Test HCFR : Casque Planar Sendy Audio Peacock

Test HCFR : Casque Planar Sendy Audio Peacock

Compte-rendu d’André_ajr

 

LUXE, CALME, VOLUPTÉ… CONFORT.

Après les traditionnels remerciements d’usage à l’importateur français DELTA AUDIO pour le prêt ce très beau casque Peacock de chez SENDY Audio  afin que nous puissions vous proposer ce nouveau test de casque HCFR dans sa formule habituelle, voici un court préambule en mode – très bon souvenir –, puisque  la transmission de ce beau paon audio s’est déroulée dans des conditions tout à fait particulières en compagnie de Jeff_jacko, qui avait préalablement effectué la vidéo de présentation, ainsi que les nombreuses mesures techniques et appréciations mises à votre disposition.

Car, inhabituellement découvert en bord de mer par une journée très ensoleillée du premier mois de cette nouvelle année du calendrier grégorien qui précédait le nouvel an chinois, le PEACOCK dont les parties recouvertes d’or 24 carats brillaient de mille feux avait suscité la curiosité et soulevé l’admiration de plusieurs jeunes personnes des deux sexes aux alentours.

Puis, une fois revenu dans un environnement mieux adapté à l’usage d’un casque de configuration ouverte pour écouter de la musique, j’avais débuté cette partie du test HCFR par quelques écoutes comparatives entre le PEACOCK et le FOCAL Utopia, alternativement branchés sur le RME ADI-2 DAC, à partir des enregistrements disponibles chez Qobuz et classés parmi mes favoris et de quelques autres découvertes.

Également, confirmée par un détour vers les systèmes casques électrostatiques STAX SR-009/SRM-727 II et OK3D TE V3 s5/ampli/DAC OK3D AEL V6 artisanaux, cette première évaluation faite, nous allons pouvoir nous lancer dans les longues et nombreuses écoutes, en ajoutant, à ce préambule, qu’il est immédiatement évident que le Peacock ne sonne pas pareillement que ces deux ensembles électrostatiques, mais qu’il pourrait parfaitement être complémentaire pour permettre de varier les plaisirs musicaux et les ambiances.

Quant au remarquable et homogène casque électrostatique OK3D V3, dont j’attends la quatrième version, il titille déjà sérieusement les deux casques français et japonais sans avoir leur caractère, dont certains traits peuvent quelquefois paraître intempestifs aux oreilles de certains mélomanes.

Aussi, ce ressenti personnel établi, autant éviter des descriptions répétitives entre les casques cités et concentrer exclusivement les écoutes sur les caractéristiques sonores du Peacock.

 

 

Les écoutes

Transmission. Edgard Moreau (violoncelle), orchestre symphonique de Lucerne. Dir. Michael Sanderling. Erato. 24 bit/96 kHz.

Cette remarquable et poignante interprétation du violoncelliste français Edgard Moreau s’accorde très bien avec le Peacock qui met bien en valeur l’atmosphère  de ces compositions qui s’inspirent de tourments et douleurs multiséculaires.

Notamment l’œuvre d’Ernest Bloch – From Jewisch Life -, le concerto op.37 de E.W Korngold. Ainsi, que les Mélodies hébraïques de Maurice Ravel  parfaitement intégrées à son univers musical, sans pour autant sacrifier la limpidité orchestrale du compositeur français.

 

 

 

La Nuit transfigurée. Trio Karénine. Mirare 24 bit/192 kHz.

 

Le SENDY Audio est un casque fait pour ces moments, chacune des notes sort à son tour de la nuit, puis de la pénombre qui précède l’aube qui nous fait regretter que le jour se lève.

 

 

 

 

Comme je dispose de la version vidéo de ce superbe concert enregistré en public dans l’abbatiale du mont Saint-Michel et que je la visionne régulièrement sur un petit système audio 2.1 CABASSE Cinéole, ainsi que parfois au casque via le RME ADI-2 DAC ou l’amplificateur/DAC Bluetooth OK3D AEL V6 reliés en Toslink, je me suis à nouveau régalé en retrouvant l’ambiance captivante du direct, avec des manifestations d’enthousiasme et des applaudissements dont il est possible d’imaginer les battements individuels des mains de l’ensemble d’un public sous le charme de l’évènement dans ce haut lieu ancestral de la culture occidentale.

Le Peacock offre une très grande profondeur et une latéralité très appréciable. Favorisant une ambiance planante, la réverbération est bien reproduite, tout comme la voix de la chanteuse franco-américaine Naomie Greene et celles des autres artistes, bien séparées les unes des autres.

Que l’on passe de My Sweet Lord au plus intimiste Jeanne, le SENDY Audio retient tout autant l’attention, et l’on se prend vraiment à croire que le pouvoir des fleurs peut changer le monde.

