Salut les cascophiles,
Je vis maintenant depuis quelques jours en compagnie de l’Abyss (et hier soir du sympathique blue dream_j'ai terminé le crémant ce soir, lol), branché en non-symétrique sur mon ampli-casque diy à transistors (parfaitement adapté aux faibles impédance et sensibilité des orthos) et de mon lecteur cd Vecteur L4.2, une chaîne très neutre AMHA.
Casque en comparaison : mon Hifiman HE500. J’ai également en tête les écoutes de casques Stax (mais pas le 009), ainsi que l’HD800.
Citation de Pierre Paya :
« l’Abyss redéfinie l’écoute au casque »Les 1ers moments d’écoute ont été relativement décevants, car éloignés de l’idée que je m’en faisais :
1) son aspect physique impressionnant me susurrait : attention, ça va déménager !
2) « redéfinir l’écoute » me laissait supposer une présentation de l’évènement sonore inédite et révolutionnaire, que je m’imaginais proche d’un gros système d’enceintes.
Rien de tout cela : alors qu’en mon for intérieur je me faisais un film genre « grosse production hollywoodienne », j’ai eu droit à un scénario plus intimiste, mais bien plus humain. Bref, vous l’aurez compris, à mes oreilles l’Abyss reste un casque proposant de fait un type d’écoute « au casque ».
MAIS quel casque !!
- Linéarité subjective : elle est parfaite, dans le sens où ce casque retranscrit avec une très grande justesse la couleur tonale de l’enregistrement, et ce, du sous-grave à l’extrême-aigu. Aucune portion du spectre ne paraît en avant ou en retrait, aucune. A ce propos, j’ose affirmer que les mesures de courbe de réponse publiées par Hersen ou Changstar sont en contradiction totale avec mes ressentis (comme tous les autres auditeurs de ce casque, si je ne m’abuse).
- Définition : de très haut niveau, et, là encore, sur la totalité du spectre ! les registres grave/sous-grave sont parfaitement définis : tendus ou ronds, mais toujours collés à l’enregistrement. Idem concernant l’aigu : parfaitement intégré au médium, les sifflantes de micros sur les voix ne sont pas poussées ; tout juste pourrait-on, à de rares occasions, estimer que l’extrême-aigu est légèrement détaché, mais je n’en suis pas certain (enregistrements ?). Les médium et haut-médium itou : suaves ou agressifs, c’est toujours l’enregistrement qui est retranscrit. Les micro-détails sont présents, sans emphase, sans caractère électronique ou analytique. Aucune coloration remarquée.
- Dynamique et micro-dynamique subjectives : pas démonstratives pour ceux connaissant les orthos, mais de qualité parfaitement identique sur tout le spectre _très rare ! Cette qualité participe pour beaucoup à l’homogénéité de la retranscription.
- Plans sonores : ils restent typés « casque », mais très poussés; le son « entoure » la tête, très loin ou très près en fonction du signal; absolument aucun effet « closed-in »… on vit une aération sublime, des « nappes sonores » prégnantes, mais pas l’effet « plans sonores s’établissant devant la tête ».
- Image : je n’arrive jamais à « visualiser » l'emplacement des interprètes ou des instruments à l’écoute de musique enregistrée, ou même de musique vivante (en fermant les yeux dans ce dernier cas). Par contre, pour moi, je définirais l’image comme étant la capacité à dissocier les protagonistes les uns des autres et à leur « affecter » un volume et un contour. En ce sens l’Abyss me rappelle l’HD800 que je garde en haute estime sur ce point…mais avec de meilleurs timbres sur l’Abyss.
En résumé, l’ensemble de ses qualités, et surtout leur homogénéité, fait qu’il semble être dépourvu de défauts. Ce fait, rare (si ce n’est inédit pour moi, pour tous types de matériel d’ailleurs), a pour conséquence directe qu’il ne sort jamais de ses gonds ; s’il flirte avec les limites de l’enregistrement, il ne les dépasse jamais : la (belle) musique, qu’elle soit dite sérieuse ou moderne/travaillée, coule naturellement, les timbres sont magnifiques, les interprètes/notes sont parfaitement détourés ; un exemple parlant: allez dans une église et écoutez les grandes orgues : les notes grave et extrême-grave sont à la fois dissociées des notes plus élevées, mais en même temps on « sent », on « vit » le fait qu’elles émanent du même instrument, bien qu’elles soient parfaitement non directives : c’est exactement ce que nous dit l’Abyss_je ne suis pas sûr qu’il existe un autre casque sur cette planète qui soit capable de cela, en tout cas pas ceux que je connais…
Autre élément important : ce faisceau de qualités reste équivalent à tous niveaux d’écoute, du plus faible au plus élevé, avec pour conséquence directe que l’agressivité ressentie à l’écoute d’enregistrements déséquilibrés n’est pas « poussée » par un éventuel déséquilibre du casque : sur certaines voix criardes, l’HE500 est parfois plus agressif que l’Abyss du fait même de son rendu plus sombre ! c’est un comble, mais c’est ainsi…
Il n’y a qu’à très fort volume d’écoute, sur des musiques synthétiques chargées dans l’extrême-grave (style Battman the dark knight-Hans Zimmer) que l’HE500 semble mieux tenir les membranes ; mais, sur tous les autres styles de musique, l’Abyss nécessite un niveau spl bien moins élevé que sur l’HE500 pour délivrer la joie et l’émotion véhiculées par l’œuvre ; c’est très appréciable…
Si je devais définir l’Abyss en un unique terme subjectif, nul doute que je dirais, tout simplement_mais cet adjectif est oh combien de grande valeur à mes yeux pour un appareil hifi: JUSTE ! Transcrit en terme rationnel : NEUTRE !
Enfin, l’Abyss est un appareil qui, indéniablement, me conforte dans l'idée que la neutralité est de loin la meilleure pourvoyeuse des émotions que nous recherchons tous dans la musique.
Citation de Pierre Paya : « l’Abyss est ma nouvelle référence car il possède les qualités de tous les casques haut-de-gamme existants ». Comme je peux comprendre ton ressenti, mon cher Pierre !
Dans quelques jours, mes mesures en post suivant réservé.
