Post très long....
» 10 Nov 2007 14:18
Bonjour à tous
Super idée que ce sujet. J'ai un faible pour ce type d'enceintes même si je suis plus en contact avec des enceintes hifi ces derniers temps.
J'avais un magazine en ligne sur l'audio pro il y a quelques années. Ne le cherchez pas, il a fermé il y a quelques années quand j'ai monté Son-Video.com.
Il s'appelait "Les Metiers du Classique" et avait une section son pro en plus du cœur orienté musique classique.
J'ai ressorti mon article sur ce sujet. Il a certe un peu vieilli... Mais il y a quelques infos à garder.
_____ Début de l'article _____
Les moniteurs de studio.
Le monitoring de studio est un sujet très passionné car au-delà des performances techniques, les goûts et les méthodes de travail de chacun entrent en ligne de compte. Nous tenterons dans ce dossier d'évacuer les effets de mode pour nous concentrer sur les critères professionnels et conseiller le plus simplement possible ceux qui souhaitent améliorer leur écoute.
Avant de vous parler de bande passante et de la couleur du boomer (et je ne vise personne), voyons de quoi est constituée une écoute dans un studio.
- une source (mixage, Dtd ou Dat)
- des câbles
- des enceintes (le sujet de ce dossiers)
- l'acoustique de la cabine
- vos oreilles et celle de votre client.
- votre cerveau.
Chacun de ces éléments entre en jeu dans la perception de la qualité, souvent 50 fois plus que la distorsion harmonique d'un ampli...
Commençons par le dernier maillon, sans doute le plus important : votre cerveau. Il décidera de la qualité et donc des corrections et doit être mis en état d'écoute. Nous ne pourrons pas refaire l'éducation que vos parents ont si bien réussie, aussi concentrons-nous sur les aspects techniques:
- Il vous faut une bonne qualité de silence. Pas de bruits de rue, ni de ventilateur (ordinateur), ni de ronflette. En étant attentif, vous devez entendre le sang pulser dans vos tympans. C'est le seul moyen d'obtenir une réelle dynamique.
- Votre installation doit être visuellement confortable. Cela implique une organisation pratique... et surtout habituelle, dans laquelle chaque objet trouve naturellement sa place afin de ne pas vous distraire inutilement.
Petite astuce pour ces 2 premiers points : pas de pendule à aiguille (on les entend), contentez-vous de l'horloge du menu dans le Macintosh ou d'une petite horloge numérique très discrète.
Passons à votre oreille et à celles de votre client.
Faut-il écouter de la même manière tout le temps ? Est-ce que vos clients (producteurs mais aussi musiciens inquiets de leur travail) doivent-ils aussi écouter de la même manière? Cela se discute. En tout cas, pas au même niveau. Vous ne pouvez pas écouter à fort niveau sans fatiguer alors que l'artiste va vouloir être rassuré sur son travail par une présentation plus "spectaculaire".
Les grand studios règlent ce point avec plusieurs écoutes : la grande écoute encastrée (souvent très frime), une écoute de belle qualité dans la zone de prise de son, et des écoutes de proximité pour travailler en terrain connu.
A cela s'ajoutent des écoutes "radio" pour vérifier que cela sonne tout de même sur un petit poste.
Il faut à présent aborder la question du niveau sonore. En effet, votre oreille n'a pas la même réponse en fréquence suivant les niveaux (cf. le bruit et la santé). Ainsi, elle est beaucoup plus sensible aux médiums à des niveaux faibles ou moyens. Plus vous mettez fort, plus la courbe de réponse de votre oreille devient plate. Cet aspect est pris en compte par les constructeurs qui équilibrent différemment les modèles Hifi et monitors car il ne sont pas écoutés au même niveau. Nous pensons malgré tout qu'une bonne enceinte est bonne partout... dans la mesure où elle peut produire le niveau demandé sans distorsion. Et là, le rendement devient critique. Les grandes écoutes, avec une pression sonore élevée sans distorsion notable, peuvent aussi travailler à bas niveau. Les petites monitors ne pourront jamais donner du volume et seront donc beaucoup plus fatigantes.
