée par un ami.
La prise de son assez jubilatoire (mais pas forcément la plus naturelle) et surtout la ponctuation rythmique participent d'un écoute somme toute agréable.
Je trouve finalement cette interprétation assez inexpressive. Il y a quelques beaux morceaux; la 4e suite (qui se trouve être ma préférée sur tout le cycle de Bach) est assez bien sentie. Mais l'ensemble ne dépasse pas le stade de la démonstration technique, sans que l'on puisse vraiment parler de virtuosité. La musique caresse comme une agréable bise ne printemps, mais pénètre pas. Le phrasé est assez quelconque, à mon sens. Les notes sont alignées comme à la parade: on pourrait souhaiter plus ample tentative de restituer la polyphonie suggérée par la musique.
Je dirais de cette intégrale qu'elle est propre, mais très loin d'être inoubliable. Pour tout dire, je ne me suis même pas souvenu d'avoir entendu certains morceaux au terme de cette journée...
Salut Scytales,
Oui, c'est assez proche de l'impression que j'avais eu à l'écoute de cette version récente des Suites...
Bien que j'aime beaucoup les versions de Tortelier, de Fournier et, surtout, de Bylsma... je garde ma préférence à celle, habitée, de Casals...
J'ai eu l'occasion de le "voir" (à la télé !) les jouer, je crois en l'Abbaye de Fontenay,... je suis resté "fasciner" par ces images où on le voit absolument impassible, droit comme un pic, dur comme un roc, ayant totalement intériorisé la musique, avec seule sa bouche qui se distord nerveusement, comme si c'était par là que les sons cherchaient à sortir et comme s'il cherchait, lui, à les réprimer pour mieux tout faire passer par son violoncelle !!
Un très très grand souvenir !!
Fred