http://www.dna.fr/dna/jour/local/divers/7891_0.html
L'affaire de l'arnaque au crédit dont est accusé Gérard Kopff ne cesse de prendre de l'ampleur.
--------------------------------------------------------------------------------
Au mois de mars, Gérard Kopff, commerçant en matériel hi-fi, était interpellé à son domicile et placé en détention provisoire (voir les DNA du 6 mars) après avoir été mis en cause pour une affaire d'escroquerie au crédit portant sur plusieurs millions d'euros. Via sa société Media Direct Concept basée à Schweighouse-sur-Moder, le commerçant aurait fait signer de fausses demandes de crédit à des proches en leur assurant qu'il se chargerait de payer les mensualités, ce qu'il s'abstenait en réalité de faire. Les victimes de l'aigrefin ne recevaient aucun matériel hi-fi en retour mais se retrouvaient endettées, bien malgré elles, auprès de différentes sociétés de crédit. Cet argent n'était cependant pas perdu pour tout le monde, si on en juge par l'estimation du patrimoine de Gérard Kopff : sa maison d'habitation d'une valeur de 700 000€, trois appartements, cinq garages et une discothèque en Allemagne. C'est du moins cette version que défend depuis des mois la soixantaine de personnes regroupées au sein de l'Association de Défense des Consommateurs de Hi-fi (*). A Haguenau comme à Wissembourg, la justice vient cependant de condamner deux de ceux qui s'estiment victimes à rembourser ces crédits. Ils ont immédiatement fait appel de cette décision. « Une femme a été condamnée alors qu'elle avait seulement fourni un relevé d'identité bancaire et une feuille de paie, et que son dossier avait été envoyé avec une signature falsifiée », s'indigne Serge Denu, le président de l'association. « Nous ne sommes pas une association de malfaiteurs », précise-t-il, « mais des victimes, et ce n'est pas parce que Gérard Kopff prétend que nous étions consentants qu'il faut le croire ». Il s'indigne tout particulièrement devant l'attitude intransigeante d'une des sociétés de crédit, Finalion, et a décidé de constituer un groupe pour porter plainte à son tour contre elle, à titre collectif.
De nouvelles victimes
L'augmentation brutale du nombre des crédits, leur montant exhorbitant pour un magasin n'employant que deux personnes, les falsifications d'écritures, l'absence de facture pour le matériel prétendument acheté... auraient dû alerter les sociétés de crédit qui avaient donné leur agrément à Gérard Kopff, estime l'association. De son côté, la société Finalion a déposé plainte avec constitution de partie civile contre Gérard Kopff pour avoir établi 42 dossiers de financement correspondant à des ventes fictives, pour un montant total de 319 686 €. Elle laisse entendre que ses « victimes » auraient en fait tiré leur épingle du jeu. « Pourquoi aurions-nous porté plainte si tel était le cas ? » s'interroge le président. L'affaire, en tout cas, est très loin d'être close puisque les nouvelles victimes ne cessent de se faire connaître.
Sophie Weber