Autre vecteur d’émotion collective peut-être partagée, l’apothéose – Amazing Grace – avec le Pipe Band, Belle île en mer – reprise en chœur par le public –, Paradoxal système, qui clôture ce test avec magnificence. Mais, le Peacock remis dans son bel étui en cuir, qu’il est difficile de quitter le mont Saint-Michel dans ces conditions !

 

 

 

Francis Cabrel. À l’aube revenant. 24 bit/88,2 kHz.

Le quatorzième album de Francis Cabrel livré après cinq ans de silence par le chanteur-compositeur originaire du sud-ouest, très célèbre il y a de nombreuses années, m’a poussé à partir à la découverte de ses dernières chansons en compagnie du Peacock.

Comme le titre d’un de ses plus célèbres titre – Les murs de poussières – également réécouté avec d’autres comme Petite Marie, Madeleine et L’instant d’amour – parus en 1977, l’on peut dire que le troubadour lot-et-garonnais est resté fidèle à lui-même, aux images poétiques et à l’amour.

 

 

Youn Sun NAH. Jazz vocal, pop, folk, world.

  • Lento (ATC Music).
  • Walking World.

Native de Séoul en Corée du Sud, la talentueuse Coréenne, qui commença par faire des études littéraires, se dirigea ensuite vers la musique qui lui permit d’envisager de devenir chanteuse lyrique.

Toutefois, sa particularité et une formidable agilité vocale ayant été rapidement détectées, il lui fut conseillé de se diriger vers le Jazz qu’elle entreprit alors d’apprendre au CIM (centre d’informations musicales) de l’école de la rue Doudeauville dans le dix-huitième arrondissement de Paris plutôt qu’ailleurs dans le monde. D’autant plus qu’elle se fit ensuite d’abord surtout connaître dans notre bel hexagone, c’est sûrement pour cette raison que l’on put souvent lire et entendre par la suite qu’elle était la plus française des chanteuses coréennes.

Vu que le temps passe très rapidement  aussi bien pour les artistes que pour leurs fans, c’est au tournant de la cinquantaine et de celui du confinement occasionné par la récente pandémie mondiale, que Youn Sun Nah s’est enfin décidée à livrer son premier opus, dont elle signe la musique et les paroles.

Cela avec la participation d’Héloïse Lefebvre au violon, d’Arielle Besson au bugle et à la trompette, de Xavier Tribolet aux claviers et à la batterie, ainsi que de Thomas Naïm aux guitares, de Laurent Vernerey à la basse et de Guillaume Luatil au violoncelle, pour confectionner le riche et subtil habillage instrumental d’une œuvre introspective et d’un autoportrait écrits au pays du matin clair.

Deux CD envoûtants de la chanteuse coréenne pour permettre d’illustrer, de confirmer, le troisième adjectif du titre de ce commentaire consacré au casque SENDY audio, aux aigus plutôt doux, mais relativement bien définis, casque dont nous retrouvons les mêmes caractéristiques sonores de ce qui peut être considéré comme des qualités pour certains auditeurs et ne pas tout à fait convenir à d’autres.

Ainsi, si les effets de réverbération sont bien reproduits par le Peackok, si la prestation n’est jamais désagréable, le casque chinois ne peut pas se prévaloir de l’impact, de la vélocité, et, surtout, de la texture du grave que peuvent offrir des casques dont l’envergure sonore est équivalente à celle du FOCAL Utopia.

 

 

 

Messe solennelle de Saint-Hubert (Calliope/Igor Kirkwood ingénieur du son).

Si cet excellent enregistrement binaural effectué à l’aide d’une tête artificielle « maison I.K », avec angle de 60° pour les micros, fait certainement  les délices des défenseurs de la chasse à courre et des traditions qui entourent la vènerie, il peut être conseillé pour évaluer du matériel audio.

Nous ne nous sommes donc pas privés de profiter des retours de réverbération extraordinairement longs, d’une extension fréquentielle quasiment identique à ce que l’on ne retrouve généralement qu’avec une instrumentation électronique.

Toutefois, n’ayant pu entendre qu’une seule paire de cors de chasse il y a bien longtemps, avec ce paon sur les oreilles, il est plausible que les sonneurs entendront des trompes de chasse moins rutilantes qu’au cours des diverses péripéties que les fanfares sont chargées de marquer.

Pour autant, l’honneur est doublement sauf, puisque les sonneurs en tenue de vénerie respectent les statuts de la Fédération internationale des Trompes de France et que la respectable prestation du Peacock n’a pas permis à l’essentiel de la meute d’entendre l’hallali.

 

 

 

E GREGOR Vocal – Surround the World a Capella – 24 bit/88,2 kHz. Bayard Musique 2020. Enregistrement binaural.

