TODD-AO a écrit:Rach III par Argerich est phénoménal mais je ne comprends rien à son finale qui me semble réellement trop rapide.
C'est justement le finale qui m'a ébloui...et Rachmaninov lui-même le jouait dans ce tempo. Pour le Rach 3, une version plus "subtile", celle de EARL WILD chez Chandos, est injustement méconnue.
Pour revenir à Piotr, une version Kissin/Karajan ? Il avait quel âge, Evgueni ? (IMMENSE pianiste qui m'a donné l'impression, quand je l'ai croisé, d'être HORS du monde, DANS la musique, quasi-autiste).
Rachmaninov le joue un poil plus lent et il parvient à rester, malgré ce tempo infernal, d'une expréssivité inouïe... pas Argerich dont le finale est décidémment empressé. Earl Wild ? De très belles choses dans le 3 mais parfois une pédalisation un peu sale, un accord un peu à côté... en revanche, magnifique version des Rachma/Paganini chez Chandos, sûrement l'une des plus belles que j'ai entendues.
A l'époque du 1er avec Karajan, Kissin avait qqch comme 19 ans. Je trouve la version du Tchaïkovsky tout de même admirable malgré, comme le souligne Alain, quelques mésententes ici et là. Mais qui Karajan a-t-il bien accompagné, lui dont le souci était avant tout de se mettre, d'une façon ou d'une autre, en avant ? Peut-être Menuhin... Et j'ai eu la même impression que Todd-Ao d'un certain autisme concernant Kissin lors d'un dîner à Moscou, alors que mis à part moi, Génia connaissait tous les autres protagonistes du dîner depuis sa toute jeune enfance... Mystère... En tout cas, il reste très introverti quand Kantor (sa prof et sa seconde mère) n'est pas loin... Je l'ai entendu il y a 2 ans à 3 jours d'intervalle dans 2 programmes différents :
1) L'un au musée Pouchkine dans un programme consacré à Chopin. Extrêmement scolaire, ennuyeux, trop en retrait et cette musique nécessite un interprète à qui elle parle et qui y met un peu plus que 10 doigts sur le clavier...
2) J'ai tout de même assisté au second. Et là
L'un des plus beaux concerts de ma vie... et sûrement l'un des derniers pianistes vivant de la grande tradition romantique. Carnaval de Schumann et 3e sonate de Brahms... I-N-C-R-O-Y-A-B-L-E d'imagination, de sonorité, de couleurs, de justesse, de pédalisation, de virtuosité. Moi qui n'ai jamais entendu jouer ni Richter, ni Horowitz, ni Michelangeli, ni Gould, je n'avais jamais entendu jouer du piano comme cela en concert.
Il faut aller à ses concerts en priant pour qu'il soit dans un bon jour et surtout... loin de Kantor.