» 05 Fév 2021 20:52
Je me dois de compléter mon propos au sujet de ma déception du Meze Empyrean après mon attente de le voir (grand) remplacer un Grado GS 3000e.
Il y a bien des choses à énoncer ici.
Voyez vous, je suis passé d'un Grado GH4 champion de l'inconfort au 3000e directement. Aussitôt, j'ai entendu un tas de choses ignorées jusqu'alors. Ce qui m'a marqué, parmi bien d'autres découvertes, c'est que ce qui fait que vous reconnaissez la voix d'un individu par rapport à un autre était augmenté. Autrement dit, le 3000 produisait des sons dans des fréquences ignorées du GH4.
Maintenant, pour quelqu'un qui prétend ne se soucier que de reproduire pour son confort un son hautement fidèle à ce qui a été enregistré comme je l'ai fait dans le précédent message, le Meze à son mot à dire.
En effet, j'affirme ici, après quelques heures d'écoute du Meze que ce dernier gère bien mieux un tas de fréquences que le Grado.
Le Requiem complètement dingue dirigé par Curentis avec le Grado, c'est un trip de junkie. Ca vous emporte et vous êtes hilare. Cependant, il y a quelque chose qui me perturbe à chaque fois: on entend une baguette frapper un pupitre. Avec le Grado, ce son est bizarre, il dérange. Avec le Meze, ce n'est ni plus ni moins qu'un baguette frappant un pupitre. C'est bien plus distinct et cela trouve sa place.
Mais avec le Grado, cette OVNI créé de façon empirique, il y a toute une dimension fantasque qui procure un plaisir toujours renouvelable. Avec le Meze, je trouve qu'on aborde la notion de l'analytique.
Je m'explique: j'ai possédé un casque AKG dont le modèle m'échappe, qui finit ses jours dans ma cave à l'heure actuelle, objet bien aimé des professionnels du monitoring audio. Ce casque très abordable révèle des détails que la majorité des casques grands public ignorent. Je suis assez âgé et il y a des morceaux de Deep purple ou Led Zepplin que j'ai du écouter un nombre fantastique de fois. Avec cet AKG, j'ai redécouvert ces morceaux. Ils étaient différents, j'entendais, effaré, des choses inédites. J'ajoute qu'à ce moment, j'étais loin d'utiliser des solutions comme actuellement. Pourtant, je n'y suis pas revenu et l'AKG est dans ma cave. La réponse au pourquoi implicite est que l'AKG en question ne véhicule pas la moindre émotion. C'est aussi simple que cela.
Maintenant, venons en au Grado. Ce que je pense et crois, c'est que c'est un accident de parcours. Un produit conçu de façon empirique, sans démarche technologique, ingénierie ou autre. Après tout, le concept Grado a été conçu dans les années 50 par un individu dans son atelier.
Mais tout comme la dynamite fut découverte par accident, il y a des propriétés acoustiques propres au Grado qui furent mises en valeur par le plus grand hasard.
A l'inverse, le Meze est un produit technologique mûrement réfléchi dont la conception s'appuie sur tout un tas de concepts technologiques.
Au final, le Meze n'est pas un AKG mais peu s'en faut. Il performe dans la restitution des fréquences, laissant là le Grado dans un vrai brouhaha. Mais le Grado est un produit complètement fantasque et il excelle dans une forme d'exubérence liée à son acoustique ouverte, entre autres... (je me garderai bien de définir ces autres ici).
Quand je mettais le Grado sur mes portugaises, surtout après un peu d'abstinence temporelle non voulue, il s'ensuivait toujours des jurons enjoués: Oh put... ça envoie du lourd !
Oui, on est saisi par la beauté. Par la puissance aussi. Rien à voir avec le Meze qui pourtant n'est pas en reste dans ce domaine. Le Grado, c'est la puissance et l'espace. Ca te met au milieux et tu profites.
Au diable la fidélité haute et hautaine: il manque des fréquences ? La belle affaire, j'écoute de la musique, je vis la musique. Quand la beauté vous environne, la moindre des choses est de se montrer humble. On remercie la destinée de vivre un tel moment. On se tait et on écoute, on jouit.
Avec le Meze, au mieux, j'apprécierais un plat de gourmet pendant qu'à coté, des gens plus simples feront bombances avec des sangliers rôtis pendant un banquet.
Vous voyez l'idée ?
Il y a un pays qui a inventé l'indice de bonheur plutôt que le PNB pour évaluer sa qualité.
Ici, c'est pareil, j'ai envie de vous dire que s'il y avait un indice de plaisir pour évaluer le matériel, le grado ferait exploser les compteurs.
Technologiquement le Meze, c'est le top. Il y a un résultat certain à l'arrivée. Mais aucune âme. Oh, il y en a plus qu'avec l'AKG dédié à l'analytique pour du monitoring. Un froid robot. Mais pas assez. Pour un mélomane, un musicien qui voudrait écouter son interprétation, le Meze est parfait. Pour qui aime la musique parce que la musique est censée vous donner du plaisir, il n'y a que Grado. Ou alors, messieurs, prouvez moi le contraire.
Je ferai aussi une critique vis à vis du Grado: hormis ce qui précède, c'est vraiment n'importe quoi ce casque. Encore le prix est il plus justifiable aux USA. Mais en France, à un tel prix, vendre un produit aussi peu qualitatif dans sa conception est une honte. Les attaches en plastiques qui cèdent, le cable-tuyaux d'arrosage triplé qui est scientifiquement parlant une authentique aberration), le serre tête en carton.
Le Grado est un OVNI. il surpasse tout niveau plaisir, il est dépassé par tout sur tout le reste. C'est un accident de parcours qui n'est pas entre les bonnes mains pour l'améliorer.
Le Meze, lui, montre la limite de l'approche purement technologique. Science sans conscience... Il est au plaisir auditif ce que le F35 est à la domination du ciel: une enclume.
Ce que les gens disent ici dans les pages qui précèdent, en parlant de l'aspect sombre, basseux du Meze, c'est juste une énorme absence d'ouverture. Meze a inventé le casque ouvert au son caverneux. Vraiment, les yeux bandés, j'aurai juré sur tout ce que j'ai jamais eu de sacré que c'était un casque fermé. Il y là un vrai défaut de conception. C'est un raté, un gachis.
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Shaitan le 05 Fév 2021 21:32, édité 1 fois.