Plusieurs des titres illustrent parfaitement les avantages de ce mode d’enregistrement qui permet de remarquablement appréhender la stéréophonie, les effets des réverbérations naturelles, la profondeur de champ, la séparation des voix qui parviennent par strates successives, enrichies et portées par l’acoustique, sans sacrifier au naturel des timbres instrumentaux et vocaux.

En ne citant que Riu, riu, ch chiu, Mirabile mysterium, Les moulins de mon coeur, et les Vêpres op.37 de S. Rachmaninov, la richesse du tissu sonore permet au Peacock d’enchaîner tous les titres de façon toujours très agréable, avec une fusion chorale bien maintenue lorsque le niveau sonore atteint son  paroxysme. Une écoute maîtrisée, et, en conséquence, très réussie.

 

 

 

Tristan Murail.

The Complete Piano Work. Marilyn Nonken (piano). Double cd / Label Métier. 16 bit/44,1 kHz.

C’est par pur hasard que j’avais découvert la production du compositeur de musique spectrale Christian Murail chez Qobuz.

Cependant, la récente actualité m’a permis d’en apprendre beaucoup plus sur le cours de sa vie familiale, musicale et sur ses compositions, puisqu’il participa récemment à une des émissions radiophoniques très matinales de France Musique que j’écoute régulièrement.

Ensemble Les Temps Modernes. Fabrice Pierre. Universal Music Division Decca Records France. 16 bit/44,1 kHz.

Si l’œuvre de cet explorateur du son dans toutes les dimensions de son spectre comporte de grandes pièces orchestrales, d’autres pour un nombre plus ou moins important d’instruments, c’est le piano et quelques-unes parmi les pièces sensitives et picturales interprétées par de petites formations, où l’on retrouve la flûte, le violon, le violoncelle, la clarinette, le piano, des dispositifs électroniques, qui ont retenu mon attention pour ce test HCFR.

Jouées par la pianiste américaine Marilyn Nonken qui a enregistré l’intégrale de Tristan Murail, les notes du piano sont adoucies lorsqu’elles viennent du Peacock. Elles conservent la netteté de chacune d’entre elles, réduisent leurs harmoniques tout en préservant l’essentiel de ces compositions contemporaines aux pouvoirs quelquefois hypnotiques.

 

 

 

César Franck.

Préludes, fugues et choral. Nikolai Lugansky. Harmonia Mundi. Enregistré en 2019 à Corseaux, salle de la Châtonneyre (Suisse).

Par son magnifique toucher qui ornemente remarquablement chaque note, le piano est toujours très beau sous les doigts de N. Lugansky.
Cependant, bien que les notes ne soient pas noyées dans une pénombre qui pourrait en cacher quelques-unes, il est plus sombre lorsqu’il vient du Peacock.

Ce qui n’entame pourtant pas vraiment le plaisir d’écouter une nouvelle fois ce merveilleux Prélude, choral et fugue  Fwv21, que l’éloquente interprétation de Bertrand Chamayou honore au plus haut point.

 

 

 

Joseph Canteloube, Chants d’Auvergne. Carolyn Sampson. Tapiola Sinfonidetta. Dir. Pascal Rophé.

Ayant plusieurs enregistrements des Chants d’Auvergne de Joseph Canteloube et même si c’est la version de Maria Bayo qui a ma préférence, je me devais de découvrir celle de Carolyn Sampson accompagnée de l’orchestre Tapiola Sinfonietta placé sous la direction de Pascal Rophé.

Et, même si je trouve qu’il manque la saveur latine à l’interprétation de la soprano britannique pour chanter ces textes en langue d’oc, par ailleurs avec une bonne élocution française au service d’une très belle voix corsée, fruitée, expressive, sans emphase, maîtrisée dans les ornementations, je dois dire que je n’ai pas été déçu par cet enregistrement du label BIS.

Belles qualités de timbres, beaucoup de détails orchestraux bien équilibrés sur l’ensemble des pupitres. Le Peacock reproduit agréablement le timbre du hautbois (La delaïsado/Baïlero), sensible, vibrant, expressif, bien que d’une nature un peu grave.

 

 

 

Thibault Cauvin. CITIES. Sony Music.

Comme j’ai assisté au merveilleux récital qu’avait donné ce très talentueux guitariste au début du mois de décembre dernier, quel que soit le casque utilisé, l’écoute de ce CD ou de sa version dématérialisée permet d’entendre des sonorités plus graves et sombres qui nous arrivent de beaucoup plus près qu’en concert au cours duquel j’étais pourtant installé au cinquième rang.

Sur la piste Si dolce e il tormento  SV 332 de Monteverdi souvent entendu par le ténor Riccardo Villazon, la voix de la soprano est riche et si les reprises de souffle sont très présentes, elles ne sont jamais désagréables pour un très bon moment d’intimité entre l’œuvre, les artistes et le Peacock.

