Je reviens sur
MGS Peace Walker (je n’ouvre pas de topic car je pense que je serai le seul à l’animer vu la popularité, sur ce forum, et de la PSP et même de la série…) après m’y être véritablement plongé ce week-end (j’y ai joué 7 heures). Verdict sans appel.
C’est simple, le jeu de Kojima pourrait concourir à plusieurs tops : dans la catégorie GOTY 2010, dans celle du meilleur jeu PSP et dans celle du meilleur épisode de la saga. Pour le moment c’est un sans faute sur toute la ligne que ce soit techniquement, artistiquement et ludiquement.
Peace Walker prend la suite directe de la mission Snake Eater (le 3 - mon épisode préféré) et annonce Outer Heaven et plus loin Shadow Moses, faisant le lien avec les épisodes MSX et surtout MGS1 :
Spoiler : cliquer pour lireon contrôle Big Boss quelques années (en 74) après la mort de The Boss, mentor de Naked Snake (Snake avant qu’il n’obtienne le titre de Boss ou Big Boss donc) pour des missions en Amérique Centrale (en l’occurrence le Costa Rica), région centrale et véritable enjeu dans la Guerre Froide. The Boss, qui a fondé les MSF (les Militaires Sans Frontières), une armée sans nation – qui annonce les futures milices privées de MGS4 - est contacté par un certain Galvez (et par la jolie Paz) pour apporter son soutien aux révolutionnaires du coin aux prises avec de mystérieux déploiements de troupes (CIA ? KGB ? du nucléaire ?). Galvez est convaincant en offrant aux MSF une base perdue en plein océan (future Outer Heaven). Big Boss et Kaz Miller (aka Master Miller) acceptent afin de donner un lieu physique désormais indispensable aux MSF.
Ambiance Guerre Froide, complots, paranoïa et infiltration, du pur MGS donc.
J’ai précisé le scénar car c’est important en termes de gameplay. Si dans les premières minutes, Peace Walker ressemble à un MGS classique (cinématiques, dialogues, infiltration), il se diversifie grandement par la suite avec la gestion de la base.
Côté MGS classique, Kojima et ses équipes ont fait fort, la PSP n’est plus très loin de la PS2 et ça ressemble (en un peu moins beau) à Snake Eater. Artistiquement, les cinématique façon BD de l’australien Ashley Wood font merveille et confèrent beaucoup à la classe du jeu (le design est proche et respecte le boulot de Shinkawa). De plus, la plupart de ces cinématique inclue des QTE bien sentis.
Côté gameplay, PSP oblige, on galère un peu au début, du fait de l’absence de stick droit mais on s’y fait vite même si le confort n’est pas toujours optimal (d’autant que le jeu est difficile). En termes de maniabilité, on est proche de MGS3 : au choix, certains trouveront ça rigide et d’autres, comme moi, adoreront ce côté poulpe pour réussir la moindre action d’infiltration (le jeu requiert pas mal d’observation et de concentration). Par rapport au 4, c’est vraiment un retour à l’infiltration pure façon MGS 1 ou 3 (en 7 heures, je n’ai tué qu’un seul ennemi !). Ca change de l’orientation prise par Splinter Cell.
Côté nouveautés, je n’en suis qu’au début mais le jeu est extrêmement riche. En plus des missions principales, on a un gros stock de missions secondaires avec du scoring motivant.
La gestion de la base est la grosse trouvaille de cet épisode. En cours de mission, on peut récupérer des soldats (alliés ou ennemis) qui viendront grossir les rangs des MSF. On les récupère en les assommant ou les endormant puis on les transporte dans les airs grâce au fulton, genre de parachute ascensionnel. Chaque soldat a ses propres caractéristiques et sa propre identité. Il faut ensuite les répartir, selon leurs compétences, dans diverses sections de la base : les équipes de combat, de R&D (pour développer et améliorer les armes, construire des mechas…), de soin (…pour soigner et développer des anesthésiants) ou encore de cuisine pour nourrir les troupes et leur assurer un bon moral et ainsi éviter qu’ils désertent.
La gestion de la base se fait après chaque mission puisque chaque équipe fait un rapport des activités en cours au Boss.
Un système qui oblige à privilégier la méthode douce pour récupérer du personnel et devient un vrai jeu dans le jeu (on peut même récupérer Kojima pour sa base !!!)
Dans les petits défauts du jeu : Big Boss ne peut pas ramper (!) et ne peut pas se déplacer contre les murs une fois plaqué (!!). Etrange…
La rigidité du gameplay (c’est MGS) pourra être un handicap pour certains. Perso, je trouve que c’est un challenge vraiment motivant (les boss sont très durs !), dans l’esprit de MGS.
Par contre, c’est l’épisode idéal pour commencer la série, niveau scénario, par rapport à un MGS4 qui faisait le bilan de toute une saga et pouvait rebuter par son côté « entre initiés ».
Désolé pour la longueur mais ce Peace Walker mérite vraiment qu’on s’y attarde (les notes de la presse papier et web le prouvent d’ailleurs) tant c’est un jeu qui fait plaisir en récompensant le joueur par sa richesse hallucinante (un peu comme Bayonetta et ROF cette année).
Le vrai MGS5 c’est lui et pas le Rising qui s’annonce très action avec un Kojima très en retrait.
Pour les fans de la saga, c’est un incontournable.