Ainsi, il faut vérifier que la puissance acoustique disponible est compatible avec une écoute confortable dans le local que vous utilisez :
grand local => grande écoute.
Pourquoi, dans ce cas, observe-t-on un tel engouement pour les petites NS10 Yamaha ou Genelec de poche ? Pour le prix d'une part, mais aussi parce qu'elle sont plus pratiques à emporter avec soi pour retrouver son environnement habituel. Ce n'est pas l'idéal pour autant.
Pensez aussi à vos clients. Si vous devez travailler avec eux en régie, il faut qu'ils soient bien installés sans vous gêner. Si, par contre, vous travaillez sur ordinateur, seul et que vous n'avez qu'à présenter le résultat, le mieux est encore d'avoir un autre local de présentation avec un canapé confortable et une chaîne hi-fi sympa (si possible assez haut de gamme). Cette chaîne hi-fi vous permettra aussi de découvrir ce que le client final entendra chez lui.
L'acoustique de la cabine est un sujet à lui seul et nous lui consacrerons donc un dossier. En quelques mots, rappelons que l'encastrement des enceintes n'est sûrement pas le meilleur moyen d'avoir de l'espace autour et que la plupart des mélomanes placent leurs enceintes à 1m ou plus des murs. En réduisant le délais entre le son direct et le son réverbéré, vous augmentez la précision de votre écoute. C'est ce qui se passe avec les monitors de proximité posés sur la console.
Les meilleurs systèmes que j'ai entendus ont tous en commun une acoustique travaillée et des grandes écoutes posées sur pieds et décollées des murs. Seule exception, pour le son à l'image, il existe des systèmes encastrés qui marchent bien... mais je n'irai pas mixer un disque classique dessus !
Les moniteurs amplifiés proposent souvent un réglages des basses pour s'adapter aux diverses positions par rapport aux murs.
Pour les enceintes, voyez les autres pages de ce dossier...
Pour l'amplification et les câbles, vous avez aujourd'hui le choix entre les systèmes amplifiés par le constructeur d'enceinte (Genelec entre autres) et ceux dont l'ampli est extérieur. Un ampli externe pourra être choisi de meilleure qualité mais celui intégré sera ajusté pour piloter au mieux les composants. Si le son du système intégré vous plaît, autant bénéficier de sa cohérence. Pour les modèles séparés, veillez à mettre vers les enceintes des câbles courts et de qualité.
Après cette introduction, sans doute nécessaire, passons aux enceintes ...
Toutes les moniteurs de studio ne se destinent pas aux mêmes usages ni aux mêmes publics. Les modes vont et viennent au gré des adoptions prestigieuses. Rappelez-vous il y a 20 ans, la réputation de la marque Elipson acquise par l'adoption par l'ORTF. Ainsi, suivant les choix de tel ingénieur réputé, de telle grand maison ou studio, les marques deviennent incontournables ou "has been".
Au delà de considération disons... marketing, choisir ses moniteurs est souvent le résultat de contraintes multiples. Les moniteurs peuvent être classées par leur taille ou par leur distance d'écoute ce qui est plus important.
Un home studio ou une petite cabine ne disposera en général que d'un seul système de monitoring. Il sera dimensionné suivant la taille du local. Une régie vidéo devra aussi prendre en compte l'espace exigüe et le son assez spécifique (sans parler du son multicanaux).
Toutes les cabines disposent au moins d'une petite écoute dite de proximité (close field). Souvent posées sur le bandeau de la console (quand les tailles respectives le permettent), ces enceintes permettent de travailler à un niveau raisonable. On attend d'elle une très faible directivité car l'ingénieur du son, placé très près bouge latéralement et doit garder un e image stéréo stable. Ce critére a fait le succès des Genelec, et en d'autres temps des Auratones.
Les écoutes de champ moyen (near field) sont conçues pour être placées à quelques mètres de l'auditeur (2 à 3). L'image est plus vaste, le niveau souvent plus élevé. C'est dans ce segment que se trouve le plus grand choix.
Les grandes écoutes sont un peu à part car réservées aux grands studios... et aux gros budgets. Les producteurs et les ingénieurs les aiment tout en s'en méfiant. Trop beau, trop flatteur, il vaut mieux travailler sur les petits modèles - beaucoup moins performants - que l'on connait bien.
Nous avons aussi ajouter des modèles Hifi. Tous ceux qui sont présentés sont utilisés par des ingénieurs du son pour travailler. En général, ce sont des spécialistes du classique ou du mastering, rarement de la variété ou du rock.
Les petites enceintes
Les petites monitor de studio ont connu un grand succès ces dernières années. La banalisation du home-studio y est pour beaucoup. Intermédiaires entre les écoutes radio (type Auratone) et les monitor de taille moyenne, les petites monitors sont conçues pour être placées très près de l'auditeur, souvent sur le bandeau de la console.
Quelques noms sont devenus des standards (Yamaha NS10, Genelec), même si beaucoup s'accordent à leur trouver une personnalité trop marquée.
Certains modèles présentés ici sont à la limite de la Hifi (Linn, Platinuum). Ces modèles sont conçus pour les ingénieurs du son audiophiles (si, il y en a !), notamment pour le travail en musique classique.
Les marques
Alesis - Benson - Cabasse - Divatech - Digital Design - Dynaudio - EAA - Event - Genelec - Hafler - HHB - JBL - KRK - Korg - Mackie - Peavey - Platinum - PSI - Quested - Sonosax - Sony Audio Pro - Spendor - Studer - Tannoy - Westlake - Yamaha - Zobel
Les monitieurs de taille moyenne
Les monitors de studio de taille moyenne sont très polyvalentes. Elles peuvent constituer la base d'un système pour le son à l'image (post-production), en multimédia ou en musique classique.
De taille raisonnable, ce type de monitor est assez facile à intégrer. Disposant d'une puissance acoustique correcte, elle n'est pas aussi puissante que la grande écoute et devra donc se limiter aux cabines de taille réduite (jusqu'à 30 m2).
Un caisson de basse permet de travailler avec un peu plus de niveau sans les pousser dans leur retranchement.
Les marques
Alesis - Ambiance Acoustic - Audix - Cabasse - Divatech - Dynaudio
Genelec - JBL [Audiopole] - KRK - Korg - Meyer Sound - NHT - Peavey - Platinum - PMC - PSI - Quested - Sonosax - Spendor - Tannoy - Westlake
Les grandes écoutes
Les systèmes de grande écoute sont très chers... et très bons. En fait, ils sont toujours installés dans un local traité acoustiquement. Le prix devenant secondaire ici, les systèmes de très haut de gamme sont capables de tout passer à n'importe quel niveau. Ceci est possible grace à un rendement généralement élevé, une multi-amplification et une installation par des spécialistes qui adaptent le système au local construit sur mesure.
Ces enceintes haut de gamme sont utilisées dans les studios professionnels. Des versions ont aussi été adaptées pour le marché Hifi haut de gamme, aux USA et au Japon essentiellement, car la demande existe pour ces systèmes d'exception (TAD, Westlake...). De même, nous avons ajouté quelques marques plus connues sur le marché de la Hifi mais dont nous avons vu des exemplaires chez des ingénieurs du son (prise de son et studio de mastering). Cette attitude est compréhensible, les grandes écoutes servent plus souvent à présenter le travail aux clients (producteurs, musiciens) qu'à travailler toute la journée.
Les marques
Cabasse - Divatech - Genelec - JBL - Munro - Quested - TAD - Westlake - Wilson Audio
Les enceintes Hi-Fi utilisées en studio
Une studio monitor n'a rien à voir avec une enceinte Hifi. Et pourtant, de nombreux ingénieurs du son, en classique surtout, utilisent de modèles Hifi pour travailler. Les marques ci-dessous sont toutes utilisées en studio par des ingénieurs du son réputés
Les Quads électrostatiques, les B&W (dont la Nautilus 801 ci-contre doit prendre la difficile succession de la légendaire 801). De même les Dahlquist DQ10, aujourd'hui introuvables sonnent toujours aussi bien.
Cela explique peut-être pourquoi certaines marques professionnelles utilisent des tweeter à ruban (Stage Accompany) ou électrostatiques.
Les marques
B&W - Kef - Icos - Linn - Martin Logan
_______ FIN
Désolé d'avoir été un peu long.