 

 

 

Beethoven. Intégrale des symphonies dirigées par Jordi Savall.

Alerte, rayonnante, incisive si besoin, fluide, faisant la part belle à la justesse des timbres instrumentaux, le climat harmonique des symphonies de Beethoven interprétées par le Concert des Nations dirigé par Jordi Savall (Alia Vox) convient très bien au Peacock qui déploie tout à fait bien l’orchestre en largeur et en profondeur.

Sans aucune rudesse ni confusion au cours des tutti, dans la pure tradition de ce label, c’est un très bel enregistrement, avec des bois ronds, chauds, bien boisés, d’excellente qualité, avec de très belles percussions dans le quatrième mouvement de la 7ème, une voix extraordinaire pour le recitato du final de la 9ème avec un chœur rarement aussi bien capté, net, défini, à l’instar de l’orchestre, jamais confus.

 

 

 

Fatima Said. El Nour. Warner Classics.

Comme cela a déjà été écrit dans le commentaire d’un autre test HCFR de casque, j’apprécie particulièrement cette voix et plus particulièrement lorsqu’elle interprète des chants orientaux.

Néanmoins, avec un bel équilibre entre cette très belle voix et le piano, la guitare ou un ensemble instrumental, le plaisir est bien au rendez-vous dans les œuvres de Maurice Ravel, de Mozart, de Jose Serrano, Federico García Lorca, Georges Bizet, même si c’est avec les chants arabes que la chanteuse et le Peacok expriment au plus haut point leur voluptueuse musicalité, la finesse, la douceur, des instruments stimulant le désir d’une ambiance sensuelle et lascive.

 

 

 

Jeanne Added, Remake, rock électro. Naïve.

Venue du jazz, ce que propose la chanteuse compositrice rémoise se démarque et si je l’apprécie en visionnant ses spectacles qui allient musique et chorégraphie, l’écoute avec un casque permet de ne se concentrer que sur le son avec lequel s’accorde bien ce SENDY Audio.

 

 

 

Clara Luciani.

Cœur. Universal Music 24 bit/44,1 kHz.

Comme les tenues de scène de la grande Clara, bien qu’elle comporte des textes  souvent intimes, cette musique dansante rappelant parfois le disco, et avec un grave impactant et gras, elle est reproduite de manière enjouée par les transducteurs du Peacok.

 

 

 

Conclusion

 

Luxe, calme, volupté, et confort.

Si tant est qu’il soit possible d’attribuer cette qualité à un casque, le SENDY Audio Peacock ne ferait pas partie du sérail des virtuoses, car s’il peut sembler manquer quelque peu de verve à certaines oreilles par moment, son très bon tempérament permet de séduire l’auditeur davantage en recherche de plaisirs sonores et de confort d’écoute que d’extrême fidélité et de caractère bien trempé.

Le Peacok est un casque confortable à tout point de vue et il pourra servir durant de très longues sessions musicales sans occasionner de fatigue sonore ou liée à sa construction et aux choix des matériaux en présence.

Du côté de la scène, les différents plans sont très correctement étagés et à l’instar du FOCAL Utopia, seuls des casques qui cisèlent admirablement les notes et qui ont des facultés encore plus importantes la construiront avec encore plus de précision et de détails, – dont le Peacock n’est, loin de là, pas avare –, en détourant bien davantage les instruments qui permettent d’apporter brillance et couleurs (contrebasse, violoncelles, trombones, flûtes, piccolos, harpes). Rares sont les casques qui permettent de beaucoup mieux ressentir les lignes de l’orchestration qui dessinent la mélodie sans que le véritable thème soit un peu caché.

Très bien construit et doté des accessoires les plus utiles, le son délivré par le Peacock est à l’image de son plumage : chaleureux, propre, bien défini avec un certain sens du détail, jamais raide, avec de la douceur et de la fluidité dans les articulations des grandes phalanges orchestrales et de celui qui ne reproduit que les plus simples formations instrumentales.

Quant à son prix en euros, s’il n’est pas négligeable, il est tout de même très inférieur à celui de beaucoup de ses concurrents, dont je conserve pourtant le souvenir de défauts dont quelques-uns étaient pourtant entachés.

Aussi, la reprise du titre du sujet HCFR consacré aux casques qui peuvent s’enorgueillir de célébrer le très célèbre vers du poème de Charles Baudelaire – L’invitation au voyage – est tout à fait approprié, car le SENDY Audio Peacock fait partie de ceux-là.

 

André_ajr
HCFR – Avril 2022

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au sendy audio peacock : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/CASQUES-SEDENTAIRES/SIVGA-AUDIO-SENDY-AUDIO-T30116707.HTML

 

 

 

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