Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux

Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux

Tests chez Dominique_domin

En dernier lieu, j’ai pu me rendre chez Dominique en compagnie de Karim_mirak pour tester le MP60 dans une salle home-cinema sous combles équipée d’une configuration 7.1 (avec surround en array) que je vous laisserai découvrir plus en détail dans les prochaines pages, au travers du compte-rendu de Dominique.

 

Le contexte était ici d’autant plus intéressant, puisque c’était l’occasion de comparer en A/B le rendu du Lyngdorf avec et sans correction RoomPerfect d’une part, versus un pre-ampli Meridian G68 associé à un MiniDSP équipé de la correction Dirac d’autre part. La restitution du son est confiée à des haut-parleurs Cabasse à vocation audiophile.

En tout premier lieu, nous avons réalisé une écoute purement stéréo sur support CD en switchant du Lyngdorf au Meridian sans utiliser la moindre correction (i.e Dirac et RoomPerfect coupés). L’objectif étant de comparer principalement le travail des DAC de chaque appareil. Et même si le Meridian a le poids des années, de part sa conception, il reste un appareil haut de gamme conçu pour la durée.

Dominique avait mis en place un switch pour passer d’un pre-ampli à l’autre très facilement. La commutation était totalement instantanée. Il n’y avait pas d’interruption du son. Autant dire qu’il n’y avait pas trop de place pour l’effet placébo surtout une fois le niveau de volume de sortie ajusté entre les deux appareils (primordial pour ne pas tomber dans le piège d’un surplus de dynamique par exemple). Après plusieurs morceaux variés (instruments, voix, percussions…), tous les trois nous étions unanimes pour dire que les différences étaient quasi inaudibles! Il faut aussi préciser que dans sa configuration, Dominique utilise ces trois frontales Cabasse Iroise 500 en pleine bande (i.e LARGE), autrement dit aucun bass managment n’est activé. Or, pour ma part, j’avais trouvé que c’était l’un des points forts du MP60.

Nous avons ensuite activé la correction RoomPerfect Focus 1 pour le comparer au mode Bypass. Là, la différence est bien plus audible, et principalement sur le bas du spectre. Le message sonore a plus de corps et d’assise dans le grave. L’équilibre tonal est bien plus agréable avec la correction active. Quand cette dernière est désactivée, ce sont surtout les aigus qui ressortent et l’écoute est plus fatigante sur le long terme. Une fois de plus la correction active est non seulement bénéfique, mais, à mes oreilles, je la juge indispensable.

Nous avons poursuivi les tests avec la comparaison du RoomPerfect versus Dirac, et là aussi certaines différences se faisaient ressentir. Pour réaliser ce test nous avons relié le miniDSP équipé du Dirac sur une autre entrée HDMI du Lyngdorf. Sur cette entrée nous avons pris soin de désactiver le RoomPerfect (i.e mode bypass). Il nous suffisait donc de basculer d’une entrée HDMI à une autre pour réaliser la comparaison AB. Le basculement prenait entre 3 à 4 secondes et, dans le doute, nous n’avons pas hésité à repasser plusieurs fois de suite les mêmes scènes. Le Dirac avait globalement un niveau plus bas et il fallait réhausser d’environ 3 à 4db le volume général pour s’accorder avec le RoomPerfect.

Globalement le grave et bas médium ressortaient davantage avec le RoomPerfect comparativement à la correction Dirac qui se voulait plus linéaire. Le Dirac avait pour avantage de rendre la scène frontale légèrement plus précise, là où le RoomPerfect élargit la scène (effet encore plus amplifié avec le mode Global activé). Ce n’est pas surprenant puisque, d’une manière générale, les aigus sont facilement localisables à l’inverse du grave. Sur la scène d’Oblivion l’intonation de la voix de Tom Cruise semblait ainsi plus précise avec la correction Dirac. Mais la scène où l’appareil atterrit dans le stade était plus jouissive avec le Lyngdorf: de l’ampleur et une assise dans le grave particulièrement appréciable. Le signal LFE étant confié à un subwoofer XTZ 1×12. Ampleur également ressentie sur l’extrait de Games Of Thrones sur le disque de démo Dolby Atmos.

Globalement et dans le cas présent, ma préférence irait au Lyngdorf, à la fois pour son rendu plus charpenté dans le grave mais aussi pour le plaisir d’écoute sur le long terme, moins fatigante à l’oreille que la correction plus linéaire du Dirac. Inversement, chez moi, j’aurais eu tendance à associer une correction Voicing pour adoucir les aigus du RoomPerfect pour les écoutes cinéma, d’autant que j’écoute à plus haut niveau sonore. Comme quoi, d’une salle à une autre les résultats diffèrent beaucoup.

La correction Dirac est moins plug and play que la solution de type « boîte noire » du RoomPerfect. Mais Dirac garde pour lui cet avantage de laisser à son utilisateur le choix de personnaliser les courbes cibles et donc une plus grande flexibilité de réglages. Toutefois une partie de cette flexibilité se retrouve sur le Lyngdorf dans les réglages de voicing, même si ce dernier s’applique de façon arbitraire sur l’ensemble des canaux.

Conclusion, si vous recherchez la flexibilité et avoir la main sur les corrections mieux vaudra viser un système de correction actif type Dirac, surtout lorsque ce dernier intégrera le nouveau module de bass-managment. Si, à l’inverse, vous recherchez une solution clé en main avec quelques ajustements possibles, le Room Perfect est une solution vraiment crédible. Je situerais Audyssey XT32 MultEQ, que j’exploite sur mon pré-ampli, entre les deux puisqu’il impose une courbe cible même s’il laisse la possibilité à l’utilisateur d’y retoucher un peu à la manière du Dirac, sans toutefois en égaler la souplesse.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au processeur Lyngdorf MP-60 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/lyngdorf-mp-60-proc-16-canaux-atmos-dts-x-pro-auro-t30102197.html

 

 

 

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