En tant qu'amateur de Jazz, je me suis fait les mêmes remarques (intéressées
).
Comment exploiter un tel fond ?
Je suis allé faire un tour sur le site de la BNF et je vois que le fond Delaunay n'est consultable qu'à des fins de recherche. Donc pas pour le grand public apparemment ...
Numériser
100000 disques ? Un rapide calcul, sans doute très approximatif, donne le vertige. Prenons l'hypothèse que l'on puisse numériser 4 disques par jour (choisir la bonne aiguille, la bonne courbe, apporter quelques légères corrections pour supprimer les scratches et les clicks les plus audibles, indexer correctement les pistes dans un serveur Web, scanner les pochettes recto verso un peu à l'image de ce qui se fait sur le site
http://www.europarchive.org qui comporte ...
842 numérisations libres de droit, et probablement d'autres opérations complémentaires dont j'ignore l'existence et la portée) et que l'on travaille 240 jours par an. Il faudrait dans ces hypothèses 25000 jours de travail homme, soit près d'un siècle de travail pour un homme ! Même si on double ou quadruple le nombre de disques numérisés par jour, on réalise l'ampleur de la tâche ...
Si on fait appel à des financements publics, les pouvoirs publics ne vont-ils pas opposer qu'il s'agit de musique américaine et que les budgets publics doivent être consacrés en priorité à la musique française et européenne ?
Si on laisse le marché décider, alors les éditeurs de CD iront naturellement vers l'exploitation des enregistrements des artistes les plus connus et susceptibles de se vendre. Ce qui est un peu dommage je trouve car c'est justement l'intérêt d'une telle collection que porter à notre connaissance les artistes et les courants oubliés de cette musique. Mais alors à quelle population d'amateur (en qualité et en nombre) s'adresse cette collection ? Imaginer un site Web proposant 100000 disques rares à la consultation (gratuite ou payante, peu importe en vérité) ! Qu'en faire ? Y passer sa vie à tout écouter ? Il faut impérativement que quelqu'un fasse un travail de mise en perspective, de sélection, de hiérarchisation des données. C'est un travail colossal.
Pas facile tout ça ! Je crois que dans un premier temps, le plus important c'est de sauvegarder et conserver cette collection dans de bonnes conditions de